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Sondeurs et arpenteurs...

Samedi 21 avril 2012

Aujourd’hui, Hubert, un lecteur fidèle, nous envoie la photographie d’un curieux outil dans une boîte en bois. Aymeric Rouillac, notre commissaire priseur, nous éclaire sur la fonction et la valeur de ce mystérieux instrument.

Aujourd’hui, Hubert, un lecteur fidèle, nous envoie la photographie d’un curieux outil dans une boîte en bois. Aymeric Rouillac, notre commissaire priseur, nous éclaire sur la fonction et la valeur de ce mystérieux instrument.

Ce week-end électoral matérialisera le triomphe ou les erreurs des sondeurs d’opinion. L’outil de notre lecteur renvoi à d’autre « sondeurs » : ceux des terrains que sont les géomètres. Il s’agit en effet d’une équerre d’arpenteur ! Cet outil permet à l’arpenteur, ancien terme pour désigner un géomètre, d’orienter avec précision les bases de la construction à venir. La forme ronde surprendra peut-être les néophytes, mais cet instrument est bien un outil de professionnel. Les petites fentes, percées dans son cylindre, servent à tracer les angles et les alignements sur les terrains à bâtir. Grâce à un réseau de fils tendus à l’intérieur, le géomètre effectue des visées qu’il matérialise à l’aide de jalons. Cette équerre est munie d’une douille permettant de la fixer sur un trépied. Dans certain cas, comme ici, une boussole surmonte l’ensemble, c’est un plus.

Cette équerre en laiton est caractéristique des instruments topographiques conçus autour de 1900. La marque « H. MORIN » se réfère à la fabrique d’instruments liés à la géodésie et à l’artillerie d’Henri Morin à Paris. Fondée vers 1880, la production est présentée à l’Exposition Universelle de 1900 et plusieurs fois primée. Les instruments Morin sont proposés sur catalogue et diffusés dans toute la France. La maison Morin est aujourd’hui fermée, et le modèle de notre équerre devenu obsolète. Perdue ? Pas pour tout le monde. L’équerre d’arpenteur est aujourd’hui la marotte de quelques collectionneurs avisés. Les instruments topographiques anciens, au même titre que les sextants des marins ou les trépans des chirurgiens, sont collectionnés pour leur rareté, leur exactitude et par amour des outils… de précision !

Élevée au rang d’objet d’art, notre équerre prend une toute autre dimension et se défait de sa simple fonction usuelle. Un joli coffret de bois lui sert d’écrin. Ainsi présenté, notre objet gagne en préciosité. Comptez sur une estimation d’environ 50 euros en vente publique, sous réserve d’une expertise plus détaillée. Avis aux amateurs d’objets de mesure, votre passion ne demande qu’à être mieux connue car comme le disait si justement Saint-Augustin « La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure » !
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