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LA LÉGENDE NAPOLÉONIENNE

 
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Lot 91

HISTORIQUE REGIMENTAIRE 
« Notes historiques sur le 116ème Régiment d’Infanterie...
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HISTORIQUE REGIMENTAIRE
« Notes historiques sur le 116ème Régiment d’Infanterie ». [162 pages numérotées]
(A la suite : ) « Notes historiques sur le 76ème Régiment devenu 92ème ». [24 pages numérotées].
Circa 1815-1820
2 manuscrits en 1 volume in 4°, ½ vélin vert du temps. Ecriture fine et serrée, régulière et pratiquement sans ratures. De 32 à 38 lignes par page. Quelques corrections et ajouts dans les marges.

Sont joints :
- un tableau détaillé de tous les officiers et sous-officiers des compagnies des 1er, 2ème et 3ème (devenue 4ème le 10 juillet 1813) bataillons avec la date des nominations. Du 23 août 1808 au 17 juin 1814.
8 pages manuscrites in folio. Pli central. De la même main que les documents précédents, et leurs contemporaines.

-1 feuillet de carnet in-32 manuscrit, de la même main, portant au recto, à l’encre, le nom de quelques officiers des grenadiers et voltigeurs des 1er, 2ème et 3ème bataillons ; et au verso, au crayon, le prix en duros espagnols d’un cheval, d’une mule, de seigle, d’orge, de maïs, de pois, de haricots etc…

- 1 feuillet in-32 manuscrit, de la même main, portant copie d’un passage sur les Cent jours (Pont sur Yonne, 18 mars 1815) de l’Histoire des Campagnes de 1814-1815 par Alphonse Beauchamp (Tome I, chapitre XXV, page 288. Paris, 1816), avec ce commentaire rageur : Absurde ! Faux !)

- 2 feuillets in-24, l’un blanc et l’autre portant un tableau manuscrit non rempli, intitulé « Récapitulation générale. Lieues de 2000 toises », allant de 1806 à 1820.

- 8 pages manuscrites grand in-4° d’un compagnon d’armes à qui l’auteur demande une relecture de ses Notes Historique..
Sobrement appelées « Notes », ces 8 pages apportent des contributions et des développements très précieux aux Notes Historiques sur la bataille de Tudella, sur le second siège de Saragosse, etc…. L’auteur de ces « Notes », qui –contrairement à l’auteur des Notes Historiques parle parfois à la première personne- semble avoir appartenu au même régiment, dans un autre bataillon, au poste de tambour, avant que d’être rattaché à l’armée de Catalogne en août 1811. (Nous citerons quelques-unes de ces notes dans la notice complète sur Internet en les attribuant au « Tambour du Bataillon »

- un « Rapport du général Delort au général Harispe » daté du 21 juillet 1812 sur la bataille de Castalla.
4 pages manuscrites grand in-8. Possible copie de la main de l’auteur des Notes Historiques; contemporaine du manuscrit précédent, apportant de nombreux renseignements sur la Bataille de Castalla. (Transcrit intégralement sur le catalogue en ligne)


PREMIERE PARTIE (162 pages) DU MANUSCRIT PRINCIPAL
« Notes historiques sur le 116ème Régiment d’Infanterie »

"L'Empereur par décret du 17 octobre 1807 ordonna la formation de douze régiments provisoires d'infanterie, pour former un corps d'armée qui prit à Bordeaux la dénomination de corps d'armée d'observation des côtes de l'océan. Ces régiments devaient se composer de quatre détachements de différents corps, chaque détachement de quatre compagnies, et chaque compagnie de 150 hommes." (Soit en tout 28000 hommes, à raison d’environ 2200 hommes par régiment) »
Tel est le début de ce manuscrit, qui donne avec une extraordinaire précision tout l’historique de la guerre menée en Espagne (appelée plus justement Guerre d'Indépendance par les Espagnols) par le 5ème Régiment Provisoire d’Infanterie de ligne, sous les ordres du colonel Pierre-Michel Rouelle. Ce 5ème Régiment constituera avec le 6ème Régiment Provisoire d’Infanterie de Ligne, à partir du 1er juillet 1808, par décret rétroactif du 8 juillet 1808, le 116ème Régiment d'Infanterie de Ligne.


