La cheminée n'a pas livrée tous ses secrets...
Samedi 11 février 2012
Cette semaine notre commissaire-priseur Philippe Rouillac mène l’enquête autour d’une cheminée découvert par hasard à Saint Claude de Diray par Gérard C…
Les travaux de rénovation dans une ancienne maison apportent toujours leur lot de surprises…Une cloison abattue pour agrandir un espace et dans les lattes du parquet on retrouve une facture ou une lettre compromettante…aujourd’hui une cheminée apparait derrière des papiers peints, dans un vieux mur, telle est l’aventure de notre lecteur Gérard. Des pierres de taille blanches en pilier d’une antique cheminée, avec un fond en briques réfractaires, noircies par la suie de nombreuses flambées. Seul l’appareillage des jambages subsiste, la cheminée ayant été démontée.
A l’intérieur, apparaît encore en bas, sur le côté gauche une cavité en arc de cercle de briques confectionnée avec soin. Y est disposée une grande pierre blanche creusée, percée ? en triangle avec un bord frontal en oblique. Pour quelle destination ? Les paris sont ouverts ! Niche pour y disposer une statuette de protection, d’invocation ? Non ni à cet endroit, ni avec cet appareillage. Généralement la statuette est disposée dans une niche sur le trumeau de la cheminée. Alors four à pain ? Vraisemblablement non car il n’est pas assez profond et cette cavité ne présente pas un plan horizontal. Nous pencherions plutôt pour un réceptacle d’aliments culinaires, telle petite auge à sauce comme on en voit dans d’imposantes cheminées en granit en Bretagne. Conserver au chaud le suc des viandes rôties à la broche qui ensuite est recueillie dans un pot de céramique situé sous cette pierre creusée. Autre hypothèse un réceptacle à braise pour parachever une cuisson, mais la pierre serait noire…
Cet aménagement intérieur domestique peut être aujourd’hui un élément de décoration, les briques frottées afin de retrouver leur chaude couleur, et la pierre blanche – tuffeau ? -nettoyée, pour un réceptacle à une vive fougère. Quant à la valeur intrinsèque, s’agissant d’un «meuble par destination » il peut donner une plus-value à la maison et par conséquent est de la compétence du notaire non de celle du commissaire-priseur ! Mais attention rappelez-vous, Paulo notre maçon portugais il y a peu a découvert dans une cheminée toute aussi ancienne à Montrichard…un véritable trésor enfoui depuis Louis XIV, vendu aux enchères avec le succès que vous vous rappelez à Cheverny…alors poursuivez votre instigation et réinterrogez nous !