Une huile rare d'Albert Marquet aux enchères

Sud-Ouest, Is. de Montvert-Chaussy

PATRIMOINE

Une œuvre retrouvée d'Albert Marquet sera vendue aux enchères demain, en Indre-et-Loire

C'est lors d'une journée d’estimation gratuite, à Tours, que le commissaire-priseur Aymeric Rouillac s'est trouvé face à cette huile de Marquet Apportée par un couple, dont la femme le tenait de la succession de son père. On n'en saura pas plus. « La vue lui rappelait Bordeaux », explique Aymeric Rouillac.
Cette plongée topographique sur le pont Napoléon on l'appelait alors ainsi - avait été présentée au public lors d'une exposition, en 1925, chez le galeriste parisien Druet, avec lequel Marquet avait un contrat d'exclusivité depuis 1904. Or, si Marquet est un des peintres emblématiques de Bordeaux, il a, cependant, laissé peu d'œuvres représentant sa ville natale. D'où la rareté de cette toile, estimée entre 20 000 et 30 000 euros.

Authentifiée
Aymeric Rouillac a dû faire authentifier l'œuvre, et, surtout, vérifier qu'elle ne faisait pas partie des œuvres spoliées par les Allemands pendant la guerre. C’est que Druet a fait faillite durant le conflit et son fonds a été dispersé. Albert Marquet avait mis certaines toiles à l'abri, dans sa maison de Frettes-sur-Seine. Mais engagé dans la défense des artistes contre le nazisme, il a été poursuivi, sa demeure perquisitionnée. Tandis qu'il se réfugiait en Algérie, son pays de cœur, la famille de sa femme a tenté de récupérer et protéger ses tableaux. On a, depuis, perdu la trace de certains.
Cette petite huile composée de grands aplats de couleurs délavées, dans les tons verts et manganèse, représente le pont de pierre, depuis le quai des Queyries. Elle aurait pu être réalisée alors qu'Albert Marquet était revenu à Bordeaux afin de présenter sa femme, l'écrivain Marcelle Martinet, à sa famille. Elle est significative de sa technique : le regard plonge depuis un promontoire, vers le pont Marquet aimait se poster en
hauteur pour peindre selon ces perspectives qui lui tiennent lieu aujourd'hui de signature.
L'une de ses toiles les plus connues-et des plus belles-est une promenade en balcon au-dessus de la mer, depuis le Pyla, en contre-plongée.
Ce « Pont Napoléon » a été présenté, par Aymeric Rouillac, en novembre, dans sa chronique « Adjugé ! », présentée dans « La Quotidienne » de France 5.

L’histoire de ce tableau a été présentée, sur France, dans la chronique “Adjugé” animée par Aymeric Rouillac dans l’émission “La Quotidienne”.



Vente dimanche, à 9 heures, château d'Artigny à Montbazon (37) et en live
Sur www.interencheres.com
Renseignements au 02 54 80 24 24 et sur www.rouillac.com