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36th GARDEN PARTY AUCTION - PART I

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Lot 2
Rémi Le Forestier (Français, né en 1985) pour la maison Percier et Fontaine
Trône pour le couronnement de Jean-Bedel Bokassa

en acajou sculpté et doré à la feuille.
Réplique du trône du couronnement de l'Empereur de Centrafrique, le 4 décembre 1977 à Bangui.

Haut. 300 Larg. 350 cm.
(ailes, corps et pieds démontables)

Expositions : "Trône interdit", au Palais Vivienne, Paris ; puis au château de Condé, Aisne, été 2023.

Rémi Le Forestier for Percier & Fontaine. A carved and gilded mahogany replica of the throne used on the occasion of the Dec. 4, 1977 coronation of Emperor Bokassa I in Bangui, Central Africa.

Conçu par le sculpteur Olivier Brice comme un aigle assis aux ailes déployées, le trône original du couronnement de Bokassa est directement inspiré de la geste napoléonienne. Le sculpteur, qui construisit un atelier spécial près de sa maison à Gisors en Normandie, place au centre d'une cavité dans le ventre de l'aigle le siège en velours rouge, fourni par le drapier Michel Cousin. Pesant environ deux tonnes, le coût total du trône en bronze doré