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Si j'avais un maillet.. ce serait le bonheur !

Samedi 25 juillet 2009

Est-ce à ce marteau que pensait Claude François en lançant l’un de ses premiers tubes en 1962 ? Non celui-ci est artisanal, un manche, une tête symétrique, le tout en bois renforcé de métal.

Est-ce à ce marteau que pensait Claude François en lançant l’un de ses premiers tubes en 1962 ? Non celui-ci est artisanal, un manche, une tête symétrique, le tout en bois renforcé de métal. Voici un simple maillet ! La tête du maillet est généralement en bois, aujourd’hui souvent en caoutchouc ou en matière plastique, et non pas en métal comme pour son cousin le marteau. Maillet et marteau sont liés à l’histoire de l’humanité tant par leur utilité que par leur symbolique. Ces outils sont utilisés depuis la nuit des temps pour planter, creuser, construire, détruire. Ils ont permis de façonner et de faire évoluer le monde que nous connaissons. Et aujourd’hui,malgré tous les progrès technologiques, ils sont encore indispensables dans beaucoup de profession.

Le maillet se retrouve dans un grand nombre de traditions avec différentes symboliques. Il peut représenter le mal, la force, l’activité formatrice. On pense au marteau du dieu boiteux Vulcain dans sa forge, ou au maillet de Thor, dieu nordique de l’orage. Au Japon, l’image est plus joyeuse. Le maillet est l’instrument magique du dieu du bonheur et de la richesse, Daikoku, qui fait surgir l’or lorsqu’il frappe un rocher ! La religion catholique a aussi une vision particulière du maillet. L’apposer sur le front de l’agonisant permet de faciliter l’envol de l’âme…D’ailleurs, il est de tradition que le Doyen du Sacré Collège frappe, d’un coup de marteau en métal précieux ou en ivoire, le front du Pape qui vient d’expirer, avant d’en proclamer la mort. Enfin pour ouvrir l’Année sainte le pape frappe d’un marteau la porte à Saint Pierre. La franc-maçonnerie a aussi donné une grande symbolique au cet objet. Le maillet était utilisé dès le XVIIIème siècle pour ouvrir et clore les tenues des loges. Il était symbole d’autorité, du respect des règles, mais aussi d’intelligence. Il semble que c’est de cette tradition franc-maçonnique que provient l’usage d’un marteau ou d’un maillet par les juges anglo-saxons. Idem pour notre profession de « teneur de marteau » !

Les commissaires-priseurs sont très attachés à cet instrument qui virevolte, à cette baguette de chef d’orchestre qui rythme les enchères. Et lorsqu’il s’abat, tout est décidé, les enchères sont closes, et la propriété de l’objet est transférée. Nos marteaux sont traditionnellement en ivoire, matière noble et qui donne un son franc lorsqu’il tombe. Ces marteaux sont évidemment bien plus recherchés que notre maillet. Utilisé par un menuisier, un tonnelier, ou bien pour écraser les olives, comme nous indique notre lecteur, une chose est sur, il ne risque pas d’écraser les enchères ! Une estimation d’un euro symbolique peut être avancée pour cet outil simple, déjà très usé. Art populaire, abondamment répandu sans particularité spécifique ni matière recherchée. On est loin de l’œuvre d’art, de la pièce d’orfèvrerie d’exception, qu’est le marteau de commissaire-priseur d’ivoire, d’argent, de bois de rose et de lapis-lazuli crée par « le magicien de l’or », le franco-géorgien Goudji. Il a était exposé au château de Blois en 2007 lors de la rétrospective célébrant cet artiste, et chaque année, à Cheverny, il mène les enchères !
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