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TABLEAUX & DESSINS ANCIENS

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Lot 1
L'ANCÊTRE DES RÉSEAUX SOCIAUX


Rare et bel ensemble de dessins provenant d'un album AMICORUM assemblé par le baron François-Adolphe ACKERMANN (1809-1890) régent de la Banque de France, pour sa femme née Louise Marie Boquet de Saint-Simon et conservé depuis dans sa descendance au château de Coulonges à Rahay (Sarthe).

Il était de bon ton en remerciements d'un séjour, d'une chasse, d'un week-end à la campagne, d'offrir au XIXè non un bouquet de fleurs ou des chocolats, mais un dessin, une aquarelle qui rejoignait un épais album constitué à ce effet : l'amicorum. Livre d'amitié, témoignage d'affection de souvenirs, rare témoin d'une pratique culturelle et sociale des grandes familles.

Celui du château de Coulonges - constitué par les Ackermann, à partir de leur mariage en 1836 - comprend de délicates œuvres de Bonington, Decamps, Vincent, Coignet, Vernet, Francia, Grandville, Garneray. Paysages, scènes de genre, voyages, vie domestique, nature morte : tout le charme du milieu du XIXè. Près de soixante de feuilles, (31 numéros dont on joint 26 autres œuvres) non encadrées de format moyen (20 x 30 cm) conservées à l'abri de la lumière, comme des regards jusqu'à ce jour…

Seront présentés parallèlement : la reliure aubergine finement ouvragée de cet Amicorum (avec sa housse de protection), et l'inventaire de l'époque par ordre alphabétique dans une élégante reliure mosaïquée émeraude.


FRANÇOIS ADOLPHE AKERMANN

Né le 7 novembre 1809 à Paris, c'est un financier, régent de la Banque de France du 27 janvier 1859 au 28 mars 1890 jour de sa mort, à 80 ans.
Petit-fils d'André Joseph Bernard Akermann (1743-1824), receveur général des finances de l'arrondissement de Namur, bourgmestre et châtelain de Boneffe (royaume des Pays-Bas, actuelle commune d'Éghezée), fils de François Joseph Akermann (1772-1848), receveur général des finances du département de Sambre-et-Meuse (1808-1814) puis des Ardennes (1815-1833), sa sœur Pauline Akermann épousera Jules Collart-Dutilleul, procureur général près la Cour des comptes, et sera la mère de François-Ernest Dutilleul.

Marié à Louise Marie Boquet de Saint-Simon en 1836, François Adolphe Akermann aura une fille qui épousera le vicomte Hippolyte Jaubert, fils de Hippolyte François Jaubert. À la mort de son frère Aimé Bernard Auguste Akermann en 1855, il deviendra tuteur de ses neveux François Auguste (1850-1867) et Bernard François Eugène Akermann (1853-1938).

Formé à la comptabilité générale du ministère des Finances, puis assistant de son père, François Adolphe Akermann devient receveur général des Finances du département de la Dordogne en 1834 à l'âge de 25 ans. Habile financier, comme l'était son père selon le biographe Victor Lacaine, François Adolphe connaît un succès croissant et est rapidement muté dans la Sarthe (1838), département où est situé le domaine familial de Coulonge, à Rahay, qu'il fait entièrement reconstruire. Il fut également maire de Rahay après son père et ses frères Aimé-Bernard et Paul.
Il est sous-gouverneur de la Banque de France par intérim du 27 décembre 1870 au 4 janvier 1871, en même temps qu'Adrien Le Bègue de Germiny et Auguste Legrand de Villers.

Lors du mariage d'Henriette Akermann, en 1877, avec le vicomte Henri de Bouillé, sa famille reçoit les éloges du " comte de Chambord " (" Henri V " pour les légitimistes) dans une lettre écrite par ce dernier au père du marié (écrite à Frohsdorf le 25 juillet 1877).
François Adolphe Akermann meurt en 1890 dans sa résidence avenue Montaigne à Paris, il est commandeur de l'ordre de la Légion d'honneur.

