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La poésie lunaire de Jean Martin-roch

Vendredi 17 février 2017

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Jean Martin-Roch (1905-1991), Paysage à l’Arlequin, huile sur toile, 50,5 x 100 cm. Mise à prix : 1 000 €

Paul Cézanne l’aurait fait sauter sur ses genoux lorsqu’il n’était encore qu’un enfant… Si Jean Martin-Roch est resté dans l’ombre, sa vie et sa carrière méritent pourtant d’être connues. Aixois d’origine, il est introduit dans la haute société parisienne par l’intermédiaire de son épouse, Méraud Guinness-Guevara, la fille de lord Guinness. Ainsi, dans les années 1930, le peintre devient un véritable mondain, fréquentant Picasso, Picabia ou Hemingway. Néanmoins, cet autodidacte poursuit sa formation artistique en visitant les musées. Mais la guerre précipite son retour dans le sud de la France, où il s’engage dans la Résistance. Il s’installera par la suite dans un ancien couvent de Pierredon, au sud de Saint-Rémy-de-Provence. Son style très personnel, entre surréalisme et hommage aux maîtres anciens comme Giotto et Fouquet, s’affirme. Il peint des portraits, des paysages et des natures mortes, comme le démontrera la petite soixantaine d’oeuvres de cette dispersion d’une partie de son atelier. Martin-Roch ne coupera jamais complètement les ponts avec la capitale et travaillera notamment pour les paquebots, en collaboration avec son ami André Arbus, au début des années 1950. Il réalise ainsi, pour la salle à manger des première classe du Viêt-Nam, deux panoramas provençaux. Une nature épurée, des montagnes inspirées de la Sainte-Victoire de Cézanne, une stylisation géométrique et des personnages lunaires occupent ses paysages à l’horizon infini.
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