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Et maintenant au boulot !

Samedi 20 janvier 2018 à 07h

Cette semaine, Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, reçoit la photographie d’un fauteuil de bureau dont Brigitte souhaite connaître la valeur.



Des sièges, il en existe de toute sorte et pour toute fonction. Au château de Versailles, vous pouvez en admirer de très hauts qui servaient à jouer au billard. On s’assied à califourchon sur d’autres pour regarder ses amis jouer aux cartes ou encore pour fumer un cigare. Certains sont munis de roulettes pour les malades, comme celui dans lequel a expiré Molière. D’autres vous permettent de vous prélasser ou encore de piquer un petit somme. Il y en a de très célèbres comme celui dans lequel a été fusillé le général vendéen d’Elbée en 1794 ou encore le trône dit « de Dagobert » qui a plus de 1 200 ans !

Le fauteuil de Brigitte ne présente pas d’intérêt historique mais il a une fonction toute particulière : c’est un fauteuil pour travailler. Nommé fauteuil de bureau, il apparaît peu de temps après le meuble auquel il est invariablement associé. C’est-à-dire au début du XVIIIe siècle, sous la Régence. Ils adoptent presque tous la même forme : un dossier enveloppant à accotoirs en retrait et un piètement quadripode particulier disposé « en losange ». Un pied médian (à l’avant), un pied à l’arrière et un pied de chaque côté. L’assise s’avance « en pointe » sur le pied médian pour se glisser plus aisément sous le bureau et conférer ainsi à son propriétaire une position optimale pour écrire. Ces fauteuils sont foncés d’un cannage qui permet de laisser respirer la peau dans le cas d’un long travail.

Le fauteuil de notre lectrice est né sous le règne du roi Louis-Philippe, soit une centaine d’années après ceux que nous venons d’évoquer. Sa forme est bien différente mais il en garde trois caractéristiques : le dossier enveloppant, les accotoirs en retrait (ici à enroulement) et l’assise galbée vers l’avant. Il repose sur quatre pieds, les antérieurs tournés et sculptés de godrons, et les postérieurs de forme dite « sabre ». Brigitte nous indique qu’il est en acajou. C’est tout-à-fait possible. Depuis la fin du règne de Louis XVI, ce bois précieux de couleur brun-rouge qui nous vient d’Amérique est très à la mode. Mais attention ! Un bois moins onéreux, le noyer, à un grain très proche de l’acajou. Il arrive bien souvent que les ébénistes le teignent en rouge à la façon de l’acajou. Difficile alors au néophyte de faire la différence, et impossible pour nous de trancher sur photo !
D’un modèle courant mais de qualité, il semble en bel état. En revanche, la garniture défraichie est à refaire. Elle pourra être remplacée par un cuir qui sera du plus bel effet. Les fauteuils de bureau sont recherchés et se vendent bien aux enchères. Pour ce modèle, comptez entre 150 et 200 €. Et maintenant, au boulot !
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