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Ça balance pas mal !

Samedi 03 mars 2012

Cette semaine un lecteur nous fait parvenir la photo d’une balance d’une taille remarquable. Il précise que « selon les poinçons elle serait du règne de Louis Philippe ». Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, mène l’enquête.

Cette semaine un lecteur nous fait parvenir la photo d’une balance d’une taille remarquable. Il précise que « selon les poinçons elle serait du règne de Louis Philippe ». Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, mène l’enquête.

La balance est un instrument de mesure qui sert à évaluer une masse par comparaison avec des poids en faisant l’équilibre entre les deux. Elle se compose, dans sa forme la plus répandue, d’une barre de métal rigide, le fléau, qui retient à chaque extrémité un plateau. Ce dernier est traversé en son centre par une pièce métallique verticale. Son origine remonte à la nuit des temps. La première balance adoptée par l’Homme fût sans doute… L’Homme lui-même ! En effet, le geste de soupeser fait de nos mains des plateaux et la ligne de nos épaules forme le fléau. Dans l’Antiquité, la justesse de la pesée était déterminée à l’aide d’étalons de mesure. Les premiers étalons, réalisés en cuivre ou en bronze, ont été réalisés à Babylone et en Égypte avant même l’invention de la monnaie. Bien imprécis, cet instrument gagnera en exactitude à la fin du XVIIème siècle grâce à l’invention de Gilles Personne : la balance Roberval. Ce mathématicien français eut l’idée de poser les plateaux au-dessus de deux fléaux. Dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert la communauté des balanciers (les fabricants de balance) est désignée ainsi : « une des plus utiles pour la sûreté du commerce », rien de moins !

La balance de notre lecteur, d’un style on ne peut plus néoclassique, est une balance à fléau reposant sur un fût central figurant une colonne de style dorique. Vraisemblablement en laiton ou en bronze, elle surprend par sa taille : 1m10 ! Balance de ménage ? Trop grande. Balance de commerçant ? Plateaux trop petits. Balance d’apothicaire ? Pourquoi pas tant elle est soignée et majestueuse. Cette rare balance est toute entière d’un même métal : les plateaux ne sont pas en fer comme de coutume. Ceci nous amène à penser à une balance de prestige. Nous pourrions supposer qu’il s’agit d’une œuvre de commande ou de maîtrise, d’une « merveille » d’un Compagnon du Tour de France. Elle date, selon son propriétaire, de la première moitié du XIXème siècle. Mais quels sont ces poinçons ?!Bravo pour son entretien : le métal brille ! Quoi qu’il en soit, cette pièce peut être estimée entre 200 et 300 euros.

Voici qui vaut déjà son pesant d’or !
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