Les 39ème , 64ème , 94ème et 103ème bataillons, qui forment le 5ème Régiment Provisoire dirigé par le colonel Rouelle, sont considérés sur le pied de guerre le 23 décembre 1807. Ils entrent en Espagne à partir de Saint Jean de Luz le 8 janvier 1808. Le départ a été précipité . « Les troupes n’étaient pas munies de tous les effets voulus par les règlements. Beaucoup de soldats n’avaient point de shakos, d’autres manquaient de capotes ou de chemise, de linge ou chaussures. On jugera facilement que cette réunion d’hommes formait un tout très imparfait ».
. On couche à Irun le 9, à Hernany le 10, le 11 à Tolosa, le 12 à Villareal et Zumaraga. Chaque marche, chaque repos est décrit, jour par jour, avec les localités traversées, les positions choisies pour passer la nuit.
Les conditions climatiques sont difficiles : « Le 19 (mars), la division partit à 5 heures d’Ourabia, la pluie de la nuit avait entièrement rompu les chemins que le passage de l’artillerie rendait encore plus mauvais ; la marche fut encore plus lente que la veille… » (Page 4)
On est à Madrid le 23 Mars, et le Grand Duc de Berg –Joachim Murat, général en chef de l’armée d’Espagne- passe les troupes en revue ; et l’on reste au bivouac jusqu’au 29 mars. « L’armée était peu propre à être en parade, tout était usé ou perdu pendant d’aussi longues marches ; l’armement surtout était dans un état pitoyable. Les conscrits dont était composée cette armée avoient été envoyés en Espagne avant que d’avoir les premières notions indispensables au soldat pour faire campagne. » La troupe entière est victime de la gale, et malgré les soins donnés par Bailly, chirurgien-major du 5ème Régiment, cette maladie « nous enleva beaucoup de monde sous les yeux de la population qui commençait déjà de se remuer » (5). Plusieurs rappels de cette maladie montrent que l’épidémie a duré jusqu’à la fin de la campagne.

MADRID SOULEVEMENT DU DOS DE MAYO (2 MAI 1808)

« Le 2 mai, la révolution que l’on présageait depuis longtemps éclata à Madrid à 9 heures du matin par l’assassinat de quelques Français, le peuple se porta en foule à l’arsenal, enfonça les portes du magasin, y prit les armes et voulut empêcher le départ de la Reine d’Etrurie et de l’infant. On fit marcher les troupes qui étaient venues du camp au premier avis de l’insurrection, l’arsenal fut attaqué avec vigueur à la baïonnette par le général Lefranc...(…) Tout ce qui ne prit pas la fuite fut tué ; Et le soir tous ceux qui furent rencontrés avec des armes furent jugés par une commission militaire et fusillés sur le Prado. » (Page 6)

Un célèbre tableau de Francisco Goya peint en 1814, intitulé « Le 2 mai 1808 à Madrid » commémore ce massacre, qui marque le début du soulèvement espagnol.

Note du Tambour du Bataillon
« 3 à 400 bourgeois ont été fusillés le lendemain de la révolte … Toute l’armée française participa à cette affaire du 2 mai. Le lendemain de l’affaire, aux Cabrillas, 800 Suisses avec armes et bagages abandonnèrent l’armée espagnole et vinrent combattre parmi nous. On en donna le commandement au chef de bataillon Freytag du 98ème qui savait commander en allemand. Peu de temps après tous les Suisses désertèrent de nos rangs, et retournèrent individuellement à l’armée espagnole. »

Fort heureusement pour les Français, les « 25000 hommes de troupes espagnoles restèrent tranquilles dans leurs quartiers ».

