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Arbus et Androusov duo de référence

Vendredi 19 janvier 2018

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

André Arbus (1903-1969), enfilade en bois de placage de sycomore,<br />
intérieur en placage d’acajou, entrée de serrure en bronze patiné par Vadim Androusov (1895-1975), 102,5 x 198 x 49 cm.<br />
Estimation : 8 000/12 000 €
André Arbus (1903-1969), enfilade en bois de placage de sycomore,
intérieur en placage d’acajou, entrée de serrure en bronze patiné par Vadim Androusov (1895-1975), 102,5 x 198 x 49 cm.
Estimation : 8 000/12 000 €

Qu’on se le dise, il est possible de dénicher de l’art déco un peu partout en France. Le mobilier des années 1940 d’un médecin tourangeau sera par exemple bientôt dispersé à Vendôme. L’homme avait un goût sûr. En témoignent cette enfilade d’André Arbus, accompagnée d’une paire de fauteuils «à la reine» de 1947, en noyer, recouverts de cuir Hermès et aux accotoirs à appliques en bronze (10 000 €), mais aussi une table du décorateur Serge Roche, réalisée avec le ferronnier Gilbert Poillerat, attendue à 8 000 €. Autant de meubles parfaitement connus et reproduits dans des ouvrages de référence, à l’image de ces fauteuils d’Arbus, achetés dans la galerie parisienne d’Yves Gastou en 1997, qui garnissaient cinquante ans plus tôt le bureau du président d’une société, place d’Iéna, à Paris. L’enfilade est quant à elle un modèle caractéristique du créateur, avec son placage de sycomore, ses lignes à la fois géométriques et courbes, mais aussi ce célèbre bronze en forme de tête de Méduse, créé par le sculpteur russe Vadim Androusov. Ce dernier exposait ses œuvres dans les mêmes salons qu’Arbus au début des années 1930 ; la collaboration se fit donc naturellement et dura une vingtaine d’années. Androusov réalisa systématiquement les «points de sculpture» des meubles du maître, comme les appliques, les motifs d’angle et les « nécessités organiques», comme ici l’entrée de serrure. Pour Arbus, les artisans de l’époque Louis XVI ou du Consulat ont créé des lignes, des calibres et des ornements idéaux, qui doivent servir de sources d’inspiration, tout en s’adaptant aux nouveaux matériaux, aux nouvelles possibilités techniques et aux intérieurs modernes. Issu d’une famille d’ébénistes toulousains, formé aux beaux-arts de la Ville rose, il commence à exposer dès 1925, notamment aux Salons des artistes décorateurs et d’automne, des modèles qu’il a dessinés et qui seront fabriqués dans l’atelier familial. Il s’installe finalement à Paris en 1932. À l’Exposition internationale de 1937, il présente des ensembles mobiliers très novateurs, comme La Maison d’une famille française. Son travail reconnu, il devient professeur à l’École nationale supérieure des arts décoratifs et reçoit des commandes de l’État, comme la salle Médicis à Rambouillet. Un travail de référence dans une époque d’exception.
DIMANCHE 28 JANVIER, VENDÔME. ROUILLAC OVV.
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