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Une paire de flambeaux par le fondeur de l'empereur

Samedi 03 décembre 2011

Des « pièces familiales » sont soumises pour expertise par Marie-Claire à notre commissaire-priseur, Aymeric Rouillac.

Des « pièces familiales » sont soumises pour expertise par Marie-Claire à notre commissaire-priseur, Aymeric Rouillac.

Souvenez-vous du « Vainqueur au combat de coq » par Alexandre Falguière (1831-1900) expertisé le 23 avril dernier ? Son propriétaire nous fait suivre aujourd’hui les photos des « candélabres qui l’accompagnent, avec un petit poinçon rond marqué Thiébaut Frères ». Ces candélabres qu’on appelle plus exactement flambeaux sont spectaculaires. Ils mesurent 80 centimètres de haut et sont constitués des plus belles matières. Jugez-en par vous-même en les observant de bas en haut. Ils reposent sur un socle de marbre rouge : la couleur impériale pendant l’antiquité. Puis vient une colonne en bronze, bombée comme un œuf, et sculptée en bas-relief d’une ronde de danseurs et de danseuses habillés d’un simple voile. Au sommet s’épanouit un « arbre de lumière », avec six branches en bronze finement ciselé et doré pour accueillir des bougies. Le tout est surmonté d’un petit feu, que vous pouvez certainement découvrir pour accueillir une ultime lumière. Des bobèches de verre protègent le bronze des éventuelles coulées de cire de chaque bougie.

Nous avions évoqué en avril l’influence esthétique de l’antiquité grecque au XIXème siècle. Ces rondes de corps nus sont inspirées des métopes du Parthénon : le grand temple d’Athènes, dont les Anglais ont dérobés les sculptures pour les exposer au British Museum. A cette époque la Grèce n’était pas considérée comme un pays en faillite, mettant en danger la zone euro, mais au contraire comme la source de la culture européenne et de la démocratie… Les temps ont changé !

Il est très probable que ces flambeaux aient également été créés par Falguière, pour accompagner la sculpture du « Vainqueur au combat de coq ». Si tel est le cas, il s’agirait de pièces rarissimes, aussi bien pour les collections publiques que privées. En 1864, l’artiste Falguière confie en effet la fonte du « Combat de coq » à l’artisan Victor Thiébaut. Celui-ci est l’un des grands fondeurs du XIXème siècle. C’est lui par exemple qui réalise la statue de Napoléon Ier, placée au sommet de la colonne Vendôme à Paris ! Devenu aveugle, ses fils poursuivent son entreprise à partir de 1870. Ils signent alors « Thiébaut frères, fondeurs à Paris ». C’est le cas sur ces flambeaux, qui faisaient déjà partie du catalogue de leur père.

Comptez sur une estimation de 2.000 à 3.000 euros pour ces candélabres. Ne les séparez surtout pas de la sculpture du « Vainqueur au combat de coq ». Aux enchères 1+1+1 est très souvent supérieur à trois ! Placés sur la table familiale pour le réveillon, ces flambeaux illumineront un beau moment de partage, en se laissant gagner par la joie de Noël. Vous vous laisserez sûrement aller à la gaieté d’une ronde ou d’une danse !
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