DESASTRE DE BAYLEN : 19 JUILLET 1808

Mais « l’insurrection éclata bientôt dans toutes les provinces, dans les premiers jours de juin » (Page 7)
Le moral est au plus bas. L’épidémie de gale n’est pas maîtrisée. Le 2 juin, les capitaines Fanard, Leclerc, Lamant et Joly quittent Madrid pour rejoindre d’autres corps en France : ils sont assassinés près de Buytrago. (Page 8). « Le 22 juin, M. Huart, officier payeur du détachement du 103ème se brûla la cervelle d’un coup de carabine dans sa chambre sans que l’on ait pu savoir le motif de cet excès de désespoir » (Page 8). Les Espagnols arrêtent les convois de vivres, et font de nombreux prisonniers. « Les montagnes de Cuenca () étaient déjà remplies de bandes de paysans armés descendus des montagnes d’Aragon, Valence et Catalogne » (Page 9)

Pendant que le 5ème régiment subissait des pertes importantes devant Valence, le général Dupont de l’Etang, à la tête du 2ème corps d’observation dont fait partie le 6ème régiment « marcha sur les Andalousies, passa la Sierra Morena, prit Andujar et Jaen et Cordoue. Il fut attaqué par le Général Castanos à la tête de l’armée du camp de Saint-Roch renforcée de l’insurrection générale des Andaloux à Baylen le 19 juillet et forcé de mettre bas les armes avec 22000 hommes » La mise à sac de Cordoue n’est pas pour rien dans la soif de vengeance des Espagnols. (Page 8)

Cette terrible défaite de Baylen arrive quelques jours après le décret de l’Empereur, ordonnant qu’à partir du 1er juillet les 5ème et 6ème régiments ne formeraient désormais qu’un seul et même régiment, le 116ème régiment d’infanterie de ligne. Le 6ème de Dupont ayant été fait presqu’entièrement prisonnier, « le 116ème fut organisé seulement à 2 bataillons de guerre et son 5ème bataillon à deux compagnies, parce que le 6ème régiment qui devait concourir à cette formation avait été fait prisonnier en Andalousie avec le corps du Général Dupont le 19 juillet. » (Page 14)

A partir de juillet 1808, date de création du 116ème, l’auteur fait au 1er de chaque mois, l’état précis du corps d’armée :
« Situation au 1er juillet, date de la formation [du 116ème] : effectif du 5ème régiment 2310, 6ème régiment 2073 = 4383. Présents : officiers 50, troupe 2250, hôpitaux 250, prisonniers 1814, en arrière 69 = 2133. Pendant le mois de juillet, gains= perte Morts 42, désertés 5, prisonniers 1791 = 1838.
A partir d’août 1808, il ne sera plus question des 5ème et 6ème régiments, mais seulement des 3 bataillons formant le 116ème régiment.
« Situation au 1er septembre : 1er bataillon 1204, 2ème bataillon 1196, 5ème bataillon 130 =2530. Présents : off. 55, troupe 2151, hôpitaux 280, prisonniers 23, en arrière 76 =379. Pendant le mois d’août gain-perte 15 morts. » (Page 16).

Les manœuvres, opérations et événements divers sont notées quasiment chaque jour, avec force détails : « Le 2 novembre, le chef de bataillon Henrion fut tué à la tête de son bataillon par des paysans armés qui lui tirèrent plusieurs coups de fusil. (…) Le 7, le bataillon rentra en Pampelune. Le séjour que fit le régiment à Pampelune lui fut très funeste ; plus de la moitié des soldats tombèrent malades (…) et périrent en grande partie dans les hôpitaux alors infectés d’une maladie contagieuse. (…) Le 18, le major Rouelle fut reçu pour colonel du 116ème par le général de division Morlot. Il avait été promu à ce grade par décret du 28 octobre précédent. Le 21, toute l’armée se mit en mouvement des positions qu’elle occupait sur l’Ebre (…) elle passa ce fleuve au pont de Lodera (…) et vint prendre position le soir à Osseco où elle fut rejointe par le Maréchal Ney qui lui amena une division du 5ème corps « (Page 17)


