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Terrible balance !

Samedi 14 janvier 2017

Cette semaine, Nicole interroge Maître Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, au sujet d’une balance en laiton.



En ces lendemains de fête, et la galette des Rois n’arrangeant rien,nombreux sont celles et ceux qui craignent de rencontrer à nouveau leur balance… ! Nicole nous donne ainsi l’occasion d’en apprendre plus sur cet objet du quotidien parfois redouté. Comment faites-vous pour compare rle poids de deux objets ? Un dans chaque main, et on soupèse. Voilà très probablement comment est née la balance. Du latin bis, deux fois et lanx, plateau, cet instrument de mesure sert à évaluer des masses par comparaison avec des poids. Les premières balances présentent donc deux plateaux qui s’équilibrent sur un axe central. Les papyrus égyptiens millénaires qui figurent la scène de la pesée des âmes après la mort montrent une balance très similaire à celle de Nicole. Mais pour le commun des mortels, on pèse surtout le métal précieux. La valeur d’un objet réside en effet avant tout dans le poids du métal qui le compose et de ses ornements : or, argent, pierres précieuses, perles, etc. Les Romains perfectionnent ce système, l’adaptent pour les grosses ou les petits pesées et inventent un nouveau système qui portera leur nom très utilisé dans le marché des denrées alimentaires (légumes, volailles…) et qu’asiatiques et orientaux n’ont pas abandonnée. Ces deux balances cohabitent jusqu’au XVIIe siècle avec l’invention du Français Roberval. Il a l’idée de placer les plateaux au-dessus du fléau. Pratique, certes, mais imprécise, on ne la verra guère ailleurs que sur les marchés.

Au XVIIIe siècle, la science et son besoin d’extrême précision se penchera sur cet instrument. Et c’est à deux pas de Vendôme, au château de Freschines, que le chimiste Antoine de Lavoisier perfectionnera cet objet.

Jusque dans les années 1950, c’est une amélioration de la balance Roberval, la Béranger, qui sera utilisée le plus couramment avant d’être détrônée par la balance automatique. Il en reste encore chez certains bouchers par exemple. Facilement reconnaissable à son cadran gradué rond ou en forme d’éventail muni d’une aiguille, elle permet de peser sans avoir à déplacer des poids. La balance électronique les détrône toutes par sa précision inégalable. La balance de Nicole est une balance à plateaux, LA balance originelle. C’est celle-ci qui figure sur les fresques égyptiennes et qui symbolise la Justice, divine ou temporelle. En laiton, les plateaux sont attachés à un fléau qui repose en son centre sur une colonne surmontée d’un globe. Cette dernière est munie d’une aiguille qui indique le point d’équilibre. Au XIXe, elle devait fièrement trôner sur le comptoir d’un commerçant. Cet objet aujourd’hui inutile n’en demeure pas moins très décoratif. Mesurant 110 cm de haut par 110 de large, il peut, en bon état, se négocier entre 100 et 150 €. Elle est d’autant plus sympathique que jamais elle ne vous parlera de vos kilos !
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