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32ème VENTE GARDEN PARTY - I

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Lot 9
CHINE - Époque QIANLONG (1736-1795).
Petit VASE en forme de GRENADE à quatre faces

en porcelaine émaillée polychrome et or des émaux de la famille rose dit "fencai", sur chaque face d'un médaillon rond orné d'un couple de cailles sur des rochers fleuris de pivoines ; d'un autre couple de cailles parmi les bambous célestes et pruniers en fleurs ; d'un couple de pies sur un rocher fleuri de fleurs de pêches ; d'un autre couple de pies parmi les cerisiers en fleurs et lingzhi. Le fond décoré de fleurs de lotus en émaux de la famille rose parmi leur feuillage sur fond de rinceaux fleuris à l'or. L'épaulement orné d'une frise de lingzhi ornés de rinceaux. La partie inférieure agrémentée d'une frise de feuilles de bananiers et de lingzhi. Le talon embelli d'une frise de fleurs stylisées dans leurs rinceaux en émail or sur fond rouge corail. L'intérieur et le dessous émaillés en bleu turquoise. Au revers de la base, la marque de Qianlong à six caractères en rouge de fer en zhuanshu.

Haut. 20,4 Larg. du col. 9,9 cm.
(usures de l'or).

Provenance :
- probablement offert lors du mariage, le 9 octobre 1930, de Jean Richard (1905-1935) et Marie-Louise Thomassin (1906-1990), dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides à Paris. Fils du général Charles Édouard Richard (1868-1928), polytechnicien, et petit-fils du lieutenant-colonel Charles Lecer (1839-1915), officier de la Légion d'Honneur, le marié épouse la fille d'un capitaine de l'armée française mort au champ d'honneur, Constant Charles Thomassin (1875-1914).
- par descendance, collection particulière, Tours.

Certificat de libre circulation.

China - Qianlong period (1736-1795). A fine "Famille Rose' (Fencai) and gold-glazed "pomegranate" vase Qianlong seal mark and period.

Références:
- un autre vase, double, orné du même sujet dans des médaillons, reproduit dans Stunning decorative porcelains of the Qianlong reign, National Palace Museum, 2008, p. 88, un autre avec même fond p. 126 ;
- deux vases, l'un balustre, l'autre suantouping à décor semblable de rinceaux fleuris et de spirales émaillées or, l'intérieur et le pied émaillés bleu turquoise reproduit dans Porcelains with Cloisonne Enamel Decoration and Famille Decoration, The Complete collection of Treasures of the Palace Museum, Falangcai-Fencai, Gugong, Éditeur The Commercial Press (Hong Kong) 1999, p. 40 et p.41 ;
- un vase d'une forme différente à décor de médaillons sur un fond de même décor de lotus et spirales mais en rouge de fer, avec le décor supérieur du talon similaire reproduit dans Porcelains with Cloisonne Enamel Decoration and Famille Decoration, The Complete collection of Treasures of the Palace Museum, Falangcai-Fencai, Gugong, Éditeur The Commercial Press (Hong Kong) 1999, p.131.

Prolongements sur rouillac.com :
- vue à 360°,
- essai illustré par le cabinet Portier.

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競拍保證金為150 000 歐元。
Estimation : 400 000 € ~ 500 000 €
CHINE - Époque QIANLONG (1736-1795).
Petit VASE en forme de GRENADE...
Lot 9
Lot 10
CHINE - XIXe siècle
Grande gourde en porcelaine baoyueping,

à décor en bleu sous couverte de daims parmi les rochers, s'ébattant sur l'une des faces sous un pin duquel s'envolent des grues, sur l'autre face sous un prunier en fleurs, les côtés ornés de bambous, formant ainsi le motif des trois amis de l'hiver (pin, bambou, prunier). Les anses formées par des chilong émaillés bleu en relief et détachés, le col légèrement ourlé orné de motifs de nuages stylisés.
Au-dessous, la marque apocryphe de Qianlong en zhuanshu à six caractères.

Haut.53 cm.
(fêlures de cuisson).

Provenance : collection particulière belge.

A large baoyueping porcelain gourd, decorated in blue under cover of deer among the rocks. Apocryphal mark of Qianlong, China 19th century.

Lorsqu'ils sont associés, le pin, le bambou et le prunier forment le motif des Trois amis de l'hiver (suihan sanyou). Le pin et le bambou restent verts durant les longs mois d'hiver, alors que le prunier est le premier arbre à fleurir chaque année. Ces trois arbres sont considérés comme des modèles de courage, de persévérance et de résistance face à l'adversité. Les trois amis de l'hiver sont également des symboles de longévité : le pin et le bambou ont des feuillages persistants, leurs aiguilles et feuilles ne tombent pas, et comme le prunier, ils peuvent vivre très longtemps. Le prunier est également un arbre réputé pouvoir fleurir même à un âge avancé, sur de vieilles branches noueuses, représentant ainsi un grand âge vigoureux. Les grues présentes dans le feuillage du pin renforcent encore ce symbole : elles représentent l'idée de longévité, et forment avec le pin des vœux pour une longue vie. Enfin, les pétales du prunier, au nombre de cinq, sont considérés comme un signe de bon augure, le nombre cinq étant sacré en Chine. Les cinq pétales représentent les cinq bénédictions : un grand âge, la richesse, la santé, l'amour de la vertu et une mort douce.

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Estimation : 150 000 €
CHINE - XIXe siècle
Grande gourde en porcelaine baoyueping, 

à décor...
Lot 10
Lot 20
Jacopo di CIONE (documenté à Florence de 1365 à 1398, mort avant 1400)
La Vierge et l'enfant en trône entre saint Jean-Baptiste, saint Pierre, saint Antoine, saint Antoine abbé et saint Antoine de Padoue.

Panneau cintré en partie supérieure, de peuplier, une planche, non parqueté

Haut. 64,5 Larg. 44 cm.
(restaurations anciennes, sans cadre).

Provenance : ancienne collection montpelliéraine ; par descendance.

Rare Virgin with Child enthroned between four saints. Oil on panel by Jacopo di Cione, Florentine artist of the Trecento.

Devant une draperie de couleur vert-jaune semée de motifs étoilés dorés bordée d'un feston rouge, fictivement fixée aux bords du panneau, la Vierge couronnée est vue en pied vêtue d'une robe blanche et d'un manteau bleu voilant sa tête. Elle est assise sur un important trône central dont on ne voit que le piédestal au premier plan et maintient l'Enfant assis sur ses genoux. De part et d'autre, les saints cités groupés deux par deux reconnaissables à leur type physique et à leurs attributs se tiennent debout. L'Enfant vêtu d'une robe bleue et d'un manteau rose tente d'attirer l'attention de sa Mère en la fixant du regard et en s'accrochant à son voile.

Bien des traits relevés dans cette touchante œuvre de dévotion, dont c'est ici la première apparition, la rattachent à l'école florentine du XIVe siècle : la présence prépondérante de saint Jean-Baptiste, saint protecteur de Florence, l'imposante figure de la Madone rappelant la tradition giottesque, la draperie faisant office de dossier du trône, motif décoratif particulièrement prisé par Bernardo Daddi l'élève de Giotto, tous ces éléments seront repris dans la seconde moitié du XIVe siècle après la grande Peste de 1348 par les artistes soucieux de maintenir cette tradition.

C'est à l'un de ces derniers, Jacopo di Cione que l'on doit vraisemblablement l'exécution de ce panneau. Jeune frère des peintres Andrea di Cione dit l'Orcagna (Florence vers 1308-1368) et de Nardo di Cione (Florence vers 1320-1366) Jacopo œuvra au sein de leur atelier et poursuivit en 1368, selon les documents, l'important retable de saint Matthieu pour l'église Orsanmichele (Florence, Offices n°3163) commencé par Andrea en 1367.

Né sans doute vers 1340, documenté en premier en 1365, Jacopo est inscrit tardivement à la guilde des peintres de Florence en 1369 dont il fut élu consul en 1384 et en 1392. Il collabora avec d'autres peintres dont Niccolo di Pietro Gerini lors de l'exécution en 1366 des fresques du palais florentin di Guidicci e Notai (perdues en partie) et en 1371 pour le retable du Couronnement de la vierge pour l'église San Pier Maggiore de Florence (Londres, National Gallery, n°569-578) œuvre importante prouvant qu'il n'était pas un débutant. Une Madone et l'Enfant datée 1362 (Bruxelles, ancienne collection Stoclet, cf. Boskovits, pl.48) est considérée comme la première œuvre connue de Jacopo parvenue jusqu'à nous.

Prolongements sur rouillac.com.
Adjugé : 29 000 €
Jacopo di CIONE (documenté à Florence de 1365 à 1398,...
Lot 20
Lot 21
Attribué à Francesco BISSOLO (Trévise vers 1470/75 - Venise 1554)
La vierge et l’enfant entre saint Jérôme et une sainte martyre

Panneau.

Haut. 62,5 Larg. 105 cm.
(restaurations anciennes).

Provenance :
- probablement acquis par Joseph Bieswal (1862-1929), propriétaire des chocolats Côte d’Or, Bruxelles.

The Virgin and Child between St. Jerome and a holy martyr. Panel attributed to Bissolo.

Sans doute originaire de Trévise puis actif un moment à Padoue, Francesco Bissolo est documenté pour la première fois en 1492 auprès de Giovanni Bellini dont il fut l’aide, travaillant au Palais des Doges de Venise. Dans les deux premières décennies du XVIème siècle, Bissolo subit principalement l'influence de ce grand maître vénitien dont il reprend les modèles de composition : format en largeur, présentation de saints personnages accostant la Vierge et l'Enfant magnifiée par un drap d'honneur, tous représentés à mi-corps devant un lointain paysage. Les attitudes de la Vierge et celle de l'Enfant sont également puisées parmi les oeuvres du catalogue de Bellini ; ne citons que la Madone et l'Enfant de Bellini à Venise (Galleria dell'Accademia inv. 881) signée vers 1500-1504 ou celle de Milan (Pinacoteca Brera, inv. 193) datée de 1510.

On replacera notre tableau encore inédit, Sainte Conversation sans doute destinée à un oratoire, parmi les très nombreuses oeuvres de Bissolo. On en retrouve un modèle proche dans le panneau de la Vierge et l'Enfant entre les saints Michel et Véronique et deux donateurs conservé à Londres (National Gallery inv. 3083) en particulier la sainte Véronique qui a pu servir à la représentation de la sainte martyre de notre tableau.

Bissolo imprime généralement sa note personnelle en modelant délicatement mais fermement ses amples personnages tout en leur conférant douceur, tendresse et dignité. On retrouve ici ces traits quelque peu amenuisés et plus rigides justifiant sans doute la participation d'un aide et une exécution vers 1500-1510.
Adjugé : 15 000 €
Attribué à Francesco BISSOLO (Trévise vers 1470/75 - Venise 1554)...
Lot 21
Lot 22
École ANVERSOISE vers 1540,
atelier de Pieter COECK VAN AELST (Alost, 1502 - Bruxelles, 1550)
Adoration des mages entourée de l'Annonciation et du Repos pendant la fuite en Egypte

Panneaux, triptyque.

Haut. 88, Larg. 131 cm.
(restaurations anciennes).

Provenance : descendance de Jean Marie-Pie Michel Claret (1805-1886), architecte-décorateur de Napoléon III et protégé du baron James de Rothschild.

Certificat de libre circulation.

Triptych to the Adoration of the Magi. Workshop of Pieter Coeck Van Aelst, Antwerp school around 1540.

D'après l'historien et biographe Carel Van Mander, Pieter Coeck van Aelst étudia dans l'atelier de Bernard van Orley à Bruxelles avant d'effectuer le traditionnel voyage à Rome où il s'imprégna des modèles de la Haute Renaissance. Reçu maître à la Guilde d'Anvers en 1527, il séjourna à Constantinople vers 1533-1534 où il dessina les costumes orientaux dont dériveront certains détails exotiques des rois mages dans ses tableaux. Après avoir passé dix années à Anvers, il s'installa à Bruxelles en 1546 et fut nommé peintre de cour du roi Charles Quint quatre ans plus tard, soit l'année de sa mort.

Pieter Coeck et son atelier ont réalisé un certain nombre de triptyques pour la dévotion privée. Dans celui-ci, l'alternance des trois mêmes scènes évangéliques est similaire à deux autres conservés au Palazzo Bianco à Gênes (Georges Marlier, La Renaissance flamande, Pierre Coeck d'Alost, 1966, p.122, fig.46, 93 x 109 cm) et à l'Université de Princeton (Marlier, op.cit., p.125, fig.49, 99.5 × 137.5 cm) avec à chaque fois quelques variantes. Dans le panneau de gauche, l'Annonciation, le visage de la Vierge est tourné différemment vers la gauche. Les détails du paysage de la Fuite en Egypte varient aussi à chaque fois, et la composition centrale de notre œuvre intervertie la place de chaque roi mage par rapport aux deux autres triptyques cités.

Dans le panneau central, l'œil peut retrouver le goût du détail caractéristique de la tradition picturale flamande dans les riches brocarts, rehaussés de motifs de fils d'or et argent, les bijoux, les pièces d'orfèvrerie, les armes et armures aux ornements ciselés, l'étroit et lumineux liseré qui borde les manteaux, ainsi que dans les paysages rustiques au second plan. Les draperies souples et monumentales dénotent l'influence de la Renaissance italienne.
Adjugé : 28 500 €
École ANVERSOISE vers 1540, 
atelier de Pieter COECK VAN AELST...
Lot 22
Lot 23
TABLE aux SPHINGES du CHÂTEAU de CHENONCEAU

en bois de noyer sculpté reposant sur quatre figures féminines ailées terminées en griffes de lion, réunies par une entretoise à arcature en éventail. Quatre petits patins circulaires. Le plateau de forme rectangulaire à coulisses.

Travail de qualité ancien dans le style de la Seconde Renaissance.

Haut. : 88,2, Long. fermée : 149,2, Ouverte : 279,3, Prof. : 87,4 cm.
(piques d’insectes et restauration).

Provenance :
- ancienne collection du château de Chenonceau, où elle était présentée dans la grande galerie enjambant le Cher, comme l'atteste une carte postale ancienne,
- offert par la famille Menier à Eugénie Mainguy (1902-1982), guide au château jusqu'en 1945 et fille des régisseurs ; le sénateur Gaston Menier fut son témoin de mariage en 1927,
- par descendance, Touraine.

Italian grotesque table from the former collection of the Château de Chenonceau. Florentine work from the end of the 16th, beginning of the 17th century.

Alors que persistait le principe médiéval de la table à patins, l'Italie redécouvre les cartibula romains. La France, à moins que ce ne soit la Flandre, invente le mécanisme des rallonges, ainsi décrit par Bonnaffé : "Le plateau inférieur, séparé dans sa largeur en deux moitiés montées sur des coulisses à bascule, se tire à volonté, chaque moitié venant s'ajuster aux extrémités du plateau supérieur qui se rabat au même niveau."

