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Des reflets vénitiens en souvenir de voyage

Samedi 17 décembre 2011
Aujourd’hui, Filomena Aury, de Fossé, soumet à Maître Aymeric Rouillac un souvenir de voyage ramené d’Italie par ses parents dans les années 1960-1970.

Né du sable et du feu, le verre est un des matériaux les plus anciens utilisés par l’homme. Cette découverte, la plus merveilleuse et la plus utile depuis celle des métaux, comme elle a été définie au XVIIIème siècle, nous fait voyager de l’Égypte Antique à Venise en passant par la France de Colbert. Cette matière solide et transparente est obtenue par la fusion de sable mêlé de chaux et de potasse ou de soude à une température minimale de 1300°C. Les premiers objets artisanaux en verre furent découverts en Égypte. Ils sont datés de 3 000 ans avant notre ère. Façonnés de manière primitive, le verre en fusion était roulé sur un noyau de terre cuite pour former de petits flacons à parfum. Ensuite le verre gagne peu à peu le Moyen-Orient, la Méditerranée et enfin Rome.

Il faut attendre le Xème siècle pour que les premiers verriers s'installent à Venise. Séduits par la qualité spécifique du sable de la lagune et des nombreux privilèges qui leurs sont accordés,ces artisans vont développer un savoir-faire jamais égalé et ont ainsi mis au point, après des siècles d'expérimentation un véritable Art du verre. Cette excellence jalousement gardée par la cité des Doges, qui interdisait ainsi à ses verriers de quitter la République, provoque la convoitise de toutes les nations du monde et en particulier du Royaume de France. Colbert parvient, au milieu du XVIIème, à voler le secret du miroir à Venise et crée la manufacture de Saint-Gobain, brisant ainsi le monopole de la Sérénissime et étale son savoir-faire à Versailles, dans la Galerie des Glaces. Malgré le verre de Venise restera toujours synonyme de prestige jusqu’à nos jours. Bien que démocratisée, la production reste de qualité à l’image de ce service à liqueur composé d’une aiguière que l’on apparente à une carafe à haut col, et de six verres à pied en verre visiblement soufflés à la bouche et teintés en rouge. Dorure et applications de pastilles de verre opaque coloré l’enrichissent en lui donnant un goût oriental.

Ce type de production destinée au tourisme est assez courante et se négocie plusieurs centaines d’euros du côté de la plaine du Pô. Sur les bords de Loire, il ne faudra compter qu’en dizaines d’euros, 10-20 €, invitant son propriétaire à le contempler comme un beau souvenir qui chante le Pont des Soupirs.
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