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Un Christ pour célébrer Pâques

Samedi 07 avril 2012

Christine à Vendôme, nous envoie la photographie d’un crucifix de 42 centimètre de haut. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, se penche sur cet objet de dévotion privée.

Christine à Vendôme, nous envoie la photographie d’un crucifix de 42 centimètre de haut. Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, se penche sur cet objet de dévotion privée.

« Jésus dit: «Tout est accompli.» Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. » Ce texte tiré de l’évangile de Saint-Jean a été lu hier à travers le monde entier. Immédiatement après, un moment de recueillement et de silence face à un crucifix comme celui que nous soumets notre lectrice a suivi. La croix était un symbole scandaleux pour les premiers chrétiens, qui la cachait et lui préféraient le poisson qu’on retrouve au fond des catacombes. Mourir sur une croix était réservé aux plus terribles criminels. Et puis… de symbole honteux, elle est progressivement devenue le symbole glorieux de la Résurrection : un arbre de Vie ! On en trouve encore dans toutes les églises, dans de nombreuses maisons, et dans les salles de classe en Alsace.

Le crucifix est un objet familier, mais ils ne se ressemblent pas tous. On distingue trois types de Christ : triomphant, résigné ou souffrant. Ici, les traits accusés du visage, la tête inclinée montrent un Christ marqué par la douleur, mais apaisé. La position relevée des bras en Y est dite « Christ janséniste », mort mais tourné vers Dieu son père et s’élevant vers le ciel. Les bras en équerre sont dits « Christ jésuite ». Cet objet est destiné à la dévotion privée, car trop petit pour servir dans un lieu de culte public. Probablement sculpté dans un morceau d’os, et creux à l’intérieur, les deux bras s’emboîtent au niveau des épaules. Au-dessus de la tête, on retrouve l’inscription « INRI » : Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs. Sous les pieds, on devine les outils de la Passion. Le bois noirci de la croix imite l’ébène. Il a probablement été refait au siècle dernier, mais le corps en os semble bien ancien.

Pas de drapé virtuose ou de pose maniériste dans cette œuvre. La sculpture naïve relève de l’art populaire. Regardez attentivement : les expressions du visage se résument à un rictus évocateur et deux ciselures suffisent à figurer les genoux. La simplification extrême des traits n'enlèvent rien à la profondeur spirituelle de cette représentation christique. Au contraire, elle participe au mystère de Pâques. Datant probablement de la fin du XVIIème siècle, ce crucifix peut être estimé une centaine d’euros. Dans la joie de la Résurrection qui suit la mort sur la croix, n’oubliez pas d’écouter sonner les cloches dimanche… il parait qu’elles reviennent de Rome avec des chocolats ! Joyeuse fête de Pâques !
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