BATAILLE DE TUDELA : 23 novembre 1808

« Le 23 [novembre] de très grand matin, l’armée se mit en marche et se porta sur Tudela (…) 33 pièces d’artillerie, des drapeaux, 3000 prisonniers furent les trophées de cette journée. Ce fut la première grande bataille où se trouva le Régiment : il fit voir dans cette occasion ce que peuvent de jeunes soldats conduits par de bons officiers. Cette affaire décida pour toujours sa réputation à sa naissance par le courage et la bravoure qu’il y montra (…)
C’est par cette attaque brillante que la bataille de Tudela fut gagnée ; c’est à la division Morlot et particulièrement au 116ème qu’est dû tout l’honneur de cette affaire ».(Pages 18 et suivantes)

Note du Tambour du bataillon.
« Je ne déciderai pas positivement à quel régiment est dû plus particulièrement le gain de la bataille de Tudella… Le capitaine Platel, le plus ancien des 4 capitaines (des compagnies) de voltigeurs, et qui commandait la 3ème, dont je faisais partie comme Tambour m’ordonna ainsi qu’aux autres tambours voltigeurs (car nous n’avions point de cornet, alors) de battre les charges. Les 4 compagnies entrèrent dans le bois au pas de charge. (…) »(


SECOND SIEGE DE SARAGOSSE PAGES 19 A 23

Le 20 décembre 1808 l’armée marche sur Saragosse, et commence le siège le 21. (Page 20)
« Situation au 1er janvier 1809 : Effectif 1er bataillon 915, 2ème bataillon 903, 5ème bataillon 329 = 2147. Présens officiers 70, troupes 1064, hôpitaux 849, détachés à Bayonne, 186, en arrière 48 = 1083. Gains : conscrits 6. Perte : morts 17, désertés 6. Prisonniers de guerre rayés des contrôles : 23, congédiés 520 = 566
Le général de brigade Lacoste, commandant du Génie et aide de camp de l’Empereur fut tué le 1er février ; il fut remplacé dans ces fonctions importantes par le colonel du Génie Rogniat. (…) L’ennemi, resserré dans une petite partie de la ville, abattu par la faim, détruit par une maladie épidémique qui y faisait de grands ravages, capitula à discrétion le 20 février à 7 heures du soir, après avoir éprouvé dans les derniers jours du bombardement qui ne cessait pas depuis le 21 décembre tout ce qu’un siège a de plus affreux. Près de la moitié de la population avait péri par l’effet épouvantable des mines, il y était entré 150000 paysans et 35000 hommes de troupes de ligne ; à peu près 170000 hommes y périrent. On n’y trouva à la capitulation que 13000 combattants qui ressemblaient à des spectres »;(Page 23);;

Note du Tambour du bataillon :
« C’était le Maréchal Lannes qui resta pour commander en chef le siège de Saragosse. C’est notre division qui remplaça celle qui manquait au 6ème corps. (…) Et Lannes prit la ville. On lui reprocha même d’avoir emporté le collier de la Virgen del Pilar. J’ai aussi appris que les habitants de Saragosse avaient fêté la mort de ce Maréchal (entre eux et à la sourdine)de satisfaction à cause de ce vol ».

26 janvier : Blessure du général de brigade Rostoland. 29 janvier : Le général de brigade Augereau prend le commandement de la brigade que formait le régiment avec le 4ème bataillon du 5ème régiment d’infanterie légère.