Sources et remerciements : fonds famillial, archives Banque de France, Wikipédia.
L'ANCÊTRE DES RÉSEAUX SOCIAUX 


Rare et bel ensemble de dessins...
Lot 1
Lot 44
Attribué à Rosalba CARRIERA (Chioggia, 1675 - Venise, 1757)
Portrait présumé de Watteau de trois-quarts.
Pastel.

Haut. 34, Larg. 26 cm.
(bande de papier rajoutée dans le bas).

Provenance :
- Peut être vente La Live de Jully, Paris, 5 - 16 mars 1770, n° 129 (Portrait de Watteau en buste, on voit le haut d'une chaise sur laquelle il est supposé assis, pastel de 12 pouces sur 10) Acquis 113 livres à cette vente par Rémy.
- Collection tourangelle de Luynes
- Vente Rouillac, Cheverny 10 juin 2007 n°80, puis Vendôme 24 février 2008, n°12.
- Succession Nabon, vente au profit de l'Association diocésaine de Blois.

LE PORTRAIT DE WATTEAU PAR ROSALBA CARRIERA DANS LA COLLECTION LA LIVE DE JUILLY

À Paris depuis mai 1720, Rosalba Carriera rencontre Watteau pour la première fois le 21 août de la même année, alors que celui-ci vient de rentrer d'Angleterre. L'admiration de Watteau pour la Vénitienne ne fait aucun doute. On sait en effet qu'il avait manifesté le désir de la rencontrer comme en témoigne la correspondance entre Vleughels et Rosalba, le 20 septembre 1719, il écrivait : " Il y a ici un excellent homme nome Mr Vatteau dont peut être vous avez entendu parler, il souhaitteroit bien vous connoitre […] et voudroit avoir un petit morceau de vous, il vous envoiroit un de sa main ".

Rosalba mentionne dans son journal qu'elle entreprend le 11 février 1721, pour Crozat, le portrait de Watteau. Elle quitte définitivement la France le 15 mars. Watteau, quant à lui, quitte Paris pour Nogent-sur-Marne où il meurt le 18 juillet à la suite d'une maladie contractée à son retour de Londres.

Notre pastel n'est pas celui que Rosalba Carriera effectue pour Crozat, puisqu'il s'agit de celui conservé à Trieste (Museo di Santa Caterina, inv. P.190) et identifié par Cailleux en 1966. La feuille peut être néanmoins rapprochée d'une étude préparatoire conservée à Francfort (Städelsches Kunstinstitut). Bernadina Sani note que la pose et l'expression ne sont pas caractéristiques du travail de Rosalba Carriera, ce qui pourrait amener à penser qu'il ne s'agit pas d'une étude d'après nature mais d'après des dessins de Watteau lui-même. Notre pastel pourrait donc être un témoignage rare du travail de la pastelliste où elle s'intéresse particulièrement à la physionomie du personnage. Pour Sani, ce pastel et son étude préparatoire sont une réflexion sur les techniques stylistiques de Watteau. Ce dernier rendait en effet compte des sentiments dans son œuvre, et Rosalba ici se fait l'interprète de cette nouvelle sensibilité. Nul doute que la Vénitienne fut séduite par Watteau, elle exprime toute sa reconnaissance dans une lettre à Jean de Julienne où elle parle de " l'inimitable Vato ".

La comparaison stylistique avec d'autres portraits de Rosalba daterait ce pastel vers 1720-1721, même s'il ne peut pas être identifié avec certitude comme le portrait de Watteau mentionné par Crozat.

La provenance de ce pastel est prestigieuse puisqu'il apparaît peut-être dans la vente de La Live de Jully en 1770, un des grands amateurs du siècle des Lumières. Il est alors acquis par le marchand Rémy et le portrait disparaît jusque dans les années 1950, où Jacques Wilhelm le redécouvre dans une collection particulière et lui consacre un article dans la Gazette des beaux-arts.

