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N'est pas Picasso qui veut !

Samedi 26 mai 2012

Cette semaine, un collectionneur amateur et fidèle lecteur romorantinais, soumet à Maître Philippe Rouillac une assiette au poisson rouge.

Cette semaine, un collectionneur amateur et fidèle lecteur romorantinais, soumet à Maître Philippe Rouillac une assiette au poisson rouge.

Dans la grande famille des Arts décoratifs, la céramique tient un rôle majeur. Elle est cependant assez méconnue et peu d’entre nous se doute qu’elle est un support de choix pour les plus grands artistes, des potiers grecs aux designers des années 2000. Parmi eux un génie, Pablo Picasso ! Né à Malaga, grand centre potier espagnol, le peintre est imprégné par cet art du feu et ses techniques. En s’installant à Vallauris, « cité d’argile », en 1947, Picasso consacre naturellement une partie de son travail à la réalisation de décor pour terres cuites et faïences avec l’atelier Madoura. Le maître attire autour de lui de nombreux céramistes qui œuvrent dans son sillage et Vallauris devient un centre incontournable. La céramique cubiste compte parmi ses chantres une autre personnalité fabuleuse, Jean Cocteau, ami de Picasso, qui réalise entre 1957 et 1963 plus de trois cents œuvres. Visages célestes, petits animaux évoqués par un simple trait, tel est l’art de Cocteau, un cubisme lyrique à l’image du poète qu’il est.

L’assiette de notre lecteur est en terre cuite et s’inscrit dans la veine des œuvres de ces grands maîtres de l’art moderne. Le traitement géométrique du décor au poisson rouge qui tapisse celle-ci, l’œil exorbité de l’animal et le rayonnement de ses nageoires nous rappellent les sujets animaliers de Picasso dont la peinture géométrique et colorée lui doit d’ailleurs d’avoir donné son nom à un poisson tropical. Au dos, un double visage tracé d’un trait unique tel que Cocteau les réalisait. Janus ? Non, l’habile superposition des deux visages en fait apparaître un troisième. La complexité et les contradictions de l’être humain sont ici illustrées au revers de l’œuvre telle une signature. L’auteur de cette pièce est un suiveur du mouvement entrainé par les deux grands maîtres. Sous réserve d’une expertise approfondie, son estimation en ventes aux enchères serait d’une centaine d’euros. Pour une œuvre de Picasso ou Cocteau, comptez 2 000 euros et plus. Notre artiste fait-il partie du groupe de Vallauris ? Une petite enquête mérite d’être menée ! Voilà une formidable occasion de se rendre sur la Côte d’Azur à l’occasion de la Biennale Internationale de Vallauris qui se tiendra de Juillet à Novembre 2012. Une enquête culturelle et un grand bain de soleil…de quoi se remettre d’un printemps pluvieux !
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