Note du Tambour du bataillon :
« Vous avez oublié le 27 janvier où le 5ème Léger, le 1er ou le 3ème Polonais, le 114 et le 115ème sont montés trois fois sur les remparts où tous ces régiments ont été abimés surtout le 5ème léger qui a été entièrement détruit…Je pense qu’une journée aussi terrible valait bien la peine d’exercer un instant votre plume, cher camarade. »


Mars 1809, l’équipement laisse toujours à désirer :
« Le Maréchal Kelermann fit donner au régiment un habillement confectionné [à Bayonne]dans les magasins de l’état. Il causa une grande perte au corps, puisqu’il fut payé fort cher, et qu’étant mal taillé, les soldats jetèrent les vestes et les culottes à la première marche pénible, parce qu’elles ne pouvaient pas aller » (Page 24)
« Le 7 mai le 1er bataillon partit de Villafranca pour escorter jusqu’à Doncos le Ministre de la Marine d’Espagne Joseph de Massarado. Le 12 on fut à Pontferrada, jolie ville abandonnée, le 13 à La Fenalva, pauvre village entièrement brûlé »
.
En Juin, Lannes rentre en France, et le 5ème corps est « employé à l’expédition des Asturies. Le Général Junot chargé seul du commandement de l’armée et du royaume (…) négligea les avis qu’il reçut de la marche de l’armée du Général Blacke attendue depuis longtemps. (….) L’armée du général Blacke, forte de 36000 hommes … commença à agir après le départ du 5ème Corps. Le Général Habert perdit le 20 mai 1200 hommes d’élite sur la Cinca (4 compagnies de grenadiers et voltigeurs du 14ème, 2 compagnies de grenadiers et une section de voltigeurs du 121ème et 2 compagnies du 1er régiment de la Légion de la Vistule). » (Page 28)

BATAILLE DE SARAGOSSE (PAGES 27 A 32)

La bataille de Saragosse des mois de juin et juillet 1809 oppose l’armée du Général Suchet à l’armée espagnole sous les ordres du Général Blacke.
Troupes de Suchet : « Total de l’armée : Infanterie 30 bataillons 15000 hommes, cavalerie 9 escadrons 1200 chevaux ; 30 pièces de canon dont 12 servies par deux compagnies d’artillerie à cheval des 2 et 5ème régiments ». Du côté espagnol, « l’armée du général Blacke était forte de 36000 hommes d’infanterie, 3500 chevaux, et 33 bouches à feu. »

Rien sur la bataille d’Ocana du 19 novembre 1809, remportée par Soult : le 116ème n’y participe pas.
Comme au début de chaque mois, la situation du Régiment est décrite en janvier 1810 .
« Effectif 1er bataillon 671, 2ème bataillon 669, 5ème bataillon 547 = 1887. Présents : officiers 55, troupes1837, hôpitaux47, détachés 3 =50. En décembre : gain : Conscrits 10, venu d’autre corps 1, rayé des contrôles rentrés 2, déserteurs rentrés 16 = 125. Pertes : morts 34, déserteurs 4 ; passés aux vétérans, 2, passé à l’Hôtel des 9Invalides 1, rayés pour longue absence 126, rayés par jugement 1 = 168. Conscription des Basses Pyrénées »

Les événements, les marches, les « expéditions » et les batailles se succèdent, dans un pays dévasté. Tout ce qui arrive au 116ème est noté : « C’est sur les ruines de Sagunta que le général en chef comte Suchet remit au 116ème son Aigle », le 2 mars 1810.(Page 40)

Note du Tambour du bataillon :
« La division Musnier reçut ses aigles et quelques décorations à Terruel, au retour de l’expédition de Valence »

Longue description du siège de Lérida (mai et juin 1810) et de la prise de la ville par les généraux Abbé, Habert et Ruelle, qui commande l’assaut et est gravement blessé d’un coup de baïonnette,
« Pendant le siège on a creusé 3000 toises de tranchées malgré les fréquents orages, l’artillerie a tiré 6000 coups de canon et 3000 bombes ou obus » (Page 47)

