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Ventes aux enchères : les Rouillac, ces dénicheurs de trésors

Mardi 12 juin 2018

La Nouvelle République, Pascal Landré

Rouillac - Dénicheurs de trésor

Depuis trente ans, Philippe Rouillac et maintenant son fils Aymeric, commissaires-priseurs, ont montré qu’ils avaient un œil sans pareil pour découvrir des trésors insoupçonnés…

Il peut vous arriver deux choses extraordinaires dans la vie : gagner au Loto ou avoir la visite des Rouillac !
Ce mot est de l’heureux homme qui avait invité les commissaires-priseurs de Tours et Vendôme à venir estimer quelques beaux meubles chez lui, et qui a touché le pactole dimanche au château Artigny, pour la vente d’un objet – en l’occurrence une gourde de porcelaine – dont il n’imaginait pas un instant qu’elle eut pu faire sa fortune.
Ça n’arrive pas qu’une fois dans la vie…
Cette anecdote est venue s’ajouter à la légende de la Maison Rouillac, qui totalise douze enchères millionnaires depuis dimanche soir. Et qui s’affirme à la pole position des maisons de ventes en France, en dehors de Paris.
On a encore en mémoire la fabuleuse histoire de ce coffre à apéritifs, vernissé par les taches de porto et de brandy, qui avait attiré l’œil de Philippe Rouillac, dans une petite maison du Val de Loire, en 2013. Quelques mois plus tard, le « coffre de papy » valait à son propriétaire de déposer un chèque de plus de 6 millions d’euros sur son compte en banque ! « Ce qui s’est produit avec le coffre de Mazarin, un commissaire-priseur peut rêver de le vivre une fois dans sa vie », disait, après cette vente – et un record mondial à 7,1 millions d’euros –, Philippe Rouillac.

L’avenir lui a donné tort. Car ce dimanche 10 juin 2018, les deux cents spectateurs et participants de la vente aux enchères à Artigny, ont assisté en direct à deux flambées d’enchères invraisemblables, qui ont provoqué encore plus d’électricité dans la salle qu’il n’y en avait dehors sous l’orage…

La gourde impériale Qianlong, adjugée 5,1 millions d’euros (avec les 24 % de frais) était posée « depuis toujours » sur la cheminée d’un château privé du Val de Loire et servait parfois de dévidoir à mégots de cigarettes. Ses propriétaires n’avaient jamais imaginé qu’ils vivaient depuis des décennies à côté d’un trésor qui les rendrait multimillionnaires en un coup de marteau !

Le tableau des frères Le Nain (XVIIe siècle), découvert cette fois par Aymeric, le fils, est passé plusieurs fois dans les mains d’antiquaires et de commissaires-priseurs, notamment au village Suisse à Paris, qui n’en ont pas voulu, affirmant soit que l’art religieux n’avait plus la cote, soit qu’il s’agissait d’un tableau de modeste facture d’une école anglaise du XIXe siècle… Un chef-d’œuvre, certifié par les plus éminents experts, « que sa propriétaire aurait pu céder pour 10. 000 € à qui lui aurait proposé cette somme », d’après Philippe Rouillac, et qui aura finalement rapporté 2,9 millions d’euros à sa vendeuse, dimanche.

Deux objets au destin croisé, pour deux chapitres de plus à ajouter au livre d’histoires de la Maison Rouillac, et de ses deux dénicheurs de trésors que sont Philippe et Aymeric Rouillac.
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