FR
EN

La 30e vente Garden Party au Château d'Artigny

Mercredi 30 mai 2018

Point de Vue, Gilone de Clermont Tonnerre

Le 10 juin, Philippe et Aymeric Rouillac, deux marteaux de choc, vont fêter le 30e anniversaire de leur célèbre vente «Garden Party à la française » avec encore quelques formidables trouvailles. Cette année la grande découverte est le tableau des frères Le Nain : L'Enfant Jésus méditant sur les instruments de la Passion. Un thème inédit peint avec finesse et profondeur, estimé un million d'euros. Par Gilone

La réapparition, en 2017, lors d'un inventaire, près de Nantes, de cette oeuvre conservée sur sa toile d'origine est un événement Présentée au Village Suisse avant de tomber entre les mains d'Aymeric Rouillac, elle avait été balayée par un verdict sans appel « C'est un sujet religieux, ça ne vaut rien ». Dans le superbe catalogue, maître Aymeric a écrit un Essai Iconographique passionnant sur l'enquête menée au sujet du tableau «Antoine, Louis et Mathieu Le Nain figurent parmi les peintres français les plus importants du XVIIe siècle ». Premier «collectif d'artistes» de l'histoire de l'art, chacun des trois frères s'est effacé derrière son patronyme, entretenant quatre siècles plus tard le «mystère Le Nain». On reconnaît dans ce tableau peint vers 1642-1647 (1), l'enfant Jésus, qui est l'un des modèles favoris des trois peintres Quelle va être la prochaine étape de ce tableau aujourd'hui classe trésor national ? Le Louvre ?

Une gourde Baoyueping en porcelaine émaillée céladon (4), portant la marque Qianlong, devrait créer des surprises. Véritable prouesse technique (H 49 cm), elle porte, moules sur sa panse, les huit symboles bouddhistes, en cercle autour d'un médaillon central. Provenant d'un château du Val de Loire, elle a été rapportée de Chine par un officier d’état-major de la Marine royale vers 1845. Estimation entre 600 000 et 800 000 €.

Notons aussi deux tapisseries spectaculaires (2) et «débridées». Elles ont été réalisées par la manufacture royale de Mortlake près de Londres, fondée en 1619 par Jacques Ier d'Angleterre Charles ll, son petit-fils, commande, vers 1670, trois séries de six tentures sur le thème de Don Quichotte, dessinées par Francis Poyntz, un lissier des Flandres recruté par la manufacture L'une est pour son antichambre, l'autre pour son bras droit en Irlande, James Butler, Ie duc d'Ormonde, (cette série se trouve actuellement dans le château de Kilkenny en Irlande) et la dernière fut commandée par la reine Catherine de Bragance, son épouse, pour l'offrir a Joào de Mascarenhas, premier marquis de Fronteira. Les deux tentures présentées ici font partie de cette dernière série. Deux ont déjà été vendues par Rouillac en 2011, dont l'une est au Met de New York Ces deux merveilles se trouvaient dans le salon du château de Coulonge dans la Sarthe, appartenant au baron François Adolphe Akermann {1809-1890), régent de la Banque de France. Estimation entre 200 000 et 300 000 €.

Parmi les objets précieux, on découvre la boîte à cigarettes en néphrite et or rose (5) exécute vers 1890 par la maison Karl Fabergé, ayant appartenu au grand duc Vladimir Alexandrovitch de Russie (1847-1909). Sur son étui sont appliqués les monogrammes en or du grand-duc et de son épouse, la grande-duchesse Maria Pavlovna de Russie (1854-1920), avec la couronne fermée Estimation entre 10 000 et 15 000 €

À noter aussi quatre panneaux décoratifs, Scènes pastorales, de François Boucher (3) (1703-1770) (3), livrés à la marquise de Pompadour pour son château de Crécy vers 1751. Retrouvés à Drouot après la Révolution, le duc de Trévise les acheté pour son château de Sceaux. Estimation entre 400 000 et 600 000 €.

Rouillac, au château d'Artigny,à Montbazon (37), le 10 juin
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :