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Le bateau ivre sous le feu des enchères

Jeudi 18 janvier 2018

La Nouvelle République, Raphaël Chambriard

Déguisé en commandant de bord, Franck Mouget ne peinera pas pour animer la vente.
Déguisé en commandant de bord, Franck Mouget ne peinera pas pour animer la vente.

Pendant la semaine, le public vient visiter le Bateau ivre et découvre les œuvres d’art offertes et proposées aux enchères samedi. Un coup de pouce.

Longtemps fermées, les portes du Bateau ivre sont de nouveau ouvertes depuis dimanche, avec plus de 300 personnes venues. Par groupe de cinquante, les visiteurs entrent : les plus jeunes découvrent ; les autres se souviennent. Ils revoient cette salle dans son jus, avec ses strapontins rouges, sa scène surélevée, ses coursives décorées de peintures au pochoir. Rien n’a changé, sauf une chose : la présence de soixante-cinq œuvres offertes par des artistes régionaux pour être vendues aux enchères samedi sous le marteau de Me Aymeric Rouillac, assisté de Franck Mouget.

Pour l’heure, ce dernier a enfilé son costume de commandant de bord, passe du pont supérieur aux coursives : « Les cœurs sont accrochés contre vents et marées pour faire voguer l’imagination », clame-t-il, toujours lyrique après la journée de samedi au théâtre consacrée à la lecture du poème fleuve de Rimbaud, « Le Bateau ivre ».
Les travaux à financer

Le produit de la vente de ces sculptures, tableaux, photos, gravures servira à financer les frais de fonctionnement (fluides, taxes) de la salle pendant une année. Cette action scelle aussi l’attachement de ces artistes à une salle devenue le symbole de l’opiniâtreté et de l’ambition partagée d’Ohé ! du bateau avec ses 1.586 souscripteurs.

La Société coopérative d’intérêt collectif dispose d’une partie des fonds mais pas assez pour financer tous les travaux. Elle lancera une nouvelle souscription pour les financer et réfléchit aussi à des solutions pour créer des chantiers alternatifs, faire baisser la facture globale. Le montant de cette première tranche de travaux dépasse les 500.000 euros, honoraires d’architecte inclus. « Elle démarrera cette année, avec d’abord la démolition, le décaissement de la scène pour la mettre au même niveau que la rue pour une question d’accessibilité des Personnes à mobilité réduite, une intervention sur la toiture », indique Carole Lebrun, présidente du collectif. Allez, samedi, tous marteau du Bateau !

« Enchères et en eaux », samedi 20 janvier à 15 h. Au Bateau ivre au 146, rue Edouard-Vaillant. Venir couvert car la salle n’est pas chauffée.
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