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Une chapelle (à emporter) mise aux enchères

Lundi 15 janvier 2018

La Nouvelle République, Alexis Couturier

La chapelle Saint-Michel, de style néo-gothique, a été construite vers 1890-1892. Elle se situe sur le site du château de Moncé.
André Fleury, de l'association Résurgence, Maître Philippe Rouillac, Jacques Waynberg et son épouse, propriétaires.

Un propriétaire à Saint-Firmin-des-Prés doit se séparer de sa chapelle. Le 22 janvier, elle sera mise aux enchères en vue d’un transfert sur un autre site.

Au sein de la propriété privée du château de Moncé, à Saint-Firmin-des-Prés, une vente particulière se prépare. Lundi 22 janvier, Maître Philippe Rouillac, commissaire-priseur à Vendôme, se déplacera sur site pour proposer aux enchères publiques une chapelle datant de la fin du XIXe siècle. Un édifice désacralisé auquel il manque le clocher et une partie de la toiture. En un coup d’œil sur la droite, les automobilistes qui empruntent la N 10 direction Châteaudun depuis Vendôme, peuvent l’apercevoir. À l’intérieur, l’autel est encore presque immaculé. Mais le bénitier est envahi de lichen. Et de la mousse parsème le sol. Ce bâtiment « ni inscrit, ni classé à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques », sera vendu en un lot, et « mis à prix 5.000 € », précise le commissaire-priseur. Mais il ne s’agit pas d’une vente immobilière… Car le futur propriétaire devra « repartir » avec l’édifice, pour une reconstruction à l’identique dans un autre lieu. « C’est l’engagement que devra prendre l’acquéreur », avertit Maître Rouillac. Le transport s’annonce complexe. Mais plusieurs personnes intéressées se seraient manifestées.

Opération de sauvegarde

Cette vente insolite est en fait une opération de sauvegarde. En effet, pour le propriétaire du château de Moncé, le sexologue reconnu Jacques Waynberg, la restauration de cette chapelle – qui commence à poser d’importants problèmes de sécurité – serait « bien trop onéreuse ». « Il faudrait plusieurs millions d’euros, lance son épouse. Et nous n’avons pas gagné au loto… » Le couple a sollicité l’association vendômoise Résurgence, qui œuvre pour la sauvegarde du patrimoine. Mais cette structure présidée par André Fleury, a dû se rendre à l’évidence : les travaux de réfection de la toiture et du clocher – qui se sont effondrés suite à des opérations de redressement effectuées après la tempête de 1999 – ne sont pas à sa portée. Pour Jacques Waynberg, pas question toutefois de se résoudre à une démolition pure et simple. C’est pourquoi il a souhaité une vente aux enchères publique, visant un transfert, puis une sauvegarde du bâtiment.

Malgré ces efforts, la disparition de cet édifice du paysage local touche profondément André Fleury. Invité sur place ce vendredi lors d’une réunion entre le propriétaire et le commissaire-priseur, il a fait part de « son émotion ». Le site sur lequel se trouve cette chapelle étant, lui, classé, la conservation régionale des monuments historiques « qui ne s’opposera pas à la vente » a tout de même « demandé d’effectuer un relevé des éléments qu’elle contient », précise Maître Rouillac.

Visite privée sur rendez-vous, au 02.54.80.24.24.
Visite publique lundi 22 janvier à 14 h.
Vente sur place à 14 h 30.
Infos sur www.rouillac.com
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