Ce modèle avec des sphinges similaires est conçu par Crispin de Passe (Arnemuiden, 1564 - Utrecht, 1637), comme en témoigne un dessin conservé à la Bibliothèque nationale de France, reproduit in Jacques Thirion, "Le mobilier du Moyen-Âge et de la Renaissance en France", Dijon, Faton, 1998, p. 128. Des exemplaires se rapprochant sont conservés aux musées de Dijon, Toulouse, et au Louvre.
Adjugé : 8 000 €
TABLE aux SPHINGES du CHÂTEAU de CHENONCEAU

en bois de noyer...
Lot 23
Lot 25
EXCEPTIONNEL LIT d'APPARAT, dit "HENRI III du CHÂTEAU d'AMBOISE"

En noyer richement sculpté, de forme rectangulaire, fortement architecturé.
Le baldaquin est soutenu par quatre colonnes formant termes disposées deux à deux en diagonale. Les cariatides et atlantes prennent la forme de satyres et de femmes sculptés du haut du crâne jusqu'à leur bassin. Leurs oreilles en ailes de papillon participent à l'hybridation des figures. Leurs bassins sont ornés de mascarons prenant une forme féminine ou masculine en alternance du sexe de chaque terme. La base de la colonne en forme de gaine est sculptée de rinceaux et repose sur quatre pieds boules.
Le dossier du lit en fort relief est décoré d'un masque de femme au centre, accosté de rinceaux, de corbeilles de fruits et masques grimaçants.
Les différents montants puissamment moulurés de palmettes droites et renversées.

Époque XIXe, néo-Renaissance.

Haut. 275, Long. 258, Larg. 199 cm.
Dimensions de la couche interne : Long. 237, Larg. 175 cm.

Étude scientifique : l'échantillon de bois prélevé sur une cariatide a été daté au mieux par la méthode du carbone 14 de 1680 à 1764 pour 32%, et près de 50% pour une datation de 1801 à 1894. Rapport Ciram du 7 février 2020 disponible sur demande.

Provenance :
- d'après l'historien Émile Molinier, lit acheté à la famille Guyrod à Annecy, Savoie ?
- collection Émile Gavet, le lit non référencé lors de sa vente dans la Galerie Petit en 1897, Paris ?
- selon une tradition familiale éminemment respectable, proviendrait d'une vente du château d'Amboise,
- par descendance, collection particulière, Normandie.

Exceptional so called "Henri III ceremonial bed" with caryatids, from the former collection of the castle of Amboise. Work of the 19th century in the taste of the renaissance.

Prolongement sur rouillac.com :
- essai sur "Le lit dit Henri III du château d'Amboise" par Jacques Farran, commissaire-priseur.

Bibliographie comparative :
- Émile MOLINIER, Collection Émile Gavet, catalogue raisonné, précédé d'une étude historique et archéologique sur les œuvres d'art qui composent cette collection, Paris, imp. D. Jouaust, 1889. Décrit et reproduit en gravure pp. 84, XLII, (sous le n°352).
- Muriel BARBIER, "Le lit dit "de François Ier" de la collection Du Sommerard : questions en attente de réponses", in "In Situ", n°40, 2018, [en ligne], consulté le 10 mars 2020, illustré fig. 10.

Exposition :
Lit visible jusqu'au 1er octobre 2020 dans le cadre de la visite publique du château de l'Islette à Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire), sur la gracieuse invitation de Maître et Madame Pierre-André Michaud.
Adjugé : 20 500 €
EXCEPTIONNEL LIT d'APPARAT, dit "HENRI III du CHÂTEAU d'AMBOISE"

En noyer...
Lot 25
Lot 26
Attribué à SCHLEISSNER & SÖHNE
Aiguière et son bassin au cortège de Bacchus et d'Ariane

en ivoire sculpté. La monture en argent et bronze argenté présente une très riche ornementation de bacchanales. La frise centrale de l'aiguière figure en bas et haut relief le char de Bacchus et d'Ariane tiré par un léopard, satyres et femmes dénudées s'enivrant.
Les bordures du bassin à décor de masques féminins ; l'ombilic figure Vénus alanguie.

Style Renaissance, fin du XIXème siècle.

Haut. 51 cm. pour l'aiguière. Poids brut 3.131,3 g.
Diam. 50,5 cm. pour le bassin. Poids brut 3.095,1 g.
(manques et accidents à l'ivoire principalement sur l'aiguière).

Provenance :
- probablement acquis par Joseph Bieswal (1862-1929), propriétaire des chocolats Côte d'Or, Bruxelles ;
- par descendance, Bruxelles.

Ewer and its basin in ivory and silver depicting the procession of Bacchus and Ariadne attributed to Schleissner & Söhne at the end of the 19th century, from the Belgian collection of the founders of Cote d'Or chocolates.

Une photographie de la première moitié du XXe siècle présente l'aiguière dans le salon des Bieswal à Bruxelles.

Bibliographie pour des modèles comparables :
- Marjorie TRUSTED, Baroque and later ivories, Londres, Victoria and Albert Museum, 2013. Pour une aiguière de Schleissner, ref : "LOAN:GILBERT.997:1-2008".
- Wendell Stanton HOWARD, "The George A. Hearn Collection of Carved Ivories", The Gilliss Press, 1908, p.215, pl.178.
- Philippe MALGOUYRE, Philippe PAGNOTTA, Histoires d'ivoire : collection du Musée du Louvre et des Musées de Châlons-en-Champagne, cat.exp., Châlon-en-Champagne, 7 juillet 2007-13 janvier 2008, p. 104-109 pour un bassin de l'ancienne collection Salomon de Rothschild.
- Vente Hampel, Munich, 4 décembre 2010, lot n°963.

L'aiguière associée à son bassin est un attribut germanique du faste aristocratique. En fonction depuis l'Antiquité, elle permet de se laver les mains avant le repas. Au XIXe siècle elle perd sa fonction première pour devenir objet de luxe et d'ostentation. Cet exemplaire s'inspire de la Renaissance, à l'image des œuvres en ivoire de Johann Michael Maucher au XVIIe siècle, ici paré d'argent.

Les auteurs de celle-ci sont Schleissner & Fils. Cette dynastie d'orfèvres, originaire d'Augsbourg, est active à Hanau en Allemagne à partir de 1817. Daniel Phillip August, le fils du fondateur, devient un virtuose du style historicisant, présentant lors d'expositions internationales des objets dits "Phantasieartikels" ou "objet de fantaisie". Parmi eux, on peut citer une aiguière très proche de la nôtre conservée au Victoria & Albert museum (997:1-2008).

La frise centrale n'est pas sans rappeler les sarcophages antiques, ou le fameux vase Borghèse du Louvre, avec un style exubérant particulièrement apprécié au XIXe siècle. Son sujet évoque immanquablement le "Bacchus et Ariane" du Titien conservé au musée du Prado. L'héroïne mythologique délaissée par Thésée sur une ile déserte est recueillie par Bacchus, dont elle devient l'épouse et l'égérie des cortèges et des fêtes.

Mêlant ivoire et métal précieux, comme l'Athéna chryséléphantine du Parthénon, notre aiguière et son bassin redécouvrent l'art classique, reprenant les bas-reliefs de l'Antiquité. Cette spectaculaire "œuvre de fantaisie" réinterprète l'art de la Renaissance, pour incarner le luxe le plus ostentatoire à la fin du XIXe siècle.

Pour prolonger sur rouillac.com : vue à 360° par Nicolas Roger.
Adjugé : 24 000 €
Attribué à SCHLEISSNER & SÖHNE
Aiguière et son bassin au cortège...
Lot 26
Lot 27
Emmanuel FRÉMIET (Montrouge, 1824 - Paris, 1910)
"Louis d'Orléans", c. 1870

Bronze à patine brune signé sur une terrasse de forme ovale.
Inscription sous la base : "Pièces 749".

Haut. 78,5 Long. 36, Larg. 19 cm.

Bronze proof of the equestrian statue of "Louis d'Orléans" by Émmanuel Frémiet created for the courtyard of the Château de Pierrefonds around 1870.

Bibliographie :
- Catherine CHEVILLOT, Emmanuel Frémiet, 1824-1910, La main et le multiple, cat. exp., Dijon, Musée des Beaux-Arts, 5 novembre 1988 - 16 janvier 1989, Grenoble, Musée, 23 février 1989 - 30 avril 1989, Musée des Beaux-Arts de Dijon, Musée de Grenoble, 1988, modèle illustré sous le numéro 95 a, S 237, portant la même inscription /749, provenance édition Frémiet. L'exemplaire illustré incomplet au contraire du notre. A distinguer du Cat. 95 b à terrasse rectangulaire de fonte Thiébaut.
- Pierre KJELLBERG, Les bronzes du XIXe siècle, dictionnaire des sculpteurs, Paris, éditions de l'amateur, 1987, p. 327.

Cette statue équestre "d’homme du Moyen-Âge" commandée en 1869 est présentée au salon de 1870 sous le titre de "Louis d'Orléans". Le modèle en grandeur trône dès 1875 dans la cour du château de Pierrefonds, château qui avait été bâti au XIVe siècle par Louis d'Orléans, et qui est restauré au XIXe siècle par Viollet-le-Duc, l’auteur du dessin préparatoire à ce monument. Frère de Charles VI le fol et arrière grand-père de François Ier, Louis d’Orléans est assassiné en 1407, conduisant à la guerre entre Armagnacs et Bourguignons.

La redécouverte de Pierrefonds s'inscrit dans l'effervescence médiévale du XIXème siècle, incarnée par la restauration de Notre-Dame de Paris. Également restaurateur du château, Viollet-le-Duc envoie au sculpteur Frémiet un croquis de la statue qu'il imagine pour l'entrée de son grand projet. Preuve de l'admiration sans borne du sculpteur, Frémiet confesse à ce sujet : "J'ai lu et relu les ouvrages de Viollet-le-Duc, de Quicherat, de Léon Gauthier, de tous ceux dont les érudites recherches nous ont mis enfin sous les yeux (…) un moyen âge aussi varié que pittoresque" ("Au jour le jour, une vie d'artiste, Emmanuel Fremiet ", dans le Temps, 3 janvier 1896).

Notre épreuve en bronze figure parmi les rares exemplaires en parfait état des premières réductions de ce chef-d'œuvre. À en croire le catalogue de Catherine Chevillot, ces réductions sont soit réalisées directement par Frémiet soit sous-traitées, mais toujours supervisées par le sculpteur sans associé, au contraire des fontes de Thiébaut et des autres fontes postérieures. Le dictionnaire des fondeurs de bronze d'art d'Élisabeth Lebon évoque ainsi la collaboration d'un certain Charles More à partir de 1872, auteur de fontes antérieures à celles que fera plus tard Barbedienne.
Adjugé : 9 000 €
Emmanuel FRÉMIET (Montrouge, 1824 - Paris, 1910)
"Louis d'Orléans", c. 1870
...
Lot 27
Lot 33
COFFRET ÉMAILLÉ de SCÈNES MYTHOLOGIQUES

de forme rectangulaire à couvercle trapézoïdal en bois doré, reposant sur des boules peintes en noir. Orné de neuf plaques d'émaux peints polychromes sur fond bleu foncé, rehaussé d'or et de turquoise. Sur le couvercle, une plaque composée de branches de laurier affrontées surmonte quatre autres plaques. Elles présentent sur les faces antérieures et postérieures des chimères à têtes d'homme entourant un terme dont les épaules prennent la forme d'un chapiteau ionique. Sur les petits côtés, rinceaux et enroulements viennent soutenir un buste de femme ailée et couronnée à la jupe stylisée par des feuilles d'acanthe et ceint d'un motif de fleurette. La caisse présente en décors sur la face antérieure, Vénus et Adonis accompagnés d'un chien dans un paysage et sur la face postérieure, la chasse de Diane et une nymphe ; sur les petits côtés, Narcisse se mirant dans l'eau tombe amoureux de son image et Diane (?) assise chassant à l'arc des oiseaux en vol.

Limoges, style néo-Renaissance, XIXe.

Haut. 15 Long. 21,5 Larg. 12 cm.
(petits accidents, trois plaques à refixer).

Provenance : descendance de Jean Marie-Pie Michel Claret (1805-1886), architecte-décorateur de Napoléon III et protégé du baron James de Rotschild.

Enamelled coffer of mythological scenes. Limousin work of the 19th century in the taste of the Renaissance.

Homogénéisation de la palette chromatique, au fond bleu foncé et rehauts de turquoise, de vert, bleu-vert, et or - feuillages délicatement traités par petites touches - charmantes scènes, élégants mouvements des personnages et des animaux - modelé délicat des chairs, têtes raffinées de profil aux yeux soulignés de traits noirs - en font une heureuse combinaison.
Adjugé : 7 000 €
COFFRET ÉMAILLÉ de SCÈNES MYTHOLOGIQUES 

de forme rectangulaire à couvercle...
Lot 33
Lot 40
Carlo Francesco NUVOLONE (Milan, 1609 - 1662)
Vierge à l'enfant

Toile.

Haut. 114, Larg. 93 cm.
(restaurations anciennes).

Dans un riche cadre en bois doré.

Provenance : collection particulière de la Vienne.

Virgin and Child, canvas painted by Carlo Francesco Nuvolone, a Milanese artist of the 17th century.

Appartenant à une dynastie d'artistes, Carlo Francesco Nuvolone étudie avec son père Panfilo avant d'être élève de Cerano à l'Accademia Ambrosiana de Milan. Il est alors influencé par Giulio Cesare Procaccini et l'École génoise, dont il retient la délicatesse des coloris, les ombres légères - sfumato - et la douceur des expressions des personnages.

Devenu l'un des peintres les plus recherchés de Lombardie au milieu du 17e siècle, Carlo Francesco Nuvolone réalise des retables, des tableaux de dévotion pour les particuliers et des portraits. Pour des édifices religieux, il peint des cycles complets, par exemple les fresques de la chapelle de San Michele à la chartreuse de Pavie ou la décoration des Sacro Monte à Varese (chapelles III et V) et à Orta (chapelles 10 et 17) dans les années 1650. Dans ces grands chantiers, Carlo Francesco est très souvent assisté de son frère cadet Giuseppe Nuvolone. Tous deux répandent le style baroque dans la région Lombarde et au-delà. Lorsqu'au milieu du 17e siècle, le réalisme passe de mode, notre peintre s'inspire du classicisme de Guido Reni et des peintres émiliens qui connaissent alors un grand succès. Ce renouvellement de son art lui doit alors de nombreuses commandes.

Dans notre toile, les positions des cinq figures sont reprises de la partie centrale de la "Vierge au long cou" du Parmesan (Florence, galerie des Offices), mais l'ensemble est complètement repensé et les costumes actualisés, le peintre ayant ôté le caractère maniériste et l'élongation de la composition d'origine. Le turban rappelle l'exotisme oriental de certains tableaux du Parmesan - l'Esclave turque - et de nombreuses autres peintures bolonaises, comme la Salomé de Guido Reni ou des œuvres de Guerchin. On notera ici le raffinement du rendu satiné et moiré des velours et les détails réalistes de la nature morte.

Une composition semblable, avec seulement la Vierge et l'enfant de notre tableau, est passée en vente à Vienne, Dorotheum, le 7 avril 2006, N° 70 (attribué à Nuvolone, toile, 115 x 91cm).
Adjugé : 19 000 €
Carlo Francesco NUVOLONE (Milan, 1609 - 1662)
Vierge à l'enfant

Toile.

Haut. 114,...
Lot 40
Lot 47
Spectaculaire CARTEL au CHAR d'APOLLON
en écaille rouge et filets de laiton. Il est posé sur un cul de lampe d’applique à quatre consoles ajouré centré d’un cône évasé à l’effigie du Roi-Soleil. Le boitier d’horloge de forme incurvée sur les côtés présente des contreforts terminés par des enroulements formant les pieds et orné de termes en bronze. Le cadran d’horloge en bronze présente douze cartouches en émail blanc, aux chiffres en noir. Il est surmonté du char d’Apollon en bas-relief. La partie haute figure un dôme aux lambrequins et semis de rosettes sur lequel une Renommée se tient debout.
Décor en bronze ciselé et doré de palmettes, de galerie, d’enroulements de rosettes, de têtes de chérubin, de cadres brétés, de plaquettes aux amatis et d’une grappe en culot d’acanthe, terminée par une grenade en partie basse.

