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Un trésor de la céramique chinoise provenant du Val de Loire vendu aux enchères

Dimanche 03 juin 2018

Art Without Skin, Pierrick Moritz

Chine, époque Qianlong (1736-1795) : bào yuè ping en porcelaine émaillée céladon sur la panse et en bleu sous couverte sur les côtés et le col. La panse à décor moulé sous couverte des huit symboles bouddhiques (ba ji xiang) dans des pétales de lotus stylisés, formant une roue autour d’un médaillon central. La bordure de la panse ornée d’une frise de grecques. Les côtés en bleu blanc peints de deux lotus et deux pivoines dans leur feuillage ; le col, les anses et le talon ornés de fleurs stylisées dans leur feuillage. Les anses en forme de lingzhi. La bordure supérieure du col et le talon émaillés céladon et rehaussés à l’or (probablement postérieur) de grecques. Au revers de la base : marque à six caractères en zhuanshu et en bleu sous couverte de Qianlong. Hauteur : 49 cm. Estimée 600.000 – 800.000 euros (699,705 – 932,940 USD/ 4,490,067 – 5,986,254 CNY) hors frais. Expert : Alice Jossaume du Cabinet Portier & Associés. Lot majeur de la 30ème vente Garden Party au château d’Artigny par l’étude Rouillac, le 10 juin à 14 heures 30. Crédit photo : © Rouillac.
Une exceptionnelle bào yuè ping (抱 月 瓶 : bouteille étreignant la lune), daté de l’époque du règne de Qianlong (1736-1795), en porcelaine peinte en bleu blanc principalement de lotus et de pivoines et émaillée céladon sur une composition moulée sur le thème des ba ji xiang (八吉 祥 : huit symboles de bon augure – bouddhiques), d’une hauteur de 49 centimètres, sera livrée aux enchères le 10 juin par l’étude Rouillac au Château d’Artigny.

Inédite sur le marché de l’art, la pièce de qualité muséale est marquée sous la base de six caractères sigillaires en bleu datés de l’époque du règne de l’empereur Qianlong, ce qui atteste de son exécution par les fours et les ateliers impériaux.

Située aujourd’hui dans le Val de Loire, cette bào yuè ping appartient aux descendants d’un officier d’état-major de la Marine royale en mission en mer de Chine dans les années 1842-1847.

Apparue autour des débuts de la dynastie Ming dans l’histoire de la céramique chinoise, la forme de cette pièce s’inspire des gourdes en métal des pèlerins du Moyen-Orient ou des gourdes en cuir des cavaliers nomades des steppes (sources muséales divergentes). Et ce modèle est aussi connu dans l’antiquité romaine, dans une version en terre cuite (musée archéologique de Séville). C’est un classique de l’art céramique chinois sur lequel à peu près tous les genres ont été exploités, mais très généralement un seul à la fois. Cette franche combinaison du blanc bleu et du céladon pour le modèle est rare. La taille imposante et la qualité de l’exécution sont aussi exceptionnelles.

L’estimation est fixée à 600.000 – 800.000 euros (699,705 – 932,940 USD / 4,490,067 – 5,986,254 CNY) hors frais. Un modèle similaire a été vendu pour l’équivalent de quelque 1,5 million d’euros (cours de change de l’époque) frais inclus par Sotheby’s Hong Kong en avril 2006 (le vendeur l’avait payé quatre fois et demie moins cher en avril 1999 chez Christie’s Hong Kong). Depuis, les prix des céramiques chinoises d’exception comme celle-ci ont très fortement progressé.

Dix céramiques chinoises de la même provenance française, datés des XVIIIe et XIXe siècles, figurent au catalogue de la vacation.

Un bol en porcelaine émaillée polychrome de la famille rose à fond rubis, époque et marque de Yongzheng (1723-1735), peint de pivoines dans leur feuillage, est estimé 30.000 – 40.000 euros (fêlure et ébréchures).

Daté de l’époque et portant une marque du règne de Daoguang (1821-1850), un bol en porcelaine émaillée polychrome destiné à la fête de l’anniversaire de la mère de l’Empereur est estimé 10.000 – 15.000 euros.

10.000 – 15.000 euros sont très raisonnablement attendus pour un haut vase du XIXe siècle en porcelaine émaillée polychrome à fond rubis, remarquablement peinte d’immortels et d’enfants sur une face, de lettrés jouant au go sous des pins sur l’autre face, le fond incisé dit sgraffiatto de branches de rinceaux fleuris entrelacées et de symboles bouddhiques, d’une hauteur de 66,1 cm (accidents, égrenures, usures aux émaux et restaurations).
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