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Impression...soleil levant

Samedi 19 mai 2012

Cette semaine, Aymeric Rouillac, notre commissaire-priseur, examine un vase aux couleurs chatoyantes. Philippe, notre lecteur, s’interroge sur son histoire et sa valeur.

Cette semaine, Aymeric Rouillac, notre commissaire-priseur, examine un vase aux couleurs chatoyantes. Philippe, notre lecteur, s’interroge sur son histoire et sa valeur.

Le Japon évoque, pour les occidentaux, un univers aux lignes épurées où règne calme et volupté. L’image est belle, mais n’est-elle pas aussi réductrice? Civilisation prospère et puissante, le Japon, pays du "Soleil levant", offre en matière d’art une pléiade de styles et de mouvements singuliers. Avec ses couleurs vives, sa riche dorure et sa forme pansue, le vase de Philippe nous montre un Japon exubérant, aux antipodes du « zen ». Il s’inscrit dans la mouvance des productions de Satsuma, dans le sud du Japon. Cet atelier de céramique est né au début du XVIIème siècle, âge d’or de la porcelaine japonaise. Notre pièce présente le même aspect que les modèles originaux, mais sa qualité est inférieure. On remarque le traitement un peu grossier des anses et la finition hâtive de leurs anneaux. Au XXème siècle, et encore aujourd’hui, les touristes du monde entier ne repartent pas du Japon sans un vase de Satsuma, qui trônera fièrement dans leur salon. On parle dans ce cas de souvenirs standardisés, plus que d’œuvres d’art.

Ce vase est en grès et l’aspect craquelé de l’émail, obtenu par choc thermique à la sortie du four, veut imiter quelques matériaux précieux tels que la peau de serpent ou de requin, dite galuchat. Quant à la dorure, c’est aux riches montures de bronze qu’elle fait référence. Le plaisant décor montrant une geisha dans ses atours traditionnels accentue l’impression de raffinement que le céramiste à souhaité donner à ce vase. Le thème de la geisha, ou "femme de compagnie", est l’un des plus répandu. Elle est ici représentée jouant d’une sorte de fine guitare nommée shamisen, accompagnée par un musicien. Le graphisme japonais est ici facilement identifiable, comme dans un dessin animé : des visages lunaires contrastent par leurs rondeurs avec les plis stylisés des costumes. La marque rouge sous le vase est accompagnée d’un « made in Japan » attestant une production très récente, postérieure à 1945.

Sauf surprise, ce vase peut être estimé autour d'une vingtaine d’euros. Sa principale valeur est celle du souvenir exotique et de la décoration. Pourquoi alors ne pas réinventer autour de lui un univers japonisant en le garnissant d’orchidées et autres fleurs du Soleil levant ? Voilà un bon
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