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Une page se tourne au château de Conon

Mardi 20 mars 2018

La Nouvelle République, Valérie Pernette

Maître Aymeric Rouillac est également présent pour permettre la tenue de la vente dans les deux salles. En tout, l'étude a mobilisé sept personnes.
Acheteurs et curieux se sont pressés au château de Conon ces samedi (pour l’exposition) et dimanche (pour la vente).
Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur à Vendôme, ouvre la vente. Il l'annonce , "elle sera un peu rock'n roll".
Propriétaires du château du Conon depuis 40 ans, Hubert et Ségolène de Malartic assitent à la vente, se mêlant à la foule.
Avant la vente, les propriétaires ont briqué les cuivres. Ils tenaient que tout soit impeccable.
Maître Aymeric Rouillac est également présent pour permettre la tenue de la vente dans les deux salles. En tout, l'étude a mobilisé sept personnes.
Les Malartic étaient propriétaires de Conon, à Cellettes, depuis quarante ans. Après l’avoir vendu, ils ont dispersé une partie des meubles aux enchères.

Cette maison va continuer de vivre. Voilà l’une des grandes satisfactions de Ségolène et Hubert de Malartic. Ils avaient acheté le château de Conon, en forêt de Boulogne, à Cellettes, en 1978. Ils lui ont consacré beaucoup de temps, d’argent et d’énergie pour le restaurer, espérant « redonner un peu de son âme » ; ils sont heureux de le transmettre à un jeune couple envisageant de s’y installer et ayant un projet touristique.

« C’est un lieu très ancien. On retrouve des traces écrites de Conon dès le XIIIe siècle. C’était une petite seigneurie qui bénéficiait du droit de justice », retrace le futur ancien propriétaire. Racheté en 1650 par le seigneur de Beauregard, le château a commencé à décliner, devenant une simple métairie allant même jusqu’à servir de « carrière de pierres ». « En 1905, il avait été acheté par un notaire de Compiègne : il en avait fait sa résidence secondaire », indique encore Hubert de Malartic, qui vivait avec son épouse à temps plein à Cellettes depuis « la retraite » et les années 2000.
Ils ont aujourd’hui décidé de vendre pour « adapter leur habitation à leur train de vie actuel » et pour s’installer au Pays basque. « Nos enfants ne souhaitaient pas reprendre et la charge était devenue trop lourde pour deux personnes », ajoute-t-il.

Le mobilier aux enchères

Eux-mêmes « clients » de ventes aux enchères, ils ont assez naturellement pensé à ce système pour disperser une partie du mobilier qui occupait les nombreuses pièces du château : c’est ainsi que maîtres Aymeric et Philippe Rouillac ont organisé ce week-end une vente exceptionnelle et « un peu rock’n roll ». Elle a été l’occasion d’ouvrir le château au public : une première pour l’intérieur. « Nous avons eu près de 300 personnes ce samedi, pour l’exposition. On ne s’attendait pas à autant de monde. Cela m’a vraiment fait plaisir de pouvoir accueillir toutes ces personnes, beaucoup étaient de Cellettes et venaient avant tout pour voir la maison, pas forcément pour acheter », apprécie Ségolène. Elle conclut : « Nous ne sommes que des passeurs ».

••• Enchères : la “ magie du lieu ” a opéré

Les Rouillac père et fils ont tous les deux officié ce dimanche au château de Conon. La vente aux enchères a duré tout l’après-midi et a permis de disperser les nombreux objets et meubles présentés. « Nous avons eu une affluence record : les visiteurs ont tous été saisis par la magie du lieu », commente le commissaire-priseur installé à Vendôme et Tours. La magie a opéré et les prix se sont bien souvent envolés : « Les gens se sont bagarré : il faut dire qu’il y avait des propriétaires de châteaux, des professionnels et des curieux qui se sont pris au jeu des enchères », se réjouit Aymeric Rouillac. Il cite par exemple une tapisserie de Bruxelles partie à 10.500 € quand il pensait la vendre 3.000. Ou encore une belle commode à 6.500 €, des bancs extérieurs vendus 3.800 €, une grande table à 2.800 €, etc. La liste est longue.
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