Mouvement ancien de Margotin à Paris (modifié) pour Pierre Margotin, maître horloger à Paris entre 1681 et 1695.

Epoque Louis XIV.

Haut. 140, Larg. 50, Prof. 22 cm.
(restauration d’écaille, balancier rapporté).

Provenance : collection particulière, Rennes.

A Louis XIV cartel with Apollo's chariot in tortoiseshell veneer and rich ornamentation of gilded bronze.

Bibliographie : exemplaire à rapprocher du cartel reproduit dans l'encyclopédie de la pendule française, Pierre KJELLBERG, Encyclopédie de la pendule française du Moyen-Âge au XXe siècle, Paris, Les éditions de l'amateur, 1997, p.50.
Adjugé : 14 300 €
Spectaculaire CARTEL au CHAR d'APOLLON
en écaille rouge et filets de...
Lot 47
Lot 49
Somptueux ORNEMENTS LITURGIQUES du règne de LOUIS XIV

brodés de soie, fils d'or, d'argent, et rehaussés de perles. Fond de lames d'argent ondées en couchure, broderie en relief de filé, cannetille, frisé et lampes or et argent, de fils de soie polychrome au passé empiétant et point fendu. Encadrement d'une riche polychromie de fils de soie.

VOILE de CALICE sur fond brodé en couchure de filé d'argent travaillé en spirale ou gironné, et au riche décor brodé d'entrelacs et d'arabesques filé or, ponctué de cannetilles or en couchure et en guipure, paillettes or et perles. Le tout parsemé de fleurs (roses, renoncules, œillets, lys, ancolies, anémones…), feuillages et pampres de raisin traités au naturel en fil de soie polychrome au passé empiétant et point fendu. Au centre, un médaillon rayonnant orné du portrait du Christ adolescent revêtu d'une tunique bleue. Le contour orné d'une ligne de frison or.
Larg. 64, Long. 75 cm.

BOURSE de CORPORAL au même décor, parsemé de roses, œillets, feuillages et pampres de raisin. Au centre, une croix de Malte rayonnante et ondulante à huit pointes, filé et paillettes or en guipure et en couchure, décorée d'un groupe de cinq perles. Bordure galonnée.
Haut. 27,5 Larg. 22,5 cm.

Le décor floral et végétal, véritable jardin "spirituel", invite les fidèles ou les moniales à pratiquer la Charité (la rose), la Foi et l'Espérance (l'œillet), la Chasteté (le lis), et à méditer sur l'Amour du Christ (l'anémone), la Passion (le raisin), les grâces du Saint Esprit (l'ancolie), etc. Les cinq perles au centre de la croix rappellent les cinq mystères médités dans la prière du Rosaire.

France, XVIIe siècle, époque Louis XIV.

Sumptuous liturgical ornaments edged with silk, gold, silver and pearls, from the reign of Louis XIV.

"Un luxe éblouissant pour symboliser la Monarchie absolue et l'Église triomphante, ou le modèle français pour l'Europe".

Ce travail de moniale pourrait être rapproché des collections du musée des Tissus à Lyon, comme des broderies des costumes de Cour, ou encore du travail des Carmélites de Blois. Le musée d'art diocésain de Blois conserve en effet voile de calice et bourse au même décor floral, et aux mêmes broderies filé argent et or.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, à l'instar des Ursulines d'Amiens, les Carmélites de Blois furent connues pour leur précieux travail de broderies de soies aux fils d'or et d'argent, qu'elles commercialisaient à l'extérieur de leur couvent. Et ce notamment grâce à la mère supérieure Marguerite de la Croix, dite Marguerite Thamary, ancienne brodeuse de la reine Marie de Médicis.
Marie de Médicis aimait beaucoup les broderies et affectionnait particulièrement les broderies orientales. Elle faisait venir d'Orient des brodeuses pour confectionner ses robes. Originaire de Géorgie, Marguerite Thamary "fut prise par des pirates et vendue à un boulanger portant le pain chez Monsieur le comte de Brèves, ambassadeur à Constantinople ; elle plut à sa fille qui voulut la racheter et la prit chez elle." (Chroniques de l'Ordre des Carmélites). Peu de temps après, l'ambassadeur l'offrit à la "reine marie de Médicis qui l'occupa à des ouvrages de broderie, pour lesquels son adresse et son habileté étaient remarquables." Dans le premier tiers du XVIIe siècle, Marguerite prononça les vœux et rejoignit l'ordre des Carmélites. Entre 1641 et 1647, elle dirigea le carmel de Blois et forma ainsi de nombreuses professes blésoises à l'art de la broderie fine.
Adjugé : 11 500 €
Somptueux ORNEMENTS LITURGIQUES du règne de LOUIS XIV

brodés de soie,...
Lot 49
Lot 50
ROUEN, vers 1725-1730
Grand plat d’apparat rond de l'ancienne collection Rothschild

en faïence à décor en ocre sur fond bleu : au centre, deux amours musiciens devant une colonne, une table et un cadre, l’un assis sur une draperie, portant sur ses genoux une partition ouverte et tenant un parchemin roulé dans la main droite relevée, inscrits dans un grand médaillon circulaire à fond bleu à décor en ocre d’un baldaquin, treillage et larges rinceaux feuillagés, dans un plus large médaillon orné de fleurons rayonnants en bleu et d’une bordure à treillage ocre sur fond bleu. L’aile est décorée en ocre d’amours tenant deux bouteilles assis sur un tonneau, alternant avec des mascarons de Bacchus et de Flore sur un fond bleu orné de rinceaux feuillagés et treillage en ocre à l’effet niellé, le bord souligné de godrons simulés en ocre sur fond noir.

XVIIIe siècle, vers 1725-1730.

Diam. 56 cm.
(un éclat au revers de la bordure, un léger manque au talon).

Provenance :
- ancienne collection James de Rothschild,
- ancienne collection Gustave de Rothschild,
- ancienne collection Robert de Rothschild en 1932,
- Pierre Vandermeersch,
- ancienne collection Monmélien, vente à Paris, Hôtel Drouot, Me Paul Renaud, 6 décembre 1983, n°51, 420.000 F,
- collection particulière, Vienne ; par descendance.

Certificat du Art Loss Register, Londres.
Certificat de libre circulation.

Large round earthenware dish from the former Rothschild collection, with niello ochre decoration on a blue background, a counterpart to the version of the Louvre. Rouen around 1725-1730.

Exposition :
- Exposition rétrospective de la faïence française au musée des Arts décoratifs, Paris, 1932, n°527.

Bibliographie :
- reproduit dans le Répertoire de la faïence française, 1933, illustré sur la planche 87, volume Rouen,
- Faïences française, catalogue de l'exposition aux Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 1980. Exemplaire cité p. 214 comme le pendant au plat du legs Gérard conservé au musée du Louvre (OA 5011) référencé comme "un des exemples les plus réussis du style niellé".

Prolongements par Cyril Froissart sur rouillac.com.
Adjugé : 200 000 €
ROUEN, vers 1725-1730
Grand plat d’apparat rond de l'ancienne collection Rothschild

en...
Lot 50
Lot 60
Saverio MANETTI (Florence, 1723-1795)
Storia naturale degli uccelli. Ornithologia methodice digesta atque iconibus aeneis ad vivum illuminatis ornata.

Florentia, in aedibus F. Mouck. (Tomes I, II, III ; 1767-1771). Apud Cajetanum Cambiasium, typographum regium. (Tome IV, 1773). In typographia Iosephi Vanni. (Tome V, 1776).

Cinq volumes in-plano (470 x 370 mm), plein vélin rigide ; tranches mouchetées. Reliure italienne du temps. Tous les feuillets sont montés sur onglet.

Collation :
Tome I : (4 ff), portrait de Giovanni Gerini, sénateur florentin, gravé par Violante Vanni, 96 pages et 120 planches.
Tome II : (3 ff) 86 pages et 120 planches.
Tome III : (4 ff), 78 pages et 120 planches.
Tome IV : (2 ff), frontispice gravé par Lorenzi, (1 f) d'avis au lecteur, 72 pages et 120 planches.
Tome V : ( ff), frontispice gravé par Lorenzi, 99 pages et 120 planches.

(Seules les pièces de titre des tomes I et III ont été conservées, celle du tome III est incomplète. Corps d'ouvrage du tome V déboîté. Les titres et faux-titres, pour la plupart, montés sur de courts onglets comme l'ensemble des volumes, sont décousus.).

Exemplaire aux somptueux coloris, d'une parfaite fraîcheur, exempt de rousseurs. Cet ouvrage, dont la publication dura dix ans, est considéré comme l'une des plus grandes réussites de la typographie italienne du XVIIIème siècle, et l'un des plus beaux livres illustrés d'ornithologie, toute époque et tout pays confondus.

Tirées sur un vergé fort d'une qualité exceptionnelle, peut-être spécialement fabriqué pour l'ouvrage (toutes les feuilles sont montées sur onglet, et portent le même filigrane, précisément en leur centre), les planches gravées par Lorenzi et Violante Vanni sont rehaussées de couleurs saisissantes, à la gouache et à l’aquarelle.

Provenance :
- Famille Martelli (1767-1858)
Ex-libris XVIIIème avec la devise «  Sola virtus vera nobilitas  ». Cet ex-libris est celui de la famille patricienne des Martelli, dont la demeure est désormais Musée Municipal de la ville de Florence. Niccolo Martelli, sénateur, est l'un des souscripteurs : son nom figure au bas de la planche XXXIII : " Illustrissimo e Clarissimo Senatore Bali Niccolo Martelli Patrizio Fiorentino."
En 1858 fut vendue aux enchères à Paris la collection d'estampes anciennes de M. Martelli, de Florence. L'ouvrage de Manetti ne figure pas au catalogue ; il est probable cependant que c'est à cette date qu'il fut acquis par Armand Marchand.
- Famille Marchand, propriétaire du Château du Mets à Berchères-les-Pierres, près de Chartres depuis 1858 ; par descendance, collection particulière, Rennes.
Jean-Jacques Marchand (1770-1850), naturaliste et entomologiste, possédait une des plus considérables collections européennes de lépidoptères et coléoptères. Elle fut acquise dans la seconde moitié du XIXème par les frères Oberthur, de Rennes, qui la vendirent en grande partie au British Museum entre 1924 et 1958.
Armand Marchand (1802-1870), naturaliste et ornithologue, est l’auteur d’un "Catalogue des oiseaux observés dans le Département d’Eure-et-Loire » (1865).
Jean-Albert Marchand (1828-1888), naturaliste et ornithologue, fut conservateur à la bibliothèque de Chartres.
René Ronsil cite "l'ensemble de 150 planches coloriées assez curieuses d'oiseaux en duvet, qui à [sa] connaissance, forme un ouvrage unique en son genre intitulé "Les poussins des Oiseaux d'Europe"(Chartres 1883, 2 vol. petit in-4°. Toutes ces figures sont dessinées et lithographiées par Albert Marchand sous l'inspiration et avec le concours de son père Armand Marchand. Présentées sous un plus petit format, elles parurent d'abord de 1863 à 1879 dans la Revue et Magasin de Zoologie".(Ronsil : L'art français dans le livre d'oiseaux, Paris, Société Ornithologique de France, 1957, page 71).
A noter, parmi les souscripteurs de l'ouvrage d'Audebert et Vieillot, "Oiseaux dorés ou à reflets métalliques", Paris, 1802, un "Marchant [sic] fils, à Chartres ».
Selon le récit familial, l’importante collection d’ornithologie des Marchand, donnée au Museum d’Histoire Naturelle de Chartres, a été détruite pendant la seconde guerre mondiale.

Certificat de libre circulation.

The best Italian bird book and one of the most sumptuous ornithological publications of the 18th century by Saverio Manetti.

Prolongement sur rouillac.com.
Adjugé : 55 000 €
Saverio MANETTI (Florence, 1723-1795)
Storia naturale degli uccelli. Ornithologia methodice digesta...
Lot 60
Lot 61
François-Nicolas MARTINET (France, 1731-1800) &
Georges-Louis Leclerc de BUFFON (Montbard, 1707 - Paris, 1788 ).

BUFFON, Histoire naturelle des oiseaux. Paris, Imprimerie Royale. 1771-1786.
Exemplaire sur Grand Papier.

Neuf tomes (sur dix : le tome X manque) en sept volumes grand in-folio (450 x 332 mm). Plein veau fauve. Pièces de titre et de tomaison de veau cerise. Gardes de papier dominoté. Reliure du temps. Exempts de rousseurs.

MARTINET : Collection des Planches enluminées. (Panckoucke, 1765-1784).
Exemplaire sur Grand Papier.

Cinq volumes grand in-folio (450 x 332 mm). Plein veau fauve. Pièces de titre et de tomaison de veau cerise) Gardes de papier dominoté. Reliure du temps. (Deux coiffes frottées).

Complet des mille-huit planches dessinées et gravées sur cuivre par François-Nicolas Martinet, finement enluminées au pinceau à la gouache et à l'aquarelle, protégées par des serpentes, et cernées d’un encadrement au lavis. Les trente-cinq planches de papillons, coléoptères, reptiles, coraux etc.qui manquent souvent, sont présentes, et placées dans l’ordre de la numérotation.
Planches d’une exceptionnelle qualité de coloris, et de toute fraîcheur..

Provenance : bibliothèque bretonne.

Certificat de libre circulation.

Rare luxury copy on large paper with one thousand and eight plates illuminated with gouache and watercolor. A monument of ornithological iconography by Martinet and Buffon.

Références :
- "Cette magnifique iconographie (publiée d’abord sans le texte), [est] la plus importante qui ait jamais paru…. [Elle] est vraiment la base de l’iconographie ornithologique, le point de départ d’une ère nouvelle pour cette branche qui devait trouver son plein épanouissement quelques lustres plus tard, tout au début du XIXème siècle. Actuellement, aucun livre d'oiseaux n'est plus recherché, aussi bien du bibliophile que de l'ornithologue, et son intérêt documentaire est incontestable. Hélas, son intérêt décoratif fait sa perte, et, si ses planches séparées se trouvent chez tous les marchands de gravures, les exemplaires complets deviennent extrêmement rares". (Ronsil, L’art français dans le livre d’oiseaux, page 26-28).
- "Les planches enluminées de Buffon sont donc devenues la collection fondamentale et classique de figures pour l'étude de l'Ornithologie, celle qui comprend le plus d'espèces et qui les fait le mieux connaître". (Cuvier, cité par Ronsil, page 27).
- "One of the most important of all birds books from the collectors’ point of view” (Stilwell, Fine birds books, page 63).
- Nissen, 4B, 158.

Les Planches Enluminées :

Du fait de leur rareté et de leur beauté, les collections complètes des Planches Enluminées de Martinet sont considérées comme un des monuments les plus précieux de l'illustration ornithologique.

Le nombre d'exemplaires enluminés fut probablement de quatre-cent cinquante, dont un tout petit nombre dans le format "de luxe" grand in-folio , avec un coloris encore plus soigné, les autres étant de format grand in-4° (circa 325 x 230 mm.). L'exemplaire présenté ici appartient à ces très rares exemplaires de tête, sur grand papier, et mesure 450 x 332 mm.