« Le 14 (octobre 1810) au soir les 6 compagnies d’élite du Régiment se mirent en marche pour Xerta sous les ordres du Commandant Alexandre. (…) Les compagnies du centre eurent plusieurs combats à la tête de pont de Mora, où elles eurent toujours l’avantage. (…). La colonne rencontra dans la soirée l’ennemi au nombre de 150 hommes embusqués dans la montagne qui domine l’Ermitage de Garcia. (…) Malgré un feu des plus vifs, la colonne continua sa route par le sentier étroit sur le bord de l’Ebre. (…) Ce n’était qu’une centaine de paysans armés commandés par le curé de Viniebra (Pages 57-58)

Note du Tambour du bataillon
« Colonne à qui l’on a donné le nom de Colonne Infernale composée de compagnies d’élite. (…) Car j’y étais encore. (…) Il y avait parmi les ennemis au moins 600 moines avec des manteaux blancs, une croix sur la poitrine (bleu et rouge) et le fusil à la main. C’était les plus terribles »


SIEGE DE TARRAGONE

Le 6 avril 1811, « Le capitaine Bugeaud de la 1ère compagnie de Grenadiers fut promu au grade de chef de bataillon par décret. Il prit le commandement du 3ème bataillon » (Page 67)
Le 23 avril, « le régiment ne laissa à Tortosa que 40 galeux en traitement… »

Du 19 mai 1811 au 30 juin, siège de Tarragone. « Pendant que les Compagnies d’élite entraient par la brèche, le régiment attaquait la porte del Rosario, et y parvinrent malgré la mitraille. 400 hommes de la garnison voulurent en défendre le passage, mais pas un n’échappa à la mort. Dans moins d’une heure, la ville et les forts étaient pris : plus de 6000 tués, 8000 prisonniers et 400 pièces de canon furent les résultats de cet assaut mémorable ». (Pages 71 à 74).


Note du Tambour du bataillon :
C’est sur cet assaut que le Tambour fait un dernier commentaire : « Les compagnies d’élite désignées pour monter à l’assaut étaient, en attendant le signal, en colonne par rang de numéro des Régiments (dans le faubourg, ou port, comme vous l’appelez). »
Son explication est simple : « J’ai lu tout votre cahier, mais j’ai arrêté mes notes au passage de notre division dans l’armée de Catalogne, ignorant depuis cette époque et vos marches et vos exploits. Vous savez que les nouvelles ne parvenaient pas facilement d’une armée à l’autre ».

BATAILLE DE CASTALLA

Ci-dessous, le Rapport du Général Delort sur la bataille de Castella, en juillet 1812. Il est à comparer au récit de la bataille, pages 99 et suivantes du manuscrit principal.