Bibliographie :
- J. Wilhelm, "Le portrait de Watteau par Rosalba Carriera", Gazette des Beaux - Arts n° XLII, Paris, 1953, pp 235 à 246, reproduit fig. 3 ;
- J. Cailleux, "Un portrait de Watteau par Rosalba Carriera", in Miscellanea J. Q. van Regteren, Amsterdam, 1969, pp. 174 à 177 ;
- B. Sani, " Rosalba Carriera ", Turin, 1988, cité sous le n° 143.
- B. Sani, " Rosalba Carriera 1673-1757 : Maestra del pastello nell'Europa ancien régime ", Turin, 2007, p. 166-167, n°161, repr.
Adjugé : 9 100 €
Attribué à Rosalba CARRIERA (Chioggia, 1675 - Venise, 1757)Portrait présumé...
Lot 44
Lot 49
Jean-Baptiste OUDRY (Paris, 1686 - Beauvais, 1755), atelier de
Le Loup plaidant contre le Renard par devant le Singe.
Pinceau et lavis d'encre noire, lavis brun, crayon noir et traces de sanguine, rehauts de gouache blanche sur de nombreuses feuilles assemblées et marouflées sur toile.

Haut. 260, Larg. 196 cm.

Bordure d'encadrement dessinée moderne et feuille accolée en bas au centre moderne.
(accidents et restaurations, taches).
Annotations de dimensions : "7 pieds 10 p 6 lignes" ; "premier de 3p 7p" ; "3me de 3p 7p".

Workshop of Jean-Baptiste OUDRY. The Wolf pleading against the Fox before the Monkey. Brush and black ink, brown ink, black pencil, sanguine traces and white gouache highlights on numerous sheets assembled and mounted on canvas.

Bibliographie : Jean Locquin, Catalogue raisonné de l'œuvre de Jean-Baptiste Oudry Peintre du Roi (1686-1755), Archives de l'Art Français, réimpression de 1968, ed. de Nobele, Paris, p.100, n°534.

En 1736, la Manufacture de Beauvais demande à Oudry six sujets pour une tenture en quatre pièces dont voici les intitulés : La Lice et sa compagne, Les deux Chèvres, Le Renard et le buste, Le Renard et les raisins, Les Poissons et le Cormoran, Le Loup et le Renard. Locquin précise n'avoir pu identifier les cartons, n'ayant pas retrouvé les tapisseries.
Entre 1729 et 1734, Oudry dessine 277 dessins pour illustrer les Fables, dont l'édition par Jombert se fera de 1755 à 1759. La gravure pour " Le Loup plaidant contre le Renard par-devant le Singe ", exécutée par Sornique, est en sens inverse de notre sujet central (opus cité supra, n°961). Elle fut à nouveau gravée par Huquier avec quelques différences dans le fond (opus cité supra, n°1221).

Un Loup disait que l'on l'avait volé :
Un Renard, son voisin, d'assez mauvaise vie,
Pour ce prétendu vol par lui fut appelé.
Devant le Singe il fut plaidé,
Non point par des avocats, mais par chaque partie.
(…)
Le juge, instruit de leur malice,
Leur dit : "Je vous connais de longtemps, mes amis,
Et tous deux vous paierez l'amende ;
Car toi, Loup, tu te plains, quoiqu'on ne t'ait rien pris ;
Et toi Renard, as pris ce que l'on te demande. "
La Fontaine se moque ici principalement du juge qui condamne sur des a priori.
Estimation : 15 000 € ~ 20 000 €
Jean-Baptiste OUDRY (Paris, 1686 - Beauvais, 1755), atelier de 
Le...
Lot 49
Lot 87
Eugène RODIER, XIX-XXe.
Vue de l'hôtel Cail, 56 boulevard Malesherbes, Paris.
Aujourd'hui Mairie du VIIIe arrondissement de Paris.
Aquarelle gouachée, signée en bas à gauche "E. Rodier".

Haut. 30, Larg. 31 cm. (mouillures)
Provenance : château des Ricordières, Indre-et-Loire.