Buffon regrette de ne pouvoir faire enluminer qu'un petit nombre d'exemplaires, en raison de l'énormité de la tâche (et probablement du coût, en dépit du financement royal) supervisée de bout en bout par Edme Daubenton. "Plus de quatre-vingt artistes et ouvriers ont été employés continuellement" pendant dix ans pour enluminer ces quatre-cent cinquante exemplaires (soit plus de 450.000 planches !) 

C'est assurément pour se protéger de la concurrence que Buffon, qui ajoutait à ses qualités de scientifique quelques traits d’homme d’affaires, mit très injustement en garde le public contre le seul autre ouvrage en couleurs exclusivement ornithologique, le Manetti, fondé sur les collections d’oiseaux de Gerini (600 planches) qui était alors publié en Italie (voir le numéro précédent) : « Je ne parle point ici des planches enluminées qu’on vient de faire à Florence sur une Ornithologie de M. Gerini : ces planches, qui sont en très grand nombre, ne m’ont pas paru faites d’après nature ; elles présentent, pour la plupart, des attitudes forcées et ne semblent avoir été dessinées et peintes que d’après la description des auteurs. Les couleurs, dès-lors, en sont très mal distribuées. » (Buffon, Plan de l’Ouvrage, page VI).

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Adjugé : 75 000 €
François-Nicolas MARTINET (France, 1731-1800) & 
Georges-Louis Leclerc de BUFFON (Montbard,...
Lot 61
Lot 62
François LEVAILLANT (1753, Paramaribo - La Noue, 1824)
Histoire naturelle des oiseaux de paradis et des rolliers, suivie de celle des toucans et des barbus, par François Levaillant. Tome premier. Tome second.

Paris, chez Denné le jeune, libraire, rue Vivienne n°10. (Et) chez Perlet, libraire, rue de Tournon. [1801]-1806.

Deux volumes grand in-folio (530 x 340 mm), non rognés. 1/2 veau maroquiné cerise ; dos ornés de grands fers "à l'oiseau", dessinés par Bozérian Aîné. Reliures du temps, attribuables à l'atelier de Bozérian Aîné. (Rousseurs éparses. Mors du premier plat du tome II légèrement fendillé en queue, sur 10 cm environ. Défaut à mi-hauteur sur la coupe de gouttière du tome II ; coupes et coins frottés).
Tome I : (2 feuillets), 158 pages, II pages. 56 planches protégées par des serpentes de Chine. (Les planches 5 et 54 sont avant la lettre. La planche 14 est numérotée 16 par erreur. Les planches 20 et 21 sont dépliantes).
Tome II : (2 feuillets), 133 pages, II pages, 58 planches numérotées 57, protégées par des serpentes de Chine. (Une planche désignée par la lettre A est placée entre les planches 37 et 38).
Texte et planches imprimés sur papier vélin.

Exemplaire du tirage de luxe, de format grand in-folio, dans sa reliure éditeur.

Provenance : bibliothèque bretonne.

Certificat de libre circulation.

Deluxe copy of a large folio with one hundred and fourteen plates engraved in color by Langlois after Barraband. Among the most beautiful birds in the world by Levaillant at the climax of his career.

Après l'immense succès de ses deux récits de Voyages dans l'Intérieur de l'Afrique par le Cap de Bonne Espérance, édités à Paris pendant la Révolution, plusieurs fois réimprimés, et traduits dans la plupart des langues de l'Europe, François Levaillant entreprend de superbes publications à petit nombre sur les oiseaux d'Afrique, de l'Amérique et des Indes ; et deux somptueuses monographies sur les perroquets et les oiseaux de Paradis, l’une et l’autre illustrées par Jacques Barraband.

Son Histoire Naturelle des Oiseaux de Paradis, dans laquelle sont représentés et précisément décrits "les plus étranges et les plus beaux oiseaux du monde" (1), appartient aux plus somptueux ouvrages d’ornithologie.

Encouragé par le succès de ses ouvrages précédents – et bénéficiant peut-être, comme le présument certains auteurs anglo-saxons (2) de commandes de l’Empereur- Levaillant ne daigne pas lancer une souscription, tout en faisant appel à Jacques Barraband, considéré comme le meilleur peintre d’oiseaux du temps, aux graveurs renommés Perée et Grémillet, et à Langlois et Rousset, maîtres de l’impression en couleurs, dite "à la poupée". Imprimées en plusieurs couleurs par un seul passage de la plaque de cuivre enduite de peintures à l’huile, les cent-quatorze planches sont ensuite finement rehaussées à la gouache par les plus habiles coloristes de Paris ; quelques-unes ont des ajouts d'encre métallique d'or ou d'argent, reprenant la technique utilisée par Audebert.

Chaque planche est accompagnée de plusieurs pages de texte.

Levaillant décrit par le détail les coloris et les caractéristiques des oiseaux représentés, précise leur provenance géographique, et indique les cabinets européens, en majorité français et hollandais, où en sont conservés des spécimens. Il explique que "les mauvaises préparations de leurs dépouilles" (Introduction, page 2) ont induit en erreur les «  ornithologues modernes  » et reproche à maintes reprises à Buffon d’avoir décrit des sujets reconstitués à partir d’éléments de spécimens d’espèces différentes. Il refuse la nomenclature de Linné, et donne des noms français aux oiseaux qu’il étudie.

Prolongement sur rouillac.com.
Adjugé : 42 000 €
François LEVAILLANT (1753, Paramaribo - La Noue, 1824)
Histoire naturelle des...
Lot 62
Lot 63
Jean-Baptiste AUDEBERT (Rochefort, 1759 - Paris, 1800) &
Louis-Pierre VIEILLOT (Yvetot , 1748 - Sotteville-lès-Rouen, 1830)
Oiseaux dorés ou à reflets métalliques. Histoire naturelle des colibris, oiseaux-mouches, jacamars et promerops. Histoire naturelle et générale des grimpereaux et des oiseaux de paradis.

A Paris, chez Desray, libraire, rue Hautefeuille, n°36. An XI = 1802. De l'Imprimerie de Crapelet.

Un volume de texte et un volume d'atlas, tous deux grand in-4°. (340 x 250 mm). Plein veau blond flammé ; roulette d'encadrement à motif végétal ; dos sans nerf frappé de quatre fers spéciaux "à l'oiseau", dessinés par Bozérian ; pièces de titre et de tomaison de maroquin rouge ; tranches mouchetées. Reliure de l'éditeur, attribuable à l'atelier de Bozérian Aîné.
Ex-libris gravé de l'Empereur Napoléon III.

Collation :
Texte : (2 feuillets), XII pages, 156 pages, 8 pages, 57 pages, 164 pages, 55 pages.
Atlas : (2 feuillets), 70 planches ; 6 planches ; 9 planches (dont 1 double) ; 89 planches (numérotées 88, mais il y a une planche 28bis) ; 16 planches (les planches 8, 9, 13, 15 et 16 sont doubles ; la planche 14, quadruple mesure 660 x 470 mm). Soit en tout 190 planches protégées par des serpentes. (Défauts minimes aux coins. Coupes inférieures frottées. Rousseurs sur la planche quadruple et sur les serpentes).

Provenance :
- Ex-libris de la Bibliothèque personnelle de l'Empereur Napoléon III ;
- Bibliothèque bretonne.

Certificat de libre circulation.

One of the one hundred large in-4° format copies of the first bird book to be printed in color using a technique developed by Audebert and Redouté.

Références :
- René Ronsil : L’Art français dans le livre d’oiseaux. (Pages 33, 34, 35).
- Carine Picaud : Article Audebert, in Des livres rares depuis l’invention de l’imprimerie. BNF. (N°108) :  "Fleuron de cet âge d’or de l’iconographie ornithologique française, l’ouvrage de J.B. Audebert et L.P. Vieillot a pour objet les oiseaux au plumage doré ou argenté que Buffon avait précisément renoncé à figurer, faute de pouvoir en rendre le lustre."
- Jan Balis : Merveilleux plumages. Dix siècles de livres d'oiseaux. (Pages 73-74, n°52) : "Les Oiseaux Dorés d'Audebert sont pourtant plus qu'un chef-d'oeuvre de l'illustration de livres, c'est aussi une oeuvre d'une valeur scientifique durable."
- Jean Anker : Bird books and Bird art. (Page 94, n°14) : "The plates with the bird portraits are in beautiful colours ; in this respect they are among the best colour prints found in ornithology. »
Sacheverell Sitwell : Fine Bird books. (Pages 15 et 73) : “One of the most beautiful books of its era.”

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Adjugé : 30 000 €
Jean-Baptiste AUDEBERT (Rochefort, 1759 - Paris, 1800) & 
Louis-Pierre VIEILLOT...
Lot 63
Lot 64
John GOULD (Lyme, 1804 - Londres, 1881)
The birds of Great Britain.

By John Gould. In five volumes.
London, printed by Taylor and Francis. Published by the author. 1873.

Cinq volumes in-folio, plein maroquin à gros grains vert-bouteille. Larges roulettes d’encadrement. Toutes tranches dorées. (Mors épidermés  ; défauts aux coiffes et aux coins).

(6 feuillets) pour faux-titre, titre, liste des souscripteurs ; CXL pages pour la Préface. Trois-cent soixante-sept planches lithographiées précédées chacune de deux pages de texte.

Provenance : bibliothèque bretonne.

Certificat de libre circulation.

The birds of Great Britain. By John Gould. In five volumes.
London, printed by Taylor and Francis. Published by the author.

Le plus bel ouvrage sur les oiseaux de Grande-Bretagne. Sa publication, en vingt-cinq livraisons sur papier Bristol très blanc et exempt de rousseurs, se fit en onze ans.

Toutes les lithographies, d’après les dessins de John Gould lui-même, J. Wolf, H.C. Richter et W. Hart, sont rehaussées à la main.

John Gould précise dans sa préface qu’il employa tous les coloristes de Londres pendant la durée de l’édition, pour mettre en couleurs les 280.000 planches du tirage total, et ajoute : "Many of the public are quite unaware how the colouring of these large plates is accomplished; and not a few believe that they are produced by some mechanical process or by chromo-lithography. This, however, is not the case; every sky with its varied tints and every feather of each bird were coloured by hand; and when it is considered that nearly two hundred and eighty thousand illustrations in the present work have been so treated, it will most likely cause some astonishment to those who give the subject a thought".

Les oiseaux représentés sont accompagnés de leurs oisillons et du modèle de leurs nids. Chaque planche est accompagnée de deux pages de commentaires scientifiques d’une grande précision.

Références :
- Balis : Merveilleux plumages. Dix siècles de livres d’oiseaux : "Cet ouvrage est des plus recherchés, (Gould) occupe une place très importante dans l’histoire de l’ornithologie. Son cas est exceptionnel : avant lui, personne ne fut à la fois auteur du texte et des illustrations, son propre impresario, son propre éditeur et agent de vente, son propre comptable et administrateur … et en plus de cela grand homme de science." (N°108, page 126).
- Nissen : IVB 371.
- Sacheverell Sitwel (Fine bird books) pages 29 à 44 et page102. "The most popular of Gould's works is always likely to the Birds of Great Britain". (Page 40).
Adjugé : 35 000 €
John GOULD (Lyme, 1804 - Londres, 1881)
The birds of Great...
Lot 64
Lot 65
COFFRET du MARQUIS de COISLIN présentant une COLLECTION de QUARANTE SCEAUX

en bois de palissandre et filets de cuivre, de forme rectangulaire à poignées latérales pliantes, orné sur le couvercle d'une plaque de cuivre ciselé aux armes du marquis de Coislin. Signé : "Aucoc aîné à Paris."

L'intérieur gainé de cuir clair conserve sur un écrin à deux pans en velours vert amovible, quarante cachets, sceaux anciens, présentés dans des formes :
- onze sceaux avec manches : en ivoire gravé de palmettes, en bronze de style néo-gothique, en acier guilloché et fuselé, en bois clair et foncé, dont cinq prises en bois avec leur petit boîtier ;
- vingt-neuf sceaux de forme ovale ou ronde, en acier ou bronze, dont cinq en acier avec leur mécanisme pivotant, une bague acier.

Dans le couvercle protégé d'une vitre : quarante-huit cachets empreintes à la cire rouge sont réunis sur un même fond vert.

Coffret : Long. 58,5 Larg. 29,5 Haut. 18,5 cm.
Diam. du plus grand cachet de cire 4,5 cm.
Diam. du plus grand sceau 4 cm.
(manque deux cachets d'après les formes vides).

Provenance :
- famille des ducs de Coislin, pair de France ;
- puis collection Birkigt, fondateur de la marque Hispano-Suiza, château de Penthes à Genève ;
- sa descendance.

Casket by Aucoq Ainé housing the collection of forty seals of the Marquis de Coislin in the middle of the 19th century.

Pierre-Adolphe du Cambout (1801-1873), marquis de Coislin. Originaire de Bretagne, il possédait une bibliothèque dont il faisait relier les livres en maroquin vert à ses armes avec son chiffre. Féru d'histoire il réunit ces cachets de toutes provenances et époques, dans ce précieux et spectaculaire coffret.
Adjugé : 3 700 €
COFFRET du MARQUIS de COISLIN présentant une COLLECTION de QUARANTE...
Lot 65
Lot 68
La LETTRE de la BATAILLE de SARATOGA, 1777

Rarissime lettre autographe signée de Richard BACHE (1737-1811), Second Postmaster General des États-Unis d'Amérique et gendre de Benjamin Franklin, datée du 15 octobre 1777, écrite du camp de l'armée continentale durant la campagne de Philadelphie, adressée à son épouse Sarah Franklin-Bache à Summer Seat près de Trenton, annonçant la victoire de Saratoga.
2 pages in-8 (petits manques).

The unpublished letter sent by Richard Bache, second postmaster general of the United States of America to his wife, the daughter of Benkamin Franklin, announcing the victory of Saratoga during the Revolutionary War on October 15, 1777.

Le mercredi matin 15 octobre 1777, Richard Bache est installé dans la ferme de Benjamin Fuller, située à Towamencin, le long de la North Wales road, à trois-quarts de mile du quartier général de George Washington, basé dans la ferme de Frederick Wampole. Au repos dans cette ferme depuis trois jours, Bache est en attente des ordres du général John Mease (1746-1826), intendant de l'armée continentale, pour reprendre la route. Une dépêche militaire apporte une nouvelle majeure, qui annonce un tournant décisif dans la campagne militaire.

Dans sa lettre à son épouse, Richard Bache reproduit instantanément une partie du contenu de cette dépêche militaire reçue pour le général Washington. Elle annonce la déroute des troupes britanniques commandées par le général Burgoyne à Saratoga dans l'État de New York. Bache écrit ainsi que le 7 octobre, au cours d'une bataille, le général Gates et l'armée continentale ont capturé plus de deux cent prisonniers, trois cent trente tentes, neuf pièces de canons en laiton de six à douze livres, et ont fait un grand nombre de tués et trois cent blessés. Le général Gates a envoyé une partie de ses troupes à la poursuite de l'armée du général anglais Burgoyne qui est en fuite, espérant ainsi obtenir une belle victoire dans cette contrée des États-Unis. Bache précise que les généraux Benjamin Lincoln (1733-1810) et Benedict Arnold (1741-1801) ont été tous deux blessés à la jambe, mais que cette grande nouvelle a regonflé le moral des troupes américaines. Le général Washington a ordonné que treize coups de canons soient tirés dans le parc d'artillerie de Towamencin pour célébrer cet événement.