« Bataille de Castalla gagnée par l’avant-garde aux ordres de M. le Général de Brigade Baron Delort le 21 juillet 1812 »
« « Armée Impériale d’Espagne
Rapport du Général Delort au Général de Division Harispe.
Mon général
Vos avis et les rumeurs qui m’étaient parvenues d’ailleurs m’annonçaient que le Général O’Donnell avait réuni toute son armée pour attaquer simultanément les cantonnements de Castalla, Biar, Onil et Ibi. Les troupes qu’il commandait étaient divisées et composées ainsi qu’il suit, savoir : quatre brigades. La 1ère aux ordres du comte de Montijo est formée des gardes wallonnes et des régiments de Cuenca et Badajoz ; la 2ème de force égale des régiments de la Couronne et Guadix, la 3ème commandée par le colonel Mirajes des bataillons d’Alcazar de San Juan, Lorca et Baylen ; la 4ème qui a attaqué Ibi était aux ordres de l’Anglais Roche. L’ennemi s’est présenté aujourd’hui au point du jour pour exécuter le projet offensif qu’il combinait depuis longtemps. Il a attaqué Castalla avec vivacité et avec ordre.
Tout ce que vous aviez prescrit a été ponctuellement exécuté. J’ai fait ma retraite avec une portion du 7ème de ligne lentement en reculant et défendant le terrain opiniâtrement. J’ai pris position sur ces hauteurs qui dominent le chemin d’Ibi à Castalla, mais assez rapproché de cette dernière ville.
L’escadron de cuirassiers du 13ème Régiment et les compagnies d’infanterie stationnées à Onil ont reçu l’ordre d’opérer leur jonction avec le 7ème venant s’appuyer sur la position défensive, l’artillerie placée avantageusement pour couvrir les points de passage, faisait un feu soutenu et meurtrier qui contenait l’ennemi.
Cependant les Dragons du 24ème appuyés par 3 compagnies d’infanterie du 7ème Régiment qui les protégeaient dans leur cantonnement de Biar, venaient se réunir à moi, passant entre Castalla et Onil, par la direction que j’ai tracée au colonel Dubessy : ils marchaient longeant le flanc gauche de l’ennemi.
Les Espagnols, inquiets avec raison de ce mouvement, ont mis de suite en position les deux pièces d’artillerie qu’ils dirigèrent contre eux lorsque cette colonne (celle de Biar) fut arrivée à ma hauteur. Je crus que le moment était venu de prendre l’offensive avec succès. Je fis battre la charge sur tous les points et avancer l’artillerie au grand trot.. Le colonel Dubessy profita habilement de ce moment ; les deux pièces d’artillerie qui vomissaient la mitraille ont été enlevées par une charge brillante du 24ème de dragons, les canonniers tués sur les pièces, et toute la brigade d’infanterie qui les appuyait prisonnière ou passée au fil de l’épée. Ce fait d’armes met le comble à la haute réputation du 24ème de dragons. Le colonel Dubessy sut (se) montrer digne de commander un si brave corps. Les cuirassiers commandés par le chef d’escadron Laffargue ont rivalisé de zèle avec les dragons, sont entrés dans le village de Castalla malgré une fusillade terrible et ont jonché les rues de morts et de mourants.
Le 70ème de ligne commandé par son chef distingué M. le Major Durand, a pris une part active à ce succès éclatant que sa bravoure et sa célérité ont complété. L’artillerie a parfaitement servi et mérite un témoignage de satisfaction. La compagnie du Capitaine Geury qui fut couverte de gloire à la première attaque de Castalla. D’après les états nominatifs envoyés au même général a montré le même zèle dans la journée du 21.
Enfin, l’ennemi tourné par sa droite, est mis dans une déroute complète et poursuivi fort loin par les compagnies d’élite d’infanterie et par la cavalerie.
Deux pièces de canon, trois drapeaux, 2389 prisonniers dont 476 blessés et presque tous grièvement sont les résultats de cette action si honorable pour l’avant-garde qui n’avait opposé que 1500 hommes aux 8000 ennemis, et qui se trouvaient dès l’attaque dans une positionassez difficile. Parmi les prisonniers, il y a 4 colonels, (dont) celui de la Couronne ; un autre et un brigadier ont été tués à coups de sabre. Les Espagnols ont laissé plus de 500 morts sur ce champ de bataille. Les troupes ont combattu avec tant d’ardeur et de dévouement qu’il est difficile de citer des individus sans courir le risque d’être injuste.
Je me bornerais à citer à présent (sans à revenir sur ce rapport) le colonel Dubessi et ses chefs d’escadron, les adjudants-majors Hannion et Guérin et le lieutenant Creton, M. le Major Durand, le chef de bataillon Heremberger qui a eu un cheval tué sous lui, le capitaine Vidal des Voltigeurs du 44ème qui a rapidement tourné l’ennemi sur sa droite ; le capitaine d’artillerie Hurteaux, le brigadier Ménard et le maréchal des logis chef du train Parant –ce dernier a été blessé gravement. Le sergent major Demarquet du 44ème régiment a emporté un drapeau, le cuirassier Boicheret et le dragon Bistre qui ont pris le second drapeau, le sous-lieutenant Thibault du 24ème de dragons, le sous-lieutenant De La Vergue et le capitaine Salvain du 13ème cuirassiers.
Le colonel Mesclop quoiqu’attaqué par des forces considérables est venu à mon secours promptement, mais l’ennemi faisant sur lui une fusillade plus vive encore qu’au commencement de l’attaque, je l’ai fait renforcer par le chef de Bataillon Herenberger qui lui a conduit 2 compagnies d’élite de l’excellent 7ème de ligne et un peloton de cuirassiers. Nous n’avons pas plus de 30 morts et 150 blessés, (* en note : il y avait exagération, car d’après les rapports des corps, il ne fut trouvé que 15 morts et 56 blessés). les blessures sont légères. Le lieutenant Aignon du 24ème de dragons, l’un des plus intrépides officiers de l’armée, et qui compte tant d’actions d’éclat, a été blessé mortellement ; c’est une perte dont je suis vivement affecté.
Agréez, mon général, l’hommage de mon respect.
PS : j’ai l’honneur de recommander particulièrement à votre bienveillance mon aide de camp M. De Montdragon qui sert avec beaucoup de zèle, d’intelligence et d’activité.
La cavalerie espagnole effrayée de ses défaites particulières et successives a fui lâchement sans donner un coup de sabre..
Nota : ce rapport a été appuyé par ceux de tous les chefs de corps employés sous mes ordres, ils ont été transmis au général Harispe. D’après les états nominatifs envoyés au même général, notre perte ne fut élevée qu’à 10 morts et 56 blessés, dont 40 au moins l’étaient légèrement. Il a été prouvé par les rapports qui lui ont été transmis que la perte de l’ennemi a été de près de 3000 homme. En totalité et en y comprenant les dispersés, elle monte de son aveu à plus de 6000 hommes. Les troupes sous mes ordres se sont battues avec une telle impétuosité que la déroute de l’ennemi a été complète, et les résultats cités dans ce rapport obtenus avant 9 heures du matin.
Le Général Baron Delort »
Cette première partie, intitulée « Notes historiques sur le 116ème Régiment d’Infanterie », se termine à la page 162 par un tableau nominatif intitulé « Etat formé le 1er mars 1812 en vertu du décret du 24 janvier 1812 sur les dotations de l’armée d’Espagne dans le Royaume de Valence »

