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Un vase aux singes !

Samedi 29 octobre 2011

Aujourd’hui, une lectrice blésoise soumet à l’œil expert de Maître Philippe Rouillac un vase en faïence de Gien transmis de mère en fille.

Aujourd’hui, une lectrice blésoise soumet à l’œil expert de Maître Philippe Rouillac un vase en faïence de Gien transmis de mère en fille.

Inspiration, voilà bien un mot qui caractérise les créations de la faïencerie de Gien. La fameuse fabrique ligérienne puise largement dans la richesse que nous offre le répertoire décoratif des siècles passés. La Renaissance italienne, les faïences de Rouen, Delft ou encore, plus lointain, la Chine et le Japon, autant de prestigieux modèles étudiés, repensés et réalisés par cette manufacture qui nous les transmet ensuite avec passion.

Ce vase, de forme cornet, est en faïence fine. Ce type de céramique a été inventé en Angleterre au XVIIIème siècle et se caractérise par une pâte blanche à la sonorité cristalline. Pâte argileuse, silex broyé et glaçure plombifère en sont ses principaux composants. Nous retrouvons, sur un fond blanc laiteux, les couleurs chatoyantes de Gien. Oubliant les chasses au cerf et les paysages italiens traditionnellement dépeints par la manufacture, c’est la jungle qui s’invite dans cette faïence du Loiret. Palmiers, cactus et fleurs tropicales abritent un grand oiseau à tête bleue ainsi que les jeux de deux petits singes espiègles. Cette petite scène n’est pas sans nous rappeler le goût du XVIIIème siècle pour les « singeries », dessins représentant des primates jouant et imitant l’Homme, qui ornaient les plus beaux châteaux comme celui de Champs-sur-Marne près de Paris.

Ce décor exotique est assez rare pour Gien. Il a été créé vers 1860-1870. C’est le temps des grandes Expositions Universelles et de l’âge d’or de la manufacture de Gien qui s’y voit attribuer plusieurs médailles. C’est également le temps de l’essor industriel avec la confection des carreaux du métro parisien…tout un symbole. Vous pouvez retrouver ce décor particulier reproduit dans l’ouvrage « Faïence de Gien 1821-1900 », p. 47, de Michèle-Cécile Gillard, l’auteur nous ayant fait l’honneur de participer dernièrement à une conférence à Vendôme, dans le cadre de la vente d’une importante collection de faïences de Gien. Pour donner une estimation, l’état est un critère majeur.

Le vase cornet aux singes est « en bon état et sans éclat » nous rassure sa propriétaire. Nous pouvons envisager un prix de 100 à 150 € pour ce joli vase, sous réserve, bien entendu, d’une expertise plus détaillée. S’il s’agissait d’une paire, comptez 300 à 500 € ! Un prix défiant tous les vols long courrier…pour voyager dans son salon.
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