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ARTIGNY : LE SOTHEBY'S TOURANGEAU

Lundi 13 juin 2016

La Nouvelle République, Pascal Landré

Hier, pour le premier jour d’enchères au château d’Artigny, le public a pu assister de belles envolées. Aujourd’hui, clou de la vente avec les fameux plans de Rochambeau.

Le public est un peu au spectacle avec le duo Aymeric et Philippe Rouillac, qui assure le « show » avec une maîtrise et une réussite qui ont fait leur renommée.


Seize mille euros la paire de boucles d'oreilles offerte par Charlie Chaplin à sa jeune épouse Oona ; 49.000 € une gouache de Calder – dont la cote ne cesse de monter depuis cinq ans – achetée par téléphone en Espagne ; 18.000 € une grande aquarelle de Raoul Dufy ; 8.800 € une petite compression en pendentif signée César, que le sculpteur avait offerte à une journaliste de France 3 Marseille qui lui avait confié ses bijoux de famille...

Les belles ventes s'enchaînaient à bonne allure hier après-midi, dans la grande salle du château d'Artigny, où la maison Rouillac organise, pendant deux jours, sa 28e grande vente aux enchères annuelle.

Le public est aussi attentif aux lots présentés qu'il est conquis par la mise en scène signée Rouillac. A tour de rôle, les commissaires priseurs père et fils distillent des anecdotes sur chaque pièce, la situent avec moult détails dans son contexte historique, artistique, familial, amoureux… « Nous sommes là pour raconter la vie de ces objets, sinon les gens peuvent aller dans les bijouteries », confiait Philippe Rouillac, détaillant un magnifique bracelet en saphirs et diamants, à l'histoire longue comme le bras.

Demain, dès 14 h 30, la grande salle du château d'Artigny de Montbazon se remplira encore pour d'autres envolées d'enchères attendues. L'accès est libre et ouvert à tous.


L'un des lots attendus de cette première journée d'enchères portait le numéro 68. Une huile sur toile de Francis Picabia, datée de 1905, représentant une vue du lac de Berre. L'œuvre de jeunesse du peintre, qui connaît un véritable engouement depuis quelque temps, était disputée au téléphone, par deux agents londoniens. L'un d'eux l'enlevait pour 72.000 euros. Son client, un Texan, devra s'acquitter des 24 % de frais et débourser au total 89.000 euros. Aujourd'hui, la vente se poursuit et le public d'amateurs, de curieux et d'acheteurs potentiels devrait se serrer encore, pour assister à un nouvel après-midi d'enchères. La vente des célèbres plans du général de Rochambeau fait le « buzz ». Ces plans, exhumés du grenier d'un château du Berry, furent utilisés en 1781 pour la victoire contre les Anglais dans la Guerre d'indépendance des États-Unis. La librairie du Congrès américain, les villes de New York et de Philadelphie, des collectionneurs outre-Atlantique sont sur les rangs. Les enchères pourraient atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros.

Pascal Landré
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