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Tentons d'ivoire mieux...

Samedi 04 février 2012

Cette semaine, Philippe Rouillac, commissaire-priseur, nous dévoile les secrets d'une curieuse lampe en ivoire aux accents exotiques ayant fait le voyage Dakar-Blois dans les années 1950.

Cette semaine, Philippe Rouillac, commissaire-priseur, nous dévoile les secrets d'une curieuse lampe en ivoire aux accents exotiques ayant fait le voyage Dakar-Blois dans les années 1950.

« L'éléphant meurt, les défenses demeurent ». Par ce proverbe simple et sans ambages, l'ancestrale sagesse africaine nous parle de la valeur de l'or blanc : l'ivoire. Si l'éléphant, l'un des rois de la brousse vient à mourir, ses attributs guerriers que sont ses défenses deviennent alors de précieuses reliques, témoins de sa splendeur et de sa force. Depuis la Préhistoire, l'homme utilise l'ivoire et le sculpte. Jusqu'à l'apparition du plastique, on se sert de l'ivoire pour la fabrication d'objets usuels comme les boutons, les manches de couvert, les touches de piano, le marteau du commissaire-priseur… L'ivoire est un matériau noble, il présente la même structure que la dent avec sa dentine et son émail. C'est une matière vivante sensible aux variations de température mais néanmoins extrêmement résistante.

On apparente volontiers l'ivoire aux seuls éléphants. En vérité, il existe plusieurs ivoires, celui du mammouth, du morse ou encore du cachalot. Comment reconnaître le véritable ivoire ? Voici un petit secret d'expert : munissez-vous d'une aiguille chauffez-la et piquez l’objet. Si la matière fond… il s'agit d'une résine imitant l'ivoire ! Les défenses et ses objets dérivés ne sont pas des denrées rares et la tentation de l'amateur est grande. En 1973, afin de ne pas surexploiter les espèces sauvages faisant l'objet d'un commerce international, la CITES (Convention de Washington) a fixé un cadre juridique garantissant le suivi et le contrôle des espèces de la faune et la flore sauvages menacées d'extinction. Pensez donc à vous munir d'un certificat CITES pour tout objet le nécessitant.

Cette petite lampe a été sculptée dans un tronçon de défense. Elle présente un décor exotique figurant une autochtone au pied d'un cocotier. Il s'agit d'un travail artisanal du milieu du XXème destiné aux touristes européens. Le traitement occidental du sujet est bien aux antipodes des figures africaines très stylisées et géométrisantes que l'on retrouve dans les statues cultuelles. Si la lampe de notre lectrice est bien en ivoire véritable, son prix se négociera aux alentours de 150 euros. Nous sommes ici face à un souvenir de voyage très décoratif où la lumière traverse l'ivoire pour donner vie au décor. Peut être un bon départ pour se constituer un cabinet de curiosités !
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