LETTRES INÉDITES DE LA GUERRE D'INDÉPENDANCE AMÉRICAINE

Dix-neuf lettres entièrement inédites, écrites entre 1775 et 1784 par des "révolutionnaires" américains, et retrouvées fortuitement, évoquent un pan de l'histoire de la guerre d'Indépendance des États-Unis d'Amérique.

Une lettre exceptionnelle et rarissime, envoyée par le haut responsable des dépêches de l'armée continentale, du quartier général de George Washington près de Philadelphie, à son épouse, la fille unique de Benjamin Franklin, annonce en exclusivité la déroute de l'armée anglaise lors de la seconde bataille de Saratoga en octobre 1777.

Un lot insolite de dix-huit lettres écrites par des marchands-corsaires et officiers proaméricains mettent en exergue leur rôle majeur dans le maintien du commerce entre les colonies révoltées et le vieux continent, déjouant ainsi le blocus imposé par la Grande-Bretagne, et de leur guérilla maritime menée contre la flotte britannique. Notamment trois missives écrites en 1776 et 1777 par Daniel Roberdeau (1727-1795), First brigadier-general dans l'armée continentale, membre du Congrès et propriétaire du premier navire corsaire américain qui a capturé trois navires anglais dans le détroit de Floride en mai 1776.

Prolongements sur rouillac.com.
Adjugé : 10 000 €
La LETTRE de la BATAILLE de SARATOGA, 1777

Rarissime lettre autographe...
Lot 68
Lot 69
MARCHANDS et CORSAIRES "AMERICAINS" dans la GUERRE d'INDEPENDANCE, 1775-1784

Réunion de dix-huit lettres et documents autographes, signés par des marchands et corsaires "américains", écrits entre 1775 et 1784, dont :

TROIS LETTRES autographes signées, 1776 et 1777, par Daniel Roberdeau (1727-1795), marchand-corsaire, First brigadier-general dans l'armée continentale et membre du Congrès.
3 pages in-8, dont : deux missives écrites d'Amboy (New Jersey), les 22 juillet et 1er août 1776, en tant que copropriétaire du navire corsaire Congress and Chance, adressées à ses associés, au sujet du partage des prises faites sur des bateaux anglais. La troisième missive est écrite de Philadelphie, le 10 juin 1777, au nom des propriétaires du Congress and Chance, et adressée au capitaine Andrew Caldwell, commandant en chef du port de Philadelphie, afin d'être payé des prises qui lui ont été remises.

QUINZE LETTRES autographes signées et documents manuscrits, env. 36 pages, formats divers, de marchands-corsaires irlandais proaméricains, dont :
- Lettre signée par William Caldwell Junior et écrite de Londonderry (Irlande) le 29 mars 1775, adressée à Andrew Caldwell, marchand à Philadelphie, au sujet du commerce de lin avec l'Amérique.
- Cinq lettres signées par James Caldwell, adressées à son oncle Andrew Caldwell, marchand à Philadelphie, puis officier au quartier général du général George Washington, écrites de Londonderry (Irlande) le 30 mars 1775 ; de Pil le 20 août 1775 ; deux de Bedford (Connecticut) les 15 et 17 novembre 1777 et la dernière de Suffolk (Virginie) le 2 mars 1778.
- Partie de lettre signée par John Mitchell, écrite de Londres le 5 février 1777, adressée à son beau-frère James Caldwell, marchand à Philadelphie ; il évoque brièvement la vente du navire anglais The Hibernia capturé par les corsaires américains et vendu à la France.
- Quatre lettres signées par John Caldwell, écrites de Ballymoney (Irlande) en 1782 et 1783, adressées à son frère James Caldwell, marchand à Philadelphie ; il tente de prendre contact avec lui afin d'établir et de développer de nouveau le commerce entre l'Irlande et les états confédérés d'Amérique, une fois que la guerre sera terminée ; il évoque longuement la situation de l'Irlande et de sa prise de position indépendantiste vis-à-vis de la Grande-Bretagne.
- Lettre signée par Andrew Caldwell, écrite de Philadelphie le 18 octobre 1783, adressée à son neveu John Caldwell, lui annonçant le décès brutal de James Caldwell, des suites d'une forte fièvre.
- Lettre signée par Catherine Ball, écrite de Ballymoney (Irlande) le 2 mai 1784, adressée à Andrew Caldwell, marchand à Philadelphie.

A collection of eighteen autograph letters and documents, signed by "American" merchants and privateers, written between 1775 and 1784.
Adjugé : 12 000 €
MARCHANDS et CORSAIRES "AMERICAINS" dans la GUERRE d'INDEPENDANCE, 1775-1784 

Réunion...
Lot 69
Lot 70
FAUTEUIL ESCABEAU de BIBLIOTHÈQUE, dit du COMPROMIS du MISSOURI

en noyer mouluré et sculpté des profils d'Henry Clay et de Daniel Webster.
De forme mouvementée à décor de feuilles et d'enroulements, il repose sur quatre pieds griffes, deux roulettes à l'arrière. Un bouton-clapet placé derrière le fauteuil permet d'actionner des leviers en laiton qui déploient cinq marches.

Estampillé "P.DORDONNAT".

Travail américain du milieu du XIXe.

Recouvert d'une tapisserie aux motifs végétaux exotiques accidentée.

Haut. 94,5 Larg. 56, Prof. 64,5 cm.
(petits accidents).

Armchair forming a library stepladder after the Missouri compromise. American work from the mid 19th century.

Bibliographie :
- un fauteuil presque identique d'Auguste Emmanuel Eliaers (actif à Boston entre 1849-1865, "patent date 10/25/1853") conservé à New York, au Musée de Brooklyn.
- pour un fauteuil au même système d'Auguste Emmanuel Eliaers, vente 9 juillet 2016, Peterborough, États-Unis, lot n°110.

Les profils de notre fauteuil représentent Henry Clay (1777-1852) et Daniel Webster (1782-1852), deux sénateurs américains de tout premier plan, qui formaient avec John C. Calhoun le "Grand Triumvirat". Considérés l'un comme esclavagiste et l'autre comme anti-esclavagiste, ils sont réunis dos à dos sur ce fauteuil, dont le mécanisme breveté l'année suivant leur mort a probablement été réalisé pour une "foire mécanique" américaine, ancêtre des Expositions Universelles.

Cette iconographie illustre le compromis de 1850, dont ces deux parlementaires furent les artisans, trente ans après un premier compromis dit du Missouri, aux enjeux identiques. Bien qu'opposés dans leurs idées, les sénateurs étaient désireux de préserver la paix entre les jeunes États-Unis d'Amérique, œuvrant à contenir les séparatistes du Nord et du Sud à l'occasion de l'entrée de la Californie anti-esclavagiste dans l'Union. Leurs efforts furent vains : neuf ans après leur mort la guerre de Sécession éclate. Elle s'achèvera en 1865 par la ratification du XIIIe amendement de la Constitution des États-Unis, prolongeant la proclamation d'Abraham Lincoln mettant fin à l'esclavage.

English text
LIBRARY STEPLADDER ARMCHAIR, also known after the COMPROMISE of the MISSOURI

in walnut molded and carved with profiles of Henry Clay and Daniel Webster.
It has a lively shape with leaf and scroll decoration and rests on four claw feet, two casters at the back. A knob behind the chair operates brass levers that extend five steps.

Stamped "P.DORDONNAT".

American work from the mid-19th century.

Covered with a tapestry with exotic vegetal motifs.

Height. 94,5 Width 56, Depth 64,5 cm.
(small accidents).

Bibliography:
- an almost identical armchair by Auguste Emmanuel Eliaers (active in Boston between 1849-1865, "patent date 10/25/1853") kept in New York, at the Brooklyn Museum.
- for an armchair with the same system by Auguste Emmanuel Eliaers, sale July 9, 2016, Peterborough, United States, lot n°110.

The profiles of our armchair represent Henry Clay (1777-1852) and Daniel Webster (1782-1852), two prominent American senators, who together with John C. Calhoun formed the "Great Triumvirate". Considered one as slavers and the other as anti-slavers, they are joined back to back on this armchair, whose patented mechanism the year after their death was probably made for an American "mechanical fair", ancestor of the World Fairs.

This iconography illustrates the compromise of 1850, of which these two parliamentarians were the artisans, thirty years after a first compromise called the Missouri compromise, with identical stakes. Although opposed in their ideas, the senators were eager to preserve peace between the young United States of America, working to contain the separatists of North and South on the occasion of the entry of anti-slavery California into the Union. Their efforts were in vain: nine years after their death, the Civil War broke out. It would end in 1865 with the ratification of the Thirteenth Amendment to the U.S. Constitution, extending Abraham Lincoln's proclamation to end slavery.
Adjugé : 6 500 €
FAUTEUIL ESCABEAU de BIBLIOTHÈQUE, dit du COMPROMIS du MISSOURI

en noyer...
Lot 70
Lot 72
PENDULE en VASE du MARQUIS de BIENCOURT, vers 1770

en bronze doré en forme de vase couvert sur piédouche. Couvercle en graine feuillagée, anses à masques d'hommes barbus surmontés de serpents entrelacés, base à cannelures et feuilles de laurier. Socle à rang de perles sur pieds patins.
Le cadran émail et le mouvement sont signés "L MONTJOYE À PARIS".

Attribuée à OSMOND, maître en 1746.

Louis XVI, vers 1770.

Haut. 50, Larg. 28, Prof. 22 cm.
(patins et mouvement modifié à broco postérieurs).

Provenance :
- ancienne collection du marquis de Biencourt, château d'Azay-le-Rideau.
- vente Cheverny 5 juin 2005, n°115.
- collection baron de L., vallée du Loir

Gilt bronze "Pendulum in vase" attributed to Osmond around 1770 from the former collection of the Marquis de Biencourt at the château d'Azay-le-Rideau.

Bibliographie : Hans OTTOMEYER, Peter PRÖSCHEL, Vergoldete Bronzen, Munich, Klinkhardt & Biermann, 1986, p.196, reproduction 3.13 .2.

Le dessin préparatoire de ces pendules est conservé dans le fonds Doucet (n°143), alors que des exemplaires comparables appartenaient aux collections Thurn und Taxis ou Lagerfeld. Ce type de pendule « en vase » est l'une des grandes spécialités de Robert OSMOND (1711-1789), maître fondeur à Paris à partir de 1746 puis juré en 1756, et de son neveu Jean-Baptiste, reçu maître la même année que lui. L'horloger Louis Ier MONTJOYE est quant à lui reçu maître en 1748. Il est connu pour sa collaboration avec les Osmond et fournit en particulier le duc de Richelieu, la duchesse de Mazarin ou la marquise de Montesquiou.

Bien que représentant de la noblesse aux États-Généraux, chevalier de Saint-Louis et maréchal des camps et des armées du roi, Charles marquis de Biencourt (1747-1824) est l'un des premiers députés à rejoindre le Tiers-Etats. Il fait l'acquisition du château d'Azay-le-Rideau en 1791. Son fils Armand-François (1773-1854), puis son petit fils Armand-Marie-Antoine (1802-1862), qui a épousé la très fortunée Anne-Elie-Marie de Montmorency (1803-1882), n'ont de cesse d'embellir et de meubler cette demeure, dont les collections suscitent l'admiration. Faute de descendance directe, le château est vidé de ses oeuvres d'art et vendu, avant son rachat par l'Etat en 1905. Depuis 2012, Philippe et Aymeric Rouillac ont fourni deux-cent quatre vingt-quatre pièces de mobilier au château, qui a engagé une vaste campagne de remeublement à l'occasion de son chantier centennal.
Estimation : 15 000 € ~ 18 000 €
PENDULE en VASE du MARQUIS de BIENCOURT, vers 1770

en bronze...
Lot 72
Lot 75
École FRANÇAISE du XVIIIe siècle
d’après Jean PILLEMENT (1728-1808).
Chinoiseries.

Ensemble de douze toiles.

Haut. 219 ou 220, Larg. de 34 à 94 cm.
(restaurations anciennes).

Provenance :
- proviendrait du château de Chanteloup à Amboise ;
- dans la famille Pic-Pâris depuis 1823, à la Closerie le Pavillon, puis au château de la Roche à Pocé-sur-Cisse, en Touraine ;
- par descendance, Touraine.

Twelve canvases from the 18th century representing "chinoiseries" after Pillement. The paintings are said to come from the castle of Chanteloup.

Un décor chinois

Le faste des ambassades du Siam reçues par Louis XIV en 1686 éveille en France un intérêt pour l’Asie qui marque les arts pendant tout le XVIIIe siècle. Il est soutenu par le développement d’échanges intellectuels avec l’envoi de jésuites en Chine et celui d’échanges commerciaux avec l’ouverture d’une voie maritime empruntée par des navires transportant laques, porcelaines, éventails ou papiers peints… Les marchands-merciers qui les achètent remontent ces objets dans des bronzes ou des pièces d’orfèvrerie, les incorporent dans des meubles somptueux et les peintres sont sollicités pour créer le décor qui accueillera ces riches collections.

Jacques Vigouroux-Duplessis (avant 1680-1732) fut l’un des premiers à animer les boiseries de scènes exotiques et François Boucher (1703-1770), lui-même collectionneur d’objets chinois, contribua largement à la diffusion du goût pour les chinoiseries. Les "Scènes de la vie chinoise" sont gravées d’après ses dessins par Gabriel Huquier vers 1742 et il crée des motifs pour la manufacture de porcelaine de Sèvres ou pour celles de tapisserie de Beauvais. Sa "Tenture chinoise" connut un grand succès et fut tissée dix fois entre 1743 et 1775, dont plusieurs fois pour le roi. C’est ainsi que les décors de chinoiseries adoptent souvent des teintes pastel qui sont celles des écheveaux de soie. On les trouve, par exemple, chez le peintre lyonnais Jean Pillement (1728-1808).

Un élément du même décor est conservé dans une collection particulière tourangelle.

Provenant possiblement du château de Chanteloup

Propriété du duc de Choiseul dans les années 1760-1770, le château de Chanteloup à Amboise est le refuge du ministre de Louis XV après sa disgrâce. Avec sa riche épouse, Éléonore-Louise Crozat du Châtel, Choiseul illustre le goût de son siècle pour la Chine, ainsi qu’en témoigne la Pagode érigée par Louis-Denis Le Camus en 1775 dans le parc. La décoration intérieure est aussi arrangée dans le goût chinois. La commode en laque de Chine par Jean Demoulin l’illustre parfaitement (n°794-2-1). Elle est saisie en 1794 par Charles-Antoine Rougeot pour constituer les premières collections du musée de Tours. L’inventaire des meubles appartenant à Louise Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, dressé à partir du 29 pluviôse an II, fait également état d’un certain nombre d’œuvres d’inspiration extrême-orientale à Chanteloup. Établi par Joseph-Louis Guyot, notaire public demeurant à Noizay, il mentionne par dix fois au moins des tentures de « papier chinois » ou « de la Chine » présentés sur toile. Ces descriptions ne sont pas sans évoquer celles de notre suite de douze toiles aux décors de chinoiserie. En outre l’inventaire mentionne deux tentures composées de personnages, dont l’une est présentée en « cinq pièces » avec ses cadres de bois doré et estimée 10 livres (n°1883). Si l’estimation est faible, d’autres suites sont référencées à des prix plus importants. La tenture en six pièces exposée dans la salle à manger est estimée 100 livres. D’autres salles du château sont parées d’éléments plus nombreux, comme le salon du pavillon de l’étang de Jumeau. Il est orné de « quatorze morceaux et deux dessus de porte de papier de la Chine encadré de baguettes ».