Jean François Cail (1804-1871), commence comme simple apprenti chaudronnier pour finir directeur d'une entreprise qui fabrique les locomotives Crampton et faire bâtir de splendides demeures pour accueillir ses clients venus du monde entier.
Les usines Cail et Cie sont célèbres à plus d'un titre: c'est en leurs murs qu'ont été bâtis les ascenseurs de la Tour Eiffel. Paul Gauguin a représenté leur entrepôt du Quai de Grenelle dans l'une de ses toiles. Jules Verne, dans Vingt Mille lieux sous les mers, fait fabriquer les réservoirs du Nautilus par les usines Cail. Cette maison est à elle seule un symbole de réussite sous le Second Empire et de l'essor de la révolution industrielle.

La construction de l'hôtel Cail est confiée à l'architecte Albert Labouret de 1865 à 1867. Il est cédé à la mairie du VIIIe en 1922 par la fille du riche industriel et devient l'emplacement de la Mairie dès 1926. Une nouvelle aile est achevée rue de Lisbonne par l'architecte Jacques Hermant en 1928, pastichant le style éclectique Second Empire de la façade de l'hôtel. La verrière représentée sur notre aquarelle ne semble pas avoir survécu. L'ensemble du bâtiment est inscrit en 1982 à la protection des Monuments historiques.

Source: Thomas Jean-Louis, Jean-François Cail. Un acteur majeur de la Révolution Industrielle,
Association C.A.I.L., 2004, p.94-103
Adjugé : 850 €
Eugène RODIER,  XIX-XXe.Vue de l'hôtel Cail, 56 boulevard Malesherbes,...
Lot 87
Lot 184
École FRANÇAISE du milieu du XIXe
L'atelier de Clésinger, c. 1849.

Toile.

Haut. 50, Larg. 61 cm.

Provenance :
Cette toile inédite, découverte l'an dernier, fut présentée par l'historien de l'art et spécialiste de Courbet Thierry Savatier lors d'une conférence au Musée Gustave Courbet en octobre 2015.

FRENCH SCHOOL of mid 19th century. The workshop of Clésinger. Canvas circa 1849.

Notre tableau représente la gravure de Henri Valentin publiée dans "Le Magasin Pittoresque de 1849" qui servit vraisemblablement de source à Gustave Courbet pour L'Atelier du peintre (1855). La scène dépeint l'atmosphère bohème qui régnait dans l'atelier du sculpteur Jean-Baptiste Auguste Clésinger (1814-1883).

Les personnages sont presque tous identifiés. Au premier plan, Alexandre Dumas joue de la guitare à côté du poète Pierre Dupont. Derrière eux, l'écrivain Maxime du Camp fait face au peintre Ferdinand Boissard. À leur droite, Apollonie Sabatier - la Présidente - regarde un peintre travailler. Celui-ci pourrait être Gustave Ricard ou Charles Jalabert. Au centre, le romancier Alphonse Karr côtoie Gérard de Nerval. Parmi les escrimeurs, on distingue Casimir d'Arpentigny. Puis, de gauche à droite, viennent Champfleury, le violoniste Alphonse Promayet, le poète Max Buchon, peut-être Camille Corot et le peintre Paul Chenavard, tous intimes de Courbet.
Une comparaison entre L'Atelier et notre tableau permet de relever de nombreuses similitudes ; plusieurs personnages figurent en outre dans les deux toiles. Des détails renvoient enfin à des œuvres de Courbet des années 1840 (notamment une reproduction de L'Ecorché de Michel-Ange).

Littérature :
- H. Toussaint, "Catalogue de l'exposition Gustave Courbet", EMN, 1977
- F. Thomas-Maurin, "Catalogue de l'exposition Courbet Clésinger", Musée Gustave Courbet, 2011
- E. Buffetaud, "Catalogue de l'exposition Gérard de Nerval", BHVP, 1996
- M. Tomkins-Lewis, "Courbet, Cézanne and the Studio as Stage", Société Cézanne, 2013
Estimation : 15 000 €
École FRANÇAISE du milieu du XIXe
L'atelier de Clésinger, c. 1849.

Toile....
Lot 184
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