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Un sou est un sou !

Samedi 18 novembre 2017 à 07h

Cette semaine, Martine écrit à Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, afin de connaître la valeur de pièces en argent.



En 2008, un maçon portugais découvrait par hasard un trésor dans une maison de Montrichard… on connaît la suite ! Lors de sa vente à Cheverny, l’association des amis du vieux Montrichard pu acquérir quelques souvenirs : de belles pièces féodales en argent ! Le trésor de Martine se compose quant à lui de six pièces de monnaie, dont cinq en argent : trois de 5 F, une de 5 F belge et une d’un franc en argent. La dernière, frappée en Union Soviétique dans un métal vil, ne présente pas le moindre intérêt.

Les premières monnaies sont frappées dans un petit royaume d’Asie Mineure vers 650 av. J-C. Les cités antiques voisines vont vite trouver fort commode ce moyen d’échange commercial. En effet, jusqu’alors, c’est le troc qui est pratiqué. Au IIIe siècle av J-C, les Romains installent un atelier de frappe monétaire dans le temple de Junon, la déesse protectrice du foyer. Elle est surnommée Moneta, que l’on peut traduire par « conseillère ». Voilà la surprenante origine de la dénomination « monnaie » ! Les Empereurs romains vont bien vite imposer les pièces d’or comme référence monétaire incontournable. Ce système va poser problème à un autre Empereur, des siècles plus tard : Charlemagne. Faute d’or, il se voit contraint de mettre en circulation une nouvelle monnaie de référence : le denier d’argent. Cet usage va si profondément marquer notre pays que, plus de mille ans plus tard, nous utilisons toujours le terme « argent » pour parler du contenu de notre portefeuille.

La Monnaie de Paris, que nous avons contacté par téléphone pour vous, émet toujours des pièces en argent. À notre grand étonnement, elle nous a confirmé les vendre au prix de leur valeur faciale. C’est-à-dire que vous pouvez acheter une pièce de 20 € en argent… avec un billet de 20 € en papier ! Pièce que vous pouvez ensuite utiliser en toute légalité chez vos commerçants. Tout cela est fort sympathique mais en dit long sur la faible valeur de ce métal, pourtant précieux. Le gramme d’argent se négocie moins de 50 centimes d’euro. Rien à voir avec les pièces commémoratives recherchées et collectionnées par les numismates.

Les pièces de Martine ne sortent pas fraîchement des ateliers de la Monnaie de Paris. Si les premières pièces de 5 F sont frappées en 1796, celles-ci datent du XIXe siècle, des IIe et IIIe Républiques plus exactement. La pièce belge nous vient quant à elle du règne de Léopold II (1871). Voilà qui paraît bien lointain mais qui, malheureusement, ne suffit pas à donner une valeur de collection à ces pièces frappées à des millions d’exemplaires. Leur prix est donc celui de leur matière, du poids de l’argent : comptez autour de 4 € pour chaque pièce de 5 F. Ce trésor peut donc être estimé entre 15 et 20 €. Pas de quoi rivaliser avec celui de Montrichard, mais un sou est un sou !
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