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Un "mouchard" dans votre poche...

Samedi 04 juin 2011

Un bien curieux objet retient notre attention cette semaine ! C’est une petite boîte métallique de 9 cm de diamètre et 4 cm d’épaisseur, pesant 700 grammes, probablement en laiton oxydé, munie d’une poignée.

Un bien curieux objet retient notre attention cette semaine ! C’est une petite boîte métallique de 9 cm de diamètre et 4 cm d’épaisseur, pesant 700 grammes, probablement en laiton oxydé, munie d’une poignée.

Il s’agit d’un contrôleur, utilisé autrefois par les veilleurs et les gardiens de nuit, par exemple dans les prisons. Un accessoire similaire devait être utilisé par les employés des chemins de fer, mais l’on verrait alors probablement sur le boîtier la marque de la SNCF. À l’intérieur, un mécanisme d'horlogerie fait tourner un disque circulaire en carton sur lequel sont inscrites les heures de passage de la ronde. Un peu comme une pointeuse horaire ou comme les disques utilisés par les chauffeurs de poids-lourds, cet appareil permet donc de vérifier la ponctualité de l’employé. Probablement réalisé vers 1920, il a pu être utilisé, dans certaines entreprises, jusque dans les années 1960. Une clé, placée au revers du boîtier, devait permettre soit d’ouvrir celui-ci, soit de remonter le mécanisme. Par ailleurs, le veilleur disposait probablement, en plus de son contrôleur, d’une lampe permettant de vérifier les informations indiquées par ce dernier. La poignée est en aluminium, ce métal léger ayant pour autre caractéristique de se chauffer plus rapidement au contact de la main, un avantage non négligeable lorsqu’une tournée se faisait de nuit, en hiver.

Les inscriptions portées sur l’une des faces : « contrôleur R. Godineau bte SGDG 21 rue des Mathurins Paris », nous permettent d’en savoir un peu plus. La société Godineau est effectivement établie au début du XXe siècle rue des Mathurins à Paris, dans le IXe arrondissement. Elle possède un autre atelier, à proximité, passage Jouffroy. Principale productrice de ces appareils, elle est cependant concurrencée à Lyon par la société Charvet. La mention « bte SGDG », qui signifie « breveté, sans garantie du gouvernement », est établie par la loi de 1844. Celle-ci dispose que les brevets sont délivrés « sans examen préalable, aux risques et périls des demandeurs, et sans garantie soit de la réalité, de la nouveauté ou du mérite de l’invention, soit de la fidélité ou de l’exactitude de la description ». Cette mention, permettant de dégager les autorités d’une éventuelle mise en cause de leur responsabilité, disparaît en 1968.

Cet appareil a dû être produit en grand nombre, mais ne se rencontre plus guère aujourd’hui. Il devrait trouver amateur autour de 50 €. Il faut vérifier si son mécanisme fonctionne toujours. Ce dernier, conçu comme une montre, pourrait intéresser les passionnés d’horlogerie, ou encore les détectives privés, sans oublier les adeptes de mouchard !
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