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De la mesure dans toute chose

Samedi 25 juin 2011

Cette semaine, M. L’Excellent, habitant Mer, nous adresse la photo d’un bien curieux instrument ! Celui-ci, réalisé en acier, se range dans un étui de cuir à bandoulière. Il est cylindrique, comporte des ouvertures verticales et des molettes de réglage. Au tiers de sa hauteur apparaît une graduation de 0 à 360°. Enfin, à la base, une douille doit permettre de placer l’instrument sur un support. De toute évidence, il s’agit d’un instrument de mesure scientifique, mais lequel ? En effet, depuis l’Antiquité, il y a pléthore de modèles, destinés à des utilisations très différentes : la navigation, l’arpentage, l’observation du ciel…

Cette semaine, M. L’Excellent, habitant Mer, nous adresse la photo d’un bien curieux instrument ! Celui-ci, réalisé en acier, se range dans un étui de cuir à bandoulière. Il est cylindrique, comporte des ouvertures verticales et des molettes de réglage. Au tiers de sa hauteur apparaît une graduation de 0 à 360°. Enfin, à la base, une douille doit permettre de placer l’instrument sur un support. De toute évidence, il s’agit d’un instrument de mesure scientifique, mais lequel ? En effet, depuis l’Antiquité, il y a pléthore de modèles, destinés à des utilisations très différentes : la navigation, l’arpentage, l’observation du ciel…

Un petit ouvrage de la fin du XIXe nous en donne la réponse : il s’agit d’un pantomètre, utilisé par le géomètre pour mesurer toutes sortes d’angles, de longueurs et de hauteurs, et mener des perpendiculaires. L’étymologie du terme, du grec ancien panto- « tout » et -mètre « mesure », soit « la mesure de toutes choses », rend bien compte de l’usage très large que l’on peut avoir de cet outil. « Appelé aussi équerre tournante, goniomètre, c’est un instrument composé de deux cylindres creux superposés et de même rayon. Le cylindre inférieur a une fenêtre et une fente diamétralement opposées ; son bord supérieur est gradué de 0 à 360°. Le zéro de cette graduation est dans le plan de visée de la fenêtre et de la pinnule. Le cylindre supérieur est mobile autour de son axe ; une vis permet d’effectuer ce mouvement à volonté (…) Une douille permet de placer l’instrument sur le pied à trois branches. » Le livre dans lequel on trouve cette définition n’est autre que le « Manuel d’arpentage pour les Écoles primaires, par les Frères des Écoles Chrétiennes », en 1899. À cette époque, le niveau imposé à de jeunes enfants est plutôt élevé…

Une inscription est gravée sur le corps de l’instrument et nous donne le nom de son fabriquant : « H. MORIN 11 RUE DULONG PARIS ». Cette maison est fondée en 1880 par Henri Morin, auquel s'associe en 1886 E. Gensse. Elle est établie à Paris au 3, rue Boursault puis au 11, rue Dulong, dans le XVIIe arrondissement, avec ateliers au 203, rue de Vaugirard (XVe arr.). Spécialisée dans les instruments de précision, elle réalise entre autres des appareils scientifiques pour l’astronomie et du matériel optique pour l’armée. Notre appareil a donc probablement été fabriqué par cette maison à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle.

La valeur de ce pantomètre se situe
entre 50 et 100 €. Un collectionneur sera très exigeant sur son état, celui-ci étant apparemment bon. Ce type d’appareil se trouve fréquemment avec un coffret en bois, mais il peut être intéressant de posséder, comme ici, l’étui de cuir qui permettait au géomètre de protéger son instrument et de le transporter. À l’heure du rayon laser, cet outil nous paraît bien désuet et pourtant, il fonctionne sans doute encore très bien. Alors pourquoi ne pas s’amuser à l’essayer sur le terrain, pour calculer des longueurs et des surfaces, et tenter de rivaliser avec ces petits élèves de l’école primaire à la fin du XIXe ?...
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