DEUXIEME PARTIE (24 pages) DU MANUSCRIT PRINCIPAL
Notes historiques sur le 76ème Régiment devenu 92ème

L’ordonnance du 12 mai 1814 donna une nouvelle organisation à l’armée française… Le 76ème Régiment créé par cette ordonnance devait être formé à Bourg des 6 bataillons du 92ème Régiment, du 2ème bataillon du 116ème et du 2ème bataillon du 8ème Régiment de la Garde Impériale
« Pendant le mois de janvier1815, il rentra beaucoup de soldats des prisons de Russie, on rappela des déserteurs, et le gouvernement prit des mesures pour compléter les corps qui diminuaient chaque jour par la désertion. Cent hommes du département de l’Ain furent incorporés au Régiment qui, avec les prisonniers de guerre rentrés de Russie fut porté à près de 900 hommes... (…) La nouvelle du débarquement de Napoléon en France le 1er mars se répandit bientôt dans toute la France et renversa tous les calculs les mieux établis ».
Suit le récit des événements auxquels participa le 76ème pendant les Cent Jours.
Cette seconde partie se termine par les tableaux de la « Composition du 76ème Régiment à son organisation le 4 septembre 1814 », la « Situation du 76ème Régiment d’infanterie au 4 septembre 1814 », de la « Composition des deux premiers bataillons du 76ème Régiment à son départ de Chalons, le 16 mars 1815 », de la « Composition des deux premiers bataillons du 76ème devenu 92ème à son entrée en campagne le 14 juin 1815 ».

Estimation : 6 000 € ~ 8 000 €

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