Chanteloup est racheté en 1802 par le scientifique Chaptal, afin d’installer une exploitation agricole de betteraves. Pour solder les dettes accumulées, il donne mandat au banquier Baudrand de vendre tous les biens du domaine à la « Bande noire », qui anéantit en quatre-vingt jours ce que cinq siècles avaient bâti. Seule la Pagode chinoise est sauvée, ultime relique de ce château disparu. D’après la tradition familiale, nos douze toiles sont achetées par Edme-Silvain Pic-Paris en l’étude de maître Guiot, à l’ultime vente des biens mobiliers de Chanteloup en 1823. Les panneaux sont aussitôt placés dans la salle à manger de la demeure familiale, la « Closerie le Pavillon » à Pocé-sur-Cisse. En 1854, ils gagnent le petit salon du château de la Roche, nouvellement construit à proximité par l’architecte amboisien Silvain Philippe Châtaignier. Maître d’œuvre des châteaux de Launay, puis de Bellecour à Pocé-sur-Cisse, Châtaignier utilise des éléments provenant de Chanteloup pour la construction de nombreux monuments locaux, comme nous l’a aimablement précisé Véronique Moreau, conservateur honoraire au mu
Estimation : 25 000 € ~ 30 000 €
École FRANÇAISE du XVIIIe siècle
d’après Jean PILLEMENT (1728-1808).
Chinoiseries.

Ensemble de douze...
Lot 75
Lot 76
Jean-Baptiste OUDRY (Paris, 1686 - Beauvais, 1755), atelier de
Le Loup plaidant contre le Renard par devant le Singe.

Pinceau et lavis d'encre noire, lavis brun, crayon noir et traces de sanguine, rehauts de gouache blanche sur de nombreuses feuilles assemblées et marouflées sur toile.

Haut. 260, Larg. 196 cm.

Bordure d'encadrement dessinée moderne et feuille accolée en bas au centre moderne.
(accidents et restaurations, taches).
Annotations de dimensions : "7 pieds 10 p 6 lignes" ; "premier de 3p 7p" ; "3me de 3p 7p".

Workshop of Jean-Baptiste OUDRY. The Wolf pleading against the Fox before the Monkey. Brush and black ink, brown ink, black pencil, sanguine traces and white gouache highlights on numerous sheets assembled and mounted on canvas.

Bibliographie : Jean Locquin, Catalogue raisonné de l'œuvre de Jean-Baptiste Oudry Peintre du Roi (1686-1755), Archives de l'Art Français, réimpression de 1968, ed. de Nobele, Paris, p.100, n°534.

En 1736, la Manufacture de Beauvais demande à Oudry six sujets pour une tenture en quatre pièces dont voici les intitulés : La Lice et sa compagne, Les deux Chèvres, Le Renard et le buste, Le Renard et les raisins, Les Poissons et le Cormoran, Le Loup et le Renard. Locquin précise n'avoir pu identifier les cartons, n'ayant pas retrouvé les tapisseries.

Entre 1729 et 1734, Oudry dessine 277 dessins pour illustrer les Fables, dont l'édition par Jombert se fera de 1755 à 1759. La gravure pour "Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe", exécutée par Sornique, est en sens inverse de notre sujet central (opus cité supra, n°961). Elle fut à nouveau gravée par Huquier avec quelques différences dans le fond (opus cité supra, n°1221).

Un Loup disait que l'on l'avait volé :
Un Renard, son voisin, d'assez mauvaise vie,
Pour ce prétendu vol par lui fut appelé.
Devant le Singe il fut plaidé,
Non point par des avocats, mais par chaque partie.
(…)
Le juge, instruit de leur malice,
Leur dit : "Je vous connais de longtemps, mes amis,
Et tous deux vous paierez l'amende ;
Car toi, Loup, tu te plains, quoiqu'on ne t'ait rien pris ;
Et toi Renard, as pris ce que l'on te demande."

La Fontaine se moque ici principalement du juge qui condamne sur des a priori.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Jean-Baptiste OUDRY (Paris, 1686 - Beauvais, 1755), atelier de 
Le...
Lot 76
Lot 78
Andreas MØLLER (Copenhague 1684 - Berlin 1752)
Le jeune amateur d'huitres

Toile d’origine.
Signé (?) au dos : Sir John Thomson / peint par A. Moller / à Londres 1731.

Haut. 77, Larg. 63 cm.
(restaurations anciennes.)

Provenance :
- collection M.L., vente Paris, hotel Drouot, 11 décembre 1919, Me Baudouin, ancienne collection de M. [LEFEBRE] (Lugt 79709) n°47 pour 2.200 F.
- château de la vallée de l'Indre.

The young oyster lover, by Andreas Moller on his original canvas.

D'origine danoise, Andreas Møller est un portraitiste itinérant dans diverses cours d'Europe. Il travaille successivement à Vienne, Kassel, Dresde, Londres, Paris, Florence, Mannheim, Leipzig et Berlin.

Au cours des années 1730, lors d'un séjour dans la capitale anglaise, Møller peint des scènes de genre dont l'originalité, la spontanéité et la fraîcheur de la vision étonnent au sein de l'ensemble de ses portraits assez conventionnels. La plus célèbre est « Un combat de boxe à Londres » de 1737, l'une des premières représentations de ce sport (Gemälde Galerie Altermeister de Kassel en Allemagne) où sont montrés aussi de nombreux petits métiers. On retrouve, au second plan, un personnage coiffé d'un tricorne de travers qui rappelle fortement notre gastronome. Celui-ci est peut-être un laquais chargé d'ouvrir les huîtres pour les convives (comme dans le célèbre "Déjeuner d'huîtres" de Jean-François de Troy - Chantilly, musée Condé -, 1735). Ce mets était déjà recommandé dans les ouvrages médicaux pour ses vertus aphrodisiaques.

Sous le règne de Georges II, la peinture anglaise était dominée par l'influence française de Nicolas Lancret et de Philippe Mercier. De ce dernier, les "jeunes hommes aux verres de vin" (Paris, musée du Louvre et Béziers, musée des Beaux-Arts) et le "jeune garçon en costume de folie" (collection particulière) sont contemporains de notre toile et anticipent ces types de sujets chez William Hogarth, par exemple dans la "Marchande de crevettes" (après 1740, Londres, National Gallery). Les détails de la nature morte relèvent par contre de la tradition flamande.
Adjugé : 30 000 €
Andreas MØLLER (Copenhague 1684 - Berlin 1752) 
Le jeune amateur...
Lot 78
Lot 79
Alexandre ROSLIN (Malmö, 1718 - Paris, 1793)
Portrait d'Anne Marie Renée Leroux, 1787

Toile signée et datée en bas à gauche : "Le Chev. Roslin, / 1787".
Marque de l'entoileur au dos : A.Berville, rue de La Chaussée d'Antin. Au dos plusieurs étiquettes anciennes identifiant le modèle comme : "Anne Marie Renée Leroux de Broons, épouse de Henry Pierre Gouïn".

Haut. 74, Larg. 60 cm.
(restaurations anciennes).

Provenance : descendance du modèle, collection particulière, Poitiers.

Portrait on canvas of Anne Marie Renée Le Roux by Alexandre Roslin in 1787. Remained in the model's descendants.

Alexandre Roslin est l'un des artistes suédois les plus en vue à Paris au XVIII° siècle. Né à Malmö, il suit sa première formation à Stockholm auprès de Georg Engelhard Schröder, portraitiste et peintre d'histoire ayant travaillé à la cour. L'élève surpasse rapidement le maître et part tenter sa chance à l'étranger. En 1745, nommé peintre de la cour du margrave Frédéric de Brandebourg-Culmbach, il débute un périple de sept ans qui le mènera à Paris.

Après trois années passées en Allemagne, il obtient une bourse et part faire son "Grand tour" en Italie. C'est probablement à Rome qu'il rencontre le marquis de Marigny, et quand Roslin arrive à Paris au printemps 1752, il y est attendu par les filles de Louis XV. La protection de son compatriote et collectionneur le comte Tessin facilite aussi ses débuts et sa réception à l'Académie royale dès 1753 avec les portraits des peintres Colin de Vermont et Jeaurat. Dès lors il exposera régulièrement au Salon, affirmant sa virtuosité à rendre la vérité de modèles qu'il met en scène dans leurs plus beaux atours et avec des objets qui évoquent leurs activités.

Le 8 janvier 1759, son union avec Suzanne Giroust conforte son insertion dans le milieu de la peinture et lui ouvre les portes de la bourgeoisie : pastelliste et portraitiste reçue à l'Académie en 1770, elle est fille d'un marchand mercier et bijoutier fortuné. Le 22 mars 1772, Roslin obtient le privilège de se voir attribuer le logement qu'occupait Louis Tocqué au Louvre. Quelques mois plus tard sa femme meurt et lui qui n'avait plus quitté Paris depuis son mariage prend un congé pour rentrer en Suède. Il n'y restera pas et après un séjour à Saint-Pétersbourg où il ne réalise pas moins de soixante-quinze portraits dont celui de Catherine II (1776), il rentre à Paris en passant par Varsovie et Vienne. Il expose de nouveau à Paris en 1779 où il présente les portraits des deux frères du roi et de sa soeur.

Quand il peint Anne Marie Leroux, Roslin a cessé de parcourir l'Europe. Il ne quitte plus la scène parisienne et la cour de France où il entretient sa réputation. Il affirme son succès en ajoutant à son nom le titre de "Chevalier" et opte pour une palette de couleurs plus restreinte et des fonds monochromes. Préservé de la tourmente révolutionnaire, il meurt dans son logement au Louvre le 5 juillet 1793, un mois avant la fermeture de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture.

Issue d'une famille de financiers et soyeux tourangeaux, qui donna au XVIIe siècle un trésorier à la France et un maire à Tours, Anne Marie Renée Leroux quitte le château familial de La Plaine à Fondettes pour épouser en mai 1757 le négociant Henri Pierre Goüin (1732-1782), qui est à la tête de la " Maison Gouïn ", la plus ancienne maison de commerce et de banque de la ville de Tours. Sa veuve Anne Marie reprend la direction de la maison de négoce avec ses fils jusqu'en 1786. Elle pose donc pour Alexandre Roslin l'année suivante, avec un accessoire de mode incontournable à l'époque : un éventail dont la monture montre, sans ostentation, sa richesse. Elle décède en 1808, comptant dans sa descendance banquiers, maire de Tours ou collectionneurs et mécènes, dont le fondateur de la Société archéologique de Touraine.
Adjugé : 40 000 €
Alexandre ROSLIN (Malmö, 1718 - Paris, 1793) 
Portrait d'Anne Marie...
Lot 79
Lot 100
SÈVRES. Rare et importante TASSE " LITRON " et sa SOUCOUPE,

première grandeur, en porcelaine tendre, à fond beau bleu sur lequel se détache un très riche décor de quatre médaillons ovales ornés de symboles révolutionnaires et maçonniques (faisceau de licteur, bonnet phrygien, niveau) cernés de filets or, de frises de perles, et de frises feuillagées stylisées or.
Sur la partie inférieure de la tasse, une frise de laurier est placée entre deux frises de perles et filets or. Sur le bord supérieur de la tasse, un ruban tricolore se détache sur un fond hachuré.
Le très riche décor de la tasse se retrouve sur la sous-tasse avec des symboles différents : piques croisées, livre de sciences ouvert avec une pique, œil, et miroir réfléchissant.

Marque : RF Sèvres
Marque du peintre Guillaume Noël (actif à la manufacture de Sèvres entre 1755 et 1804)
Marque 2000 en or du doreur Henry François Vincent dit le jeune (actif entre 1753 et 1806)

1794

Haut. 6,8 cm
Diam. sous-tasse 13,5 cm
Excellent état de conservation et très belle qualité.

Provenance
- Collection Edouard Chappey, vente de sa collection par maîtres Paul Chevalier et Fernand Lair-Dubreuil, Paris le 29 mai 1907, lot 1177.
- Ancienne collection Franck, vente de sa collection organisée par maîtres Jean-Paul Couturier et Raymond de Nicolay, Porcelaines et faïences à décors patriotiques " Révolutionnaires ", Paris le 26 mars 1987, lot 83, adjugée 43.000 francs.
- Collection orléanaise.

Important "litron" cup and saucer, by the painter Guillaume Noël. Rare and rich decoration in Sèvres during the revolutionary period in 1794.

Autres modèles :
- Modèle très proche conservé au musée Carnavalet, Paris. C'est à partir de cet exemplaire que la manufacture Raynaud et Cie à Limoges a réalisé une réédition commémorative, la "Tasse de Lumière", sous le patronage des Amis du musée Carnavalet.
- Une tasse "litron" et sa soucoupe à fond beau bleu, troisième grandeur, réalisées en 1794, sont conservées au musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg, Russie (inv. N°3F 20569 ; entrée en 1918, ancienne collection A.S. D Dolgorukov de Petrograd.)

On y joint une reproduction en porcelaine dure de Limoges éditée pour la commémoration du Bicentenaire de la Révolution française. Manufacture Raynaud et Cie, Limoges. Commande des Amis du musée Carnavalet (Haut. 6, 7 cm.)

Prolongements et vue à 360° par Nicolas Roger sur rouillac.com.
Adjugé : 23 000 €
SÈVRES. Rare et importante TASSE " LITRON " et sa...
Lot 100
Lot 101
SÈVRES. Rare et important CABARET pour le SERVICE de BOUCHE de l'EMPEREUR

en porcelaine dure composé de dix-sept pièces comprenant : un pot à sucre " à pied anse volute ", une théière " Asselin ", une jatte à fruits " hémisphérique ", un pot à lait dit " pot à crème à cornet ", une cafetière, douze tasses " litrons " et leurs soucoupes, décor polychrome et or de cartouches rectangulaires cernés de guirlandes or et ornés de scènes figurées à l'antique de style pompéien, reliés par des guirlandes fleuries sur lesquelles des oiseaux sont perchés.
Les pièces de forme sont ornées de quatre cartouches, les tasses sont ornées de deux cartouches, tous étant différents.
Le décor est peint par Christophe Ferdinand Caron (1791-1815), spécialisé dans la peinture d'oiseaux.

1803-1804

Marque : "Mre Nle. De Sevres -II"
Toutes les pièces sont marquées excepté une tasse.

Pot à sucre "à pied anse volute", haut. : 16,3 cm, haut. anse : 14,4 cm, diam. base : 6,3 cm ;
Théière "Asselin", haut. anse : 20,6 cm, diam. base : 7,6 cm ;
Jatte à fruits "hémisphérique", haut. : 13,1 cm, diam. : 21 cm ;
Pot à lait dit "pot à crème à cornet", haut. anse : 13,6 cm, diam. base : 5,6 cm ;
Cafetière, haut. anse : 23 cm ;
Tasse "litron", haut. : 7,1 cm, diam. : 7,4 cm ; sous-tasse, haut. : 3,4 cm, diam. : 15,7 cm ;

Excellent état de conservation.
Pour le sucrier : petite fêlure partant de l'anse et remontant au col.
Une tasse et sous-tasse de remplacement marquées " halley ".

Provenance
- entré au magasin de vente de la manufacture le 21 ventôse an 12 (12 mars 1804),
- livré au service de la Bouche de la Maison impériale le 1er janvier 1805,
- vente publique, étude Savot, Orléans, le 11 avril 1997,
- collection orléanaise.

Rare and important Sèvres porcelain cabaret decorated with birds by Christophe Ferdinand Caron, Empire period.

Bibliographie : Napoléon Ier & Sèvres. L'art de la porcelaine au service de l'Empire, Camille Leprince (sous la dir.), Feu et Talent, Paris, 2016.

Le présent cabaret est le seul ensemble complet connu parmi les cinq exemplaires livrés au service de Bouche de la Maison de l'Empereur en janvier 1805 (S.C.C., Vbb 2, Folio 8, n°135-9, en date du 11 Nivôse an 12). Il correspond très certainement à celui comprenant dix-sept pièces (voir archive sur rouillac.com). Bien que comprenant plus de pièces le coût du présent cabaret est inférieur. Cela peut s'expliquer par l'absence de dorure sur les parois internes des tasses.

Deux tasses "litron" et un pot à lait dit "pot à crème à cornet" ont été proposés par l'étude Osenat (vente du 20 novembre 2016 ; lots 468-469) ; les tasses diffèrent par leur dorure sur les parois internes. Ces pièces appartenaient à un des quatre autres cabarets.

Le dépareillage des couvercles : les couvercles du pot à sucre et de la théière sont peints en or alors que le couvercle de la cafetière est à fond bleu est vraisemblablement apparu dès le Premier Empire ; les éléments ayant pu être intervertis entre deux déjeuners très similaires.


Prolongements et vue à vue à 360° par Nicolas Roger sur rouillac.com.
Adjugé : 125 000 €
SÈVRES. Rare et important CABARET pour le SERVICE de BOUCHE...
Lot 101
Lot 107
PENDULE à LA LEÇON d'ASTRONOMIE dite du GÉNÉRAL PETIT

en bronze doré, figurant deux femmes assises dans le goût de l'Antique, étudiant à l'ombre d'une sphère armillaire au socle étoilé posé sur une table dans laquelle est enchâssée un cadran émaillé, avec les heures en chiffres romains et graduée pour les minutes. Entre les pieds sabres des fauteuils gondoles, reposent des livres et parchemins. La base en bronze doré est ornée de bas-reliefs figurant des putti tenant des trophées astronomiques encadrés par une longue-vue et un globe terrestre. La base en marbre vert repose sur six pieds toupies.
Le cadran signé "Galle rue Vivienne à Paris".

Empire.

Haut. 40, Larg. 39, Prof. 14 cm.
(une aiguille ressoudée)

Sous un GLOBE (Haut. 49 cm.)

Provenance : d'après la tradition familiale, offert par l'Empereur Napoléon Bonaparte à Jean-Martin Petit (1772-1856) ; par héritage, Ailier.

Bibliographie :
- Pierre KJELLBERG, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, les Editions de l'Amateur, 1997, p. 398, fig. D.
- Giacomo et Aurélie WANNENES, Les plus belles pendules françaises de Louis XIV à l'Empire, Florence, Edizioni Polistampa, 2013, p. 339.

Fait colonel et officier de la Légion d'Honneur suite à ses actes de bravoure pendant la campagne de Russie, Petit est créé général de brigade par l'Empereur en 1813 puis baron d'Empire. Ce fidèle parmi les fidèles, engagé volontaire en 1792 et qui fit la campagne d'Egypte, commande à Waterloo l'héroïque premier régiment des grenadiers à pied de la Garde, ce qui lui vaudra lors des Adieux de l'Aigle à Fontainebleau cette distinction par Napoléon Ier : "Je ne puis vous embrasser tous, mais j'embrasse votre général. Venez, général Petit, que je vous presse sur mon cœur." L'épisode est illustré par le célèbre tableau d'Horace Vernet, dont la copie par Antoine-Alphonse Montfort est conservée au château de Versailles.

D'après la tradition familiale, Petit reçoit, comme d'autres dignitaires du Premier Empire, cette pendule, dont le dessin de 1807, conservé au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale, est dû à Reiche. La qualité d'exécution par Claude Galle (1759-1815), montre la haute estime dont lui témoignait l'Empereur. Lieutenant général des armées, Pair de France puis commandant des Invalides, Petit conserve précieusement cette relique historique de la gratitude impériale, qui est transmise il y a trois générations à la famille des actuels propriétaires par Louis Marie Georges Bonnet (1848-1907), voyer de la ville de Macon, qui l'aurait reçu du général Louis Jean Edmond PETIT (1820-1894), fils du général d'Empire.
Adjugé : 13 500 €
PENDULE à LA LEÇON d'ASTRONOMIE dite du GÉNÉRAL PETIT

en bronze...
Lot 107
Lot 108
Anthelme-François LAGRENÉE (Paris, 1774 - 1832)
Portrait d'un jeune officier cuirassier

Toile signée en bas à droite

Haut. 115,5 Larg. 89 cm.

Provenance: collection de Sologne.

Portrait of a young cuirassier officer, oil on canvas painted by Anthelme-François Lagrenée.

Fils de Louis Lagrenée l'aîné, élève de François-André Vincent, Anthelme Lagrenée s'engagea dans l'armée sous la Révolution et ne reprit le pinceau qu'au début de l'Empire. Il séjourna en Russie en 1823, appelé par l'empereur Alexandre Ier. Il avait épousé une comédienne et se spécialisa dans les portraits d'acteurs, pour lesquels il fut même comparé à François Gérard (Paul Marmottan, 1912). Il est aussi l'auteur du portrait de Talma en Hamlet (1814) et de Mademoiselle George dans le rôle de Camille des Horaces (1819), tous deux conservés à la Comédie Française.

Dans ce portrait de jeune militaire, le peintre s'inspire de ceux réalisés par le baron Gros (notamment le Portrait du Second Lieutenant Charles Legrand, c. 1810, Los Angeles County Museum) et de ceux de Géricault (Cuirassier assis sur un tertre, 1814, Musée du Louvre et Cuirassier blessé quittant le feu, 1814, Louvre).

Lagrenée peint ici un jeune cuirassier de la Restauration devant un paysage au fond duquel une troupe s'exerce. C'est un officier, lieutenant en premier, à épaulette et contre épaulette en passementerie d'argent. Son casque à chenille et jugulaires dorées confirme son grade, tout comme les agrafes d'épaulières en mufle de lion doré ainsi que les doublures d'épaulière et la ceinture en maroquin brodé.

Son sabre muni d'une dragonne fine d'officier de cavalerie, porte sur la coquille les armes fleurdelisées de son régiment. Il ne s'agit ni des régiments de Condé et d'Orléans, ni de ceux du Dauphin et de la Reine. Reste comme possibilités les régiments d'Angoulême et de Berry, peut-être le sixième régiment de cuirassiers Condé, créé vers 1815. On retrouve la couleur rouge écarlate caractéristique de ce corps d'armée sur la fraise dépassant de la cuirasse, sur les épaulières ainsi que sur la ceinture (on retrouve cette couleur distinctive sur la bande de pantalon). Dans le cas, la ville au second plan pourrait être Fontenay-au-Comte.
Adjugé : 14 000 €
Anthelme-François LAGRENÉE (Paris, 1774 - 1832)
Portrait d'un jeune officier cuirassier...
Lot 108
Lot 109
Louis GAUFFIER (Poitiers 1762 - Florence 1801)
La cueillette des oranges,
reunion de famille d'un diplomate accrédité en Italie sous le Directoire

Toile signée et datée (1797-98) en bas à gauche : " L. Gauffier / Flor. ce an 6° /de la Rep. e "
L'esquisse de cette composition est conservée au musée du château de Versailles (MV 4851).

Haut. 69, Larg. 99 cm.
(restaurations anciennes).

Provenance : famille d'Alexandre Marie Gosselin de Sainct-Même (Paris, 1746 - Marseille, 1820), administrateur des Subsistances Militaires de l'armée d'Italie ; par descendance jusqu'en 2020.

Orange picking. Canvas signed by Louis Gauffier, located in Florence and dated year 6 of the Republic, 1797-1798, and whose sketch is kept at the Palace of Versailles.

" Les portraits en plein air comptent, peut-être, parmi les oeuvres les plus personnelles. Gauffier présente ses personnages, très souvent, sur une terrasse ; ils s'appuient sur une balustrade ou, plus fréquemment, sur des fragments antiques, chapiteaux ou bases de colonnes. Ils se détachent sur un fond de paysage lointain. " Cette analyse du peintre publiée par Crozet en 1936 s'applique parfaitement à notre tableau inédit (R. Crozet, Louis Gauffier (1762-1801), Bulletin de la société de l'Histoire de l'Art Français, Années 1941-1944, publié en 1947, p.100 à 113). Sur celui-ci, la présence de l'oranger dans un pot en terre, posé sur un chapiteau corinthien renversé, apporte à cette réunion familiale un charme pittoresque méditerranéen, un parfum de "dolce vita", auquel participent aussi les détails : l'appareil de briques derrière le crépi sur le mur à gauche, ou l'arrosoir. L'ambiance familiale est rousseauiste ; la mode vestimentaire est française, comme le montre la robe chemise, probablement en plumetis, avec ceinture dorée à taille haute que porte la jeune mère.

Louis Gauffier abolit ici les catégories traditionnelles des genres académiques : portraits, scène de genre, nature morte (arrosoir, arbre) sont entremêlés dans une composition en frise caractéristique de la peinture d'histoire néoclassique. A l'exception de la petite fille tenant une poupée, les figures féminines et masculines sont regroupées sur un seul côté de la toile (comme dans les tableaux de David de cette période).

Elève de Taraval à Paris et lauréat du Prix de Rome en 1784 ex-aequo avec Jean-Germain Drouais, Gauffier passe le reste de sa vie en Italie. En 1793, des manifestations anti-françaises obligent les pensionnaires de l'Académie de France à se réfugier à Florence, sous la protection de François Cacault. Il se lie d'amitié avec le milieu cosmopolite et cultivé du poète Vittorio Alfieri et de son épouse Louise Stolberg, duchesse d'Albany. Il fréquente les artistes de passage dans la capitale toscane - Gérard, Gros, Garnier -, ou ceux qui s'y sont installés, des républicains comme Boguet, Gagneraux, les frères Sablet ou antirévolutionnaires et anglophiles comme Fabre. Il se range dans ce second camp. Il abandonne les sujets religieux ou d'histoire antique pour se consacrer aux portraits, mis en scène comme des "conversation pieces" anglaises (Zoffany) et développe une sensibilité moderne au paysage de plein air. La plupart de ses modèles sont des aristocrates russes ou anglais du Grand Tour, des officiers français, et plus rarement des Italiens. Mais ces personnages sont souvent isolés. Les groupes familiaux sont très rares, moins ambitieux, limités à un petit nombre de personnages dans un intervalle de dates proches du notre : "La famille d'André-François Miot, comte de Melito, consul de France à Florence", 1796 (Melbourne, National Gallery of Victoria, illustration 2), ou la "Famille Salucci", 1800 (Paris, Musée Marmottan).

On peut s'interroger sur les fruits représentés et sur le lieu. Ne s'agirait-il pas de mandarines, ou plus encore d'oranges amères, comme le laisse penser la forme des feuilles. La " Limonaia " (orangeraie en français) du jardin du Boboli, adjacente, au Palais Pitti, construite en 1778/1779 comprenait une très riche collection d'arbres d'agrumes (encore utilisée aujourd'hui, son architecture actuelle date de 1816). On remarquera que le vase conique en terre-cuite décoré d'une frise de guirlandes - et ici d'une tête d'Hermès - est typique de la Toscane ; très poreux, il laisse passer l'eau en excès. En 1801, Gauffier reprendra ce motif de l'oranger planté dans un pot posé en hauteur, dans le "Portrait en pied d'un officier de la République Cisalpine" (Paris, musée Marmottan, illustration 3).

Réunion de la famille Sainct-Même sous le Directoire
par Aymeric Rouillac


Découverte inédite, cette toile était conservée jusqu’au printemps 2020 dans la descendance varoise du capitaine de vaisseau Philippe de Centenier de Fauque (1895-1963), qui disait lui-même l’avoir toujours vue chez ses parents. Elle n’était connue que par son modelo conservé au château de Versailles et sobrement titré « Réunion de famille d’un diplomate accrédité en Italie sous le Directoire. » Parmi les ancêtres de ce collectionneur figurent notamment un général d’Empire, le baron Jean-Jacques d’Azémar et un capitaine dans le Piémont, Joseph Fauque de Centenier ; mais ce ne sont pas eux qui sont représentés, faute de descendance en 1797.

Le commanditaire de cette toile est en réalité Alexandre Marie Gosselin de Sainct-Même (Paris, 1746 - Marseille, 1820). Âgé de cinquante-et-un ans en 1797, il a vingt-quatre ans de plus que sa femme Anne Henriette Élise Assailly (1770-1859), qu’il a épousé en 1784, âgée de vingt-sept ans sur cette toile. Son portrait présumé attribué à Rémi-Furcy Descarcin (1747-1793) le figurant un peu plus jeune probablement avant son mariage, a été présenté il y a peu de temps aux enchères avec le concours du cabinet Turquin (vente à Vannes, Me Ruellan, 19 mai 2018, n°46).

Le couple est ici entouré de cinq de ses enfants. Le garçon à droite est Alexandre Henry, né à Marseille en 1786, qui a alors onze ans. La jeune fille en robe bleue à l’arrière est Anne Joséphine « Laurette », dont descendait Philippe de Fauque, née à Marseille en 1788 et âgée de neuf ans en 1797. Les deux filles en robes blanches sont Antoinette Françoise « Mélanie » (née à Marseille en 1790, âgée de sept ans) et Adèle Honorine (née à Marseille en 1793, représentée à l’âge de quatre ans). Le bébé est Charlotte (Caroline) Alexandrine « Élise » (née à Paris en 1795 et âgée de deux ans sur le tableau). La dignité consulaire de son père est évoquée par la toge pourpre sur laquelle elle est assise. Ne manque que leur dernier fils Eugène Maurice, qui naîtra à Paris en 1800.

Le portrait fidèle de cette famille nous est dressé par la duchesse d’Abrantès dans ses mémoires : « Ma mère avait retrouvé à Paris une famille de Marseille à laquelle elle était sincèrement attachée. M. et madame de Saint-Mesmes étaient bien les meilleurs, les plus excellens amis. M. de Saint-Mesmes était à la tête d'une partie des fournitures de l'armée d'Italie. Il était assez âgé pour être le père de sa femme, jeune et charmante personne, qui l'aimait avec autant de tendresse et même d'amour que s'il eût été le plus beau garçon de Paris. Sa vertu, sa pureté, la rendaient vraiment intéressante. Je me sens heureuse, en rappelant seulement son souvenir. J'éprouve une sorte de calme qui rafraîchit mon sang, lorsque je me rappelle cette jeune mère entourée de six ou sept enfans qu'elle avait nourris, et s’occupant, au milieu d'eux, des soins de sa maison, comme une jeune Grecque aurait pu le faire jadis au sein de son gynécée. » (in Laure Junot duchesse d'Abrantès (1784-1838), Mémoires de Madame la duchesse d'Abrantès, ou Souvenirs historiques sur Napoléon : la Révolution, le Directoire, le Consulat, l'Empire et la Restauration. Tome 2. 1831-1835, p.97-99)

La jeune femme recueillant les oranges à gauche, aux allures de vestale, est une amie intime de la mère de famille, dont parle aussi la duchesse d’Abrantès comme d’une jeune femme qui entrera ensuite sous les ordres comme religieuse bénédictine et qui, pour témoigner sa reconnaissance à Madame de Sainct-Même qui avait été sa Providence, vint « s’établir pendant des mois entiers chez elle où elle enseignait la parole de Dieu à ses enfants. »

Des études historiques récentes recensent une quarantaine de diplomates représentant la France en Italie sous le Directoire. La plupart du personnel en poste dans la péninsule, ou des voyageurs du Grand Tour qui ont publié à cette époque, sont soit de jeunes hommes nés dans les années 1770 et fraîchement mariés, ou soit des célibataires, si non endurcis, du moins géographiques. Rares sont les familles de diplomates présentes en Italie en cette période de guerre. Bien que son activité diplomatique ne soit pas strictement référencée sous le Directoire, Alexandre de Sainct-Même aurait été Consul général de France pour le royaume des Deux-Siciles. Le 16 avril 1793, on trouve sa signature aux côtés de celle de Miot sur un document officiel comme administrateur des Subsistances Militaires. C’est à ce titre qu’il est alors accrédité en Italie, comme le rappelle la duchesse d’Abrantes.

Le fait qu’Alexandre de Sainct-Même soit séparé de sa femme et de ses enfants par une balustrade illustre peut-être la séparation physique de la famille, restée en France, alors que lui parcourt l’Italie ? Louis Gauffier est coutumier de la réunion sur une toile de différentes générations séparées physiquement, comme en témoigne son autoportrait avec son père dans le Retour du fils prodigue qu’il lui envoie peu de temps avant de mourir (Musée de Rochefort). Il en va de même avec son autoportrait dans La famille de l’artiste posant avec son épouse, également peintre, et leurs deux enfants au pied d’un chapiteau (ancienne collection Artus, Paris).

En 1803, Sainct-Même est l’un des trois témoins du prince Camille Borghese pour son mariage, et se présente comme Commissaire général pour les relations commerciales de Naples à Marseille. Sous le règne de Joachim Napoléon (1806-1808), il sera nommé directeur général de la régie des subsistances militaires du royaume de Naples et des Deux-Siciles. De façon anecdotique, l’un des témoins de mariage de Pauline, la sœur chérie de Napoléon Bonaparte n’est autre que, une nouvelle fois, le conseiller d'État Miot, celui-là même dont Gauffier a représenté la famille alors qu’il était consul à Florence en 1796 (Melbourne, National Gallery of Victoria). Le contraste entre ces deux toiles est d’ailleurs saisissant : alors que sur la nôtre règnent la félicité, la beauté et la bonté, le portrait de la famille d’André-François Miot, futur comte de Melito, montre des visages veules ou serviles, aux sourires grimaçants sous les auspices du buste de Joseph Bonaparte. Gauffier masque difficilement son aversion pour la Révolution française dans cet autre portrait et semble s’être heureusement pris ici de sympathie pour cette famille, par ailleurs en relation avec les Miot qui l’avait précédé dans l’atelier du peintre.

Installé à Florence, Gauffier voyage à travers l’Italie dans les années 1796-1798, notamment à Naples où il réalise les portraits d’officiers républicains. De la même façon qu’il commencera le portrait de Victor-Léopold Berthier, général de division devant la baie de Naples, et qu’il le finira et situera ensuite à Florence (ancienne collection Hollande, Paris), il est n’est pas impossible que le peintre ait commencé notre tableau dans une autre ville de la péninsule pour le terminer dans sa ville de résidence, où il le signe, le date et le situe.

Réalisé en l’an VI, après le traité de Campo Formio mettant fin à la première campagne d'Italie par Bonaparte, notre tableau figure la cueillette des oranges, entre l’automne 1797 et le printemps 1798. Si le choix d’une orangeraie pose un cadre aristocratique, symbole de luxe et de pouvoir qui flatte son riche commanditaire, c’est surtout une évocation d’un chef d’œuvre de la peinture italienne : La naissance du Printemps par Boticelli. Gauffier met à son tour harmonieusement en scène huit personnages dans une orangeraie, non pas en fleur mais au moment où le fruit est mur et qu’il faut le cueillir.
Adjugé : 660 000 €
Louis GAUFFIER (Poitiers 1762 - Florence 1801) 
La cueillette des...
Lot 109
Lot 120
Paul César HELLEU (Vannes, 1859 - Paris, 1927)
Le Parasol

Toile monogrammée H.

Haut. 52, Larg. 29,5 cm. (réentoilée)

Provenance :
- ancienne collection lady Jane Abdy, Londres.
- sa vente, Christies, Londres, 25 avril 2017, n°39.

The Parasol, monogrammed canvas by Paul César Helleu from the former collection of lady Jane Abdy.

Bibliographie : A.M. Bergeret-Gourbin & M.L. Imhoff, "Paul Helleu", catalogue d'exposition, Alençon, 1993, p. 148, no. 23 (reproduit pleine page p. 128).

Formé à l'École des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme, Helleu rompt avec la peinture académique pour aller peindre sur le motif avec ses amis impressionnistes. Pourtant ce n'est pas dans la conquête des effets lumineux que se dessine le style Helleu, mais plutôt dans la vie elle-même. Dandy, il se lie avec les grandes figures mondaines de son temps, parmi lesquelles : Robert de Monstesquiou, Giovanni Boldini, les Goncourt et Marcel Proust. Il inspire d'ailleurs à ce dernier le personnage d'Elstir dans "À la recherche du temps perdu".

À l'instar de son alter-ego littéraire, Helleu aime la mer et le yachting presqu'autant qu'il aime les femmes. C'est d'ailleurs sa manière d'esquisser les grâces féminines qui fait de lui l'artiste emblématique du Paris de la Belle Époque. Notre " Parasol " rappelle le parapluie de "La Femme en blanc" au musée Pouchkine. Comme souvent, Helleu allie technique maitrisée et point de vue quasi photographique. Son goût naturel pour la couleur s'exprime avec liberté : le fil conducteur de celui qui fit de sa vie de dandy une véritable œuvre d'Art.
Estimation : 20 000 € ~ 25 000 €
Paul César HELLEU (Vannes, 1859 - Paris, 1927)
Le Parasol

Toile monogrammée...
Lot 120
Lot 122
Gustave LOISEAU (Paris, 1865 - 1935)
La neige, Pontoise, le pont de chemin de fer, glaçons sur l'Oise, 1914.

Toile signée et datée en bas à gauche.
Étiquettes au dos avec les numéros "20442", "10511" et directement sur le châssis "7860".

Haut. 60, Larg. 81 cm (restaurations).

Provenance :
- vente à Meaux, Me Corneillan, 22 mars 1992, reproduit en couverture du catalogue, n°13.
- collection particulière, Vienne ; par descendance.

Certificat de libre circulation.

Snow under the Pontoise truss bridge in 1914, oil on canvas by Gustave Loiseau.

Bibliographie :
- Christophe DUVIVIER, Loiseau paysages d'Île-de-France et de Normandie, Paris, Somogy éditions d'art, 2018, pour des oeuvres comparables.
- exposition Gustave Loiseau au musée Camille Pissarro, 2018, à comparer avec des œuvres illustrées pp. 62, 63, 67 présentant le même pont de Pontoise.

À partir de 1887 Gustave Loiseau décide de consacrer sa vie à la peinture. Il séjourne alors à Pont-Aven bénéficiant avec ses acolytes Maxime Maufra, Henry Moret et Émile Bernard des conseils de Paul Gauguin. De 1904 à 1935 il s'installe à Pontoise. Sa peinture explore alors le cycle des saisons à partir de vues du quartier de l'Hermitage, où à l'instar de notre tableau de son pont. Cette construction métallique à treillis de 1860, et en service jusqu'en 1932, était le pont de la première ligne de chemin de fer de la ville. La peinture de Gustave Loiseau s'y déploie entre bruyante modernité et douces variations de l'hiver. L'exposition dédiée à l'artiste postimpressionniste au Musée Camille Pissarro a permis d'apprécier le pont de Pontoise dans l'évolution des saisons confronté à celle de sa peinture. Datée de 1914, notre œuvre s'inscrit parfaitement dans cette série. Souvent représenté pris par la glace, le pont métallique y apparaît figé, contrastant entre la vitesse de la machine à vapeur et lenteur des glaçons transportés par l'Oise.
Estimation : 30 000 € ~ 50 000 €
Gustave LOISEAU (Paris, 1865 - 1935)
La neige, Pontoise, le pont...
Lot 122
Lot 123
Claude MONET (Paris, 1840 - Giverny, 1926)
Les Nymphéas (fragment).

Toile.

Haut. 42,7 Larg. 46,7 cm.
(restaurations).

Provenance :
- succession Michel Monet ; donné à la famille Blin, jardinier de Claude Monet ;
- par descendance, Gérard Blin, Giverny ;
- collection Patrick Dumont, camarade de Gérard Blin, Eure ;
- collection particulière, Val d'Oise.

A fragment of the Nympheas by Claude Monet offered to his gardener.

Les fragments de Claude Monet ne font pas l'objet d'avis d'inclusion du Wildenstein Platner Institute mais sont conservés dans les archives de cette institution au titre de document informatif.


Le cycle des Nymphéas est probablement la série la plus célèbre de Claude Monet. Le père de l'impressionnisme livre, devant son bassin de nénuphars à Giverny, une peinture évolutive : un art de l'éphémère qui anticipe l'abstraction. Parmi ces toiles invariablement hautes de deux mètres, celles conservées au musée de l'Orangerie à Paris offrent un panorama inoubliable. Pourtant, Monet se montre parfois hésitant, confronté à la difficulté de représenter l'impression que produit chez lui " de l'eau avec de l'herbe dans le fond […] c'est admirable à voir, mais c'est à rendre fou de vouloir faire ça ". Ces autres toiles qu'il a lacérées et parfois jetées ont quelque fois échappé à la destruction. Récupérées par sa belle-fille, ou parfois utilisées comme décor mural par son jardinier Eugène Blin, quelques reliques des Nymphéas subsistent encore.

À la mort de Michel Monet, le fils du peintre, les Blin disposent de l'usufruit de la maison de Giverny et reçoivent ces toiles. Le fragment que nous présentons appartenait à un camarade de Gérard Blin, le fils du jardinier du peintre, ainsi qu'en témoigne leur directrice d'école dans une lettre autographe. Il est à rapprocher d'un autre fragment exposé en 1992 à la Stadthalle à Balingen lors de l'exposition "Claude Monet" (n°32), puis vendu à Paris le 21 novembre 2011 (Me Millon, n°63). Ces feuilles de nénuphars posées sur l'eau nous éclairent tel un phare de l'histoire de l'Art, symboliquement sauvegardées par celui qui avait la charge de prendre soin du sujet de ce cycle.
Adjugé : 50 000 €
Claude MONET (Paris, 1840 - Giverny, 1926)
Les Nymphéas (fragment).

Toile.
 
Haut....
Lot 123
Lot 125
Alberto GIACOMETTI (Borgonovo, 1901 - Coire, 1966)
Lampe modèle "flambeau", petit modèle, c. 1934.

Bronze.

Haut. 44,5 cm.
(électrifiée).

Le Comité Giacometti a confirmé l'authenticité de cette œuvre qui porte le numéro AGD 4151 et a été gravée.

Provenance :
- collection Francis Gruber (1912-1948) ;
- offert par George Bernstein (1916-2005), veuve de Francis Gruber en cadeau de mariage à Marcel Degliame (1912-1989), dit Fouché, et à son épouse Jeannine Manuel, 1972.

"Torch" lamp, small model, circa 1934, a bronze proof by Alberto Giacometti from the former collection of Francis Gruber.

Notre lampe provient de la collection du peintre expressionniste Francis Gruber, proche ami d'Alberto Giacometti, qui réalisa sa pierre tombale en 1948. Sa veuve George, fille du dramaturge Henri Bernstein, l'offre en 1972 comme cadeau de mariage à ses amis Degliame. Janine l'a en effet accompagnée pour lancer le magasin Kitchen Bazaar à Paris dans les années 1960, puis à Tours. Syndicaliste et grand résistant sous le nom de Fouché, Marcel Degliame était également un homme de théâtre et de télévision, dirigeant le théâtre de Babylone. La lampe ornait son bureau jusqu'à sa mort.

LOT REVENDU sur FOLLE ENCHÈRE de Monsieur Cristobal del Castillo de Mora y Aragon, membre d'honneur du comité Jean-Michel Frank, domicilié 36 rue de Montpensier à Paris, à l'adresse du siège social de HL Castillo dont le président est Monsieur Jean-Paul Hureau, également Directeur général adjoint de Oudart Patrimoine.

Bibliographie :
- Christian BOUTONNET, Rafael ORTIZ, Diego Giacometti, Paris, Les Editions de l'Amateur, Galerie l'Arc en Seine, 2003, une autre épreuve en bronze reproduite p. 43.
- Pierre-Emmanuel MARTIN-VIVIER, Jean Michel Frank, l'étrange luxe du rien, Paris, Norma Editions, 2006, d'autres versions illustrées pp. 28, 29, 68 et 152.
- Adolphe CHANAUX et Léopold Diego SANCHEZ, Jean-Michel Frank, Paris, 1997, une épreuve titrée "Lampe à piètement géométrique" reproduit p. 239.

La lampe "Tériade"
La Fondation Giacometti conserve dans ses collections plusieurs exemplaires en plâtre et en bronze de ce modèle. L'un d'entre eux, en plâtre blanc (AGD 511) provient de l'ancienne collection de l'éditeur Tériade. Le catalogue de la vente de la succession d'Alice Tériade (Artcurial, Paris, 20 octobre 2007, n°a49) précise : "Ce modèle était également appelé par Annette Giacometti "lampe Tériade". Tériade a possédé cette lampe de longues années et l'avait posée sur son bureau, rue Férou. Quelques dessins d'Alberto Giacometti l'illustre."

« Giacometti Gruber un regard partagé »,
« Alberto Giacometti et Francis Gruber se connaissent depuis le début des années trente. Leurs ateliers sont voisins rue Hippolyte-Maindron non loin de la villa d’Alésia, dans un Montparnasse mythique où les artistes renouvellent les codes esthétiques. La pratique assidue du dessin resserre leurs liens amicaux, qui ne se relâcheront pas. Giacometti se rend régulièrement dans l’atelier de Grüber, où il dessine « Nu dans l’atelier » en relation avec les figures hautes qui, dès 1946, font leur réapparition dans l’atelier de Giacometti, et notamment avec Annette ».
Galerie de la Présidence, 2017

Giacometti et les arts décoratifs
"La véritable implication de Giacometti dans le monde des arts décoratifs se développe réellement à partir de sa rencontre avec le décorateur Jean-Michel Frank avec qui il collabore régulièrement tout au long des années 1930. Plus qu’une simple relation de travail, c’est une véritable amitié qui va se nouer entre les deux hommes et ne prendra fin qu’au décès tragique de Jean-Michel Frank en mars 1941. Dans chacun de ces projets, le décorateur utilise de nombreux éléments décoratifs déjà conçus par Giacometti, (lampe de table, lampadaires, appliques, vases), mais lui passe également commande de nouvelles pièces. Parmi les collaborateurs de Frank, Alberto Giacometti occupe une place privilégiée. Aucun aménagement ne sera complet sans inclure au moins une de ses créations. En tout, ce sont près d’une centaine de modèles que le sculpteur inventera pour le célèbre décorateur."
in Thierry Pautot, Fondation Giacometti.
Adjugé : 165 000 €
Alberto GIACOMETTI (Borgonovo, 1901 - Coire, 1966)
Lampe modèle "flambeau", petit...
Lot 125
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