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Feu ! sur un pistolet

Samedi 21 janvier 2012

Aujourd’hui un lecteur met le feu au poudre du savoir de Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur en soumettant un pistolet à son œil expert.

Aujourd’hui un lecteur met le feu au poudre du savoir de Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur en soumettant un pistolet à son œil expert.

Le pistolet est apparu à la Renaissance où il arme la cavalerie. Sa technique de mise à feu n’aura de cesse d’évoluer. L’ancêtre de notre arme est le pistolet à silex. Il se charge par la bouche : d'abord la poudre, ensuite la balle (enveloppée dans un bout de tissu appelé bourre pour assurer l’étanchéité entre le canon et la balle), poussée à l'aide d'une tige de métal fixée sous le canon. Un peu de poudre fine (pulvérin) est disposée dans le bassinet, duquel part un canal foré dans le canon communiquant avec la chambre de combustion. Le bassinet est protégé par un couvercle (la batterie). Au moment du tir, le chien, muni de son silex, frappe la batterie en produisant une gerbe d'étincelles. Sous le choc, la batterie s'ouvre et le pulvérin s'embrase, communiquant le feu à la chambre de combustion et PAN ! Mais ce principe de fonctionnement comporte de nombreux inconvénients, notamment le risque constant que la poudre d'amorce ne s'humidifie, la fragilité de la pierre à silex et le jaillissement de gaz brûlants. Mais vers 1820 une nouvelle invention va tout changer : la percussion. L'amorçage de la poudre se fera désormais par le choc d'un chien en forme de marteau sur une petite capsule de laiton (contenant du fulminate d’argent), glissée sur une cheminée aboutissant à la chambre de combustion. Chacun transformera ainsi son pistolet à silex en remplaçant le bassinet par une cheminée et en changeant le chien. Cette opération était fort courante car économiquement plus rentable que d'acheter un pistolet moderne.

Au grand dam des amoureux des films de cape et d’épée, il n’a jamais servi lors de ces duels solennels, opposant deux hommes en chemise blanche, qui se tenaient au petit matin dans un champ brumeux…Car c’est un pistolet de loisir ! Eh oui, le sportif l’appréciera pour le tir de précision comme en témoigne le pontet permettant d’accueillir un doigt afin de stabiliser l’arme. C’est donc un pistolet de tir à percussion arborant un canon hexagonal. Il possède une belle crosse en noyer cannelé et sculpté d’une palmette stylisée. Nous pouvons le dater des années1850, sans être d’un grand arquebusier, ne déchiffrant aucune signature…Apprécié des collectionneurs, il pourrait se négocier sur la base de 400/500 euros…mais ne devra plus servir !
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