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Les poinçons sont la carte d'identité des l'argenterie

Samedi 14 janvier 2012

Aymeric Rouillac, commissaire-priseur répond à une lectrice de Villiers sur Loir qui souhaite connaitre le métal dont est fait son poudrier.

Aymeric Rouillac, commissaire-priseur répond à une lectrice de Villiers sur Loir qui souhaite connaitre le métal dont est fait son poudrier.

« Tout ce qui brille n’est pas de l’or ». Ce proverbe populaire résume à merveille la prudence qu’il faut avoir avec les objets réalisés en métal. L’homme maîtrise le travail des métaux depuis l’âge du cuivre il y a plus de 4.500 ans. On appelle « orfèvre » l’artiste ou artisan qui modèle une feuille de métal pour lui donner une fonction et un usage particulier. L’un des plus grands orfèvres de notre temps vit et travaille en Loir-et-Cher. Il s’agit de Goudji, le « magicien d’or » auquel le château de Blois avait consacré une grande exposition en 2007. Les objets travaillés par un orfèvre sont de l’orfèvrerie, ou argenterie lorsqu’ils sont en argent.

L’Etat a toujours contrôlé le travail des orfèvres, pour s’assurer qu’ils travaillent un métal de bonne qualité. L’objectif est double. D’une part protéger les acheteurs et assurer la confiance dans le commerce. D’autre part taxer l’orfèvre pour remplir la cassette de l’Etat. Ce contrôle se matérialise par l’apposition de poinçons (ou marques) sur la feuille de métal travaillée. Depuis 1838, il s’agit en France d’une tête d’aigle pour l’or et d’une tête casquée de la déesse Minerve pour l’argent. L’orfèvre pose également son propre poinçon, en forme de losange avec ses initiales sur les objets en métaux précieux : or ou argent. Ouvrez vos tiroirs : si vous trouverez un losange c’est gagné ! Si au contraire vous ne trouvez que carré ou rectangle il ne s’agit que de métal argenté ou doré, d’une moindre valeur.

Le poudrier de notre lectrice ne semble pas poinçonné. C’est probablement du métal argenté. De forme ronde, il est de petite taille (quatre centimètres de diamètre), à décor de feuillage. Glissé dans un sac, il permet de se maquiller discrètement avec un petit miroir caché dans le couvercle. Cet objet a une petite centaine d’année. Sa valeur est toute douce, autour d’une dizaine d’euros. Si la distinction des poinçons vous intéresse, vous êtes les bienvenus toute la journée de mardi à l’Hôtel des Ventes de Vendôme. Une exposition d’argenteries s’y tient le matin, et une vente l’après-midi. Ce sera l’occasion idéale pour découvrir tout ce qui brille et qui est… de l’or !
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