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Allô, allô, la boucherie Sanzot ?!

Samedi 31 mars 2012

Cette semaine Maître Philipe Rouillac se penche sur le « vieux Grammont 1920 » que François Monnier, de Blois, à soumis à son expertise.

Cette semaine Maître Philipe Rouillac se penche sur le « vieux Grammont 1920 » que François Monnier, de Blois, à soumis à son expertise.

Oublions une seconde nos portables, nos « smartphones ». Oublions ces appareils qui font des photos, des vidéos, reçoivent des courriels, naviguent sur l’internet et, accessoirement, permettent de téléphoner... À la fin du XIXème siècle, les communications se font par courrier ou par télégraphe. Il faut attendre 1876 pour que l’Américain Graham Bell dépose le brevet du téléphone. En 1879, le 1er central téléphonique français est installé à Paris. Au début du XXème siècle son utilisation est presque exclusivement limitée au milieu professionnel et seuls les particuliers très fortunés en sont équipés. En effet, à cette époque, le prix d’un téléphone équivaut à 18 mois de salaire d’un ouvrier ! Son utilisation est assez fastidieuse : les quelques centaines d’abonnés que l’on compte vers 1900 passent, en décrochant leur téléphone, par un central téléphonique. L’après Grande Guerre est une époque propice à l’imagination et à la recherche d’un nouvel esthétisme... et les téléphones ne sont pas épargnés ! Les formes et matériaux qui constituent cet objet sont variés : laiton, bronze, ivoirine, bois.

Ce téléphone en est un excellent exemple. C’est le téléphone dit «1920 » à colonne facettée en bois sculpté reposant sur une base octogonale. Il est sommé de deux crochets : l’un pour suspendre le combiné (action qui coupe la ligne) et l’autre l’écouteur. De forme élégante et épurée, il annonce le style Art Déco. Fabriqué à partir des années 1920 par la société Grammont, alors l’un des plus grands fabricants français, il sera toujours utilisé au lendemain de la Seconde Guerre. Écouteurs et poignée sont d’un matériau nouveau : la bakélite, ancêtre du plastique. Il semble en bon état, conserve ses inscriptions et ses fils. Son prix oscillera autour de 100 euros.

En revanche, inutile d’en acquérir un en pensant donner du style à vos appels, il est inutilisable car remplacé depuis 40 ans par le système automatique que nous connaissons aujourd’hui. Mais rien ne vous empêche de le brandir pour appeler ce cher Nestor à Moulinsart ou chantonner à Madame la marquise que « Tout va très bien, tout va très bien !». Le téléphone du capitaine Haddock vous attend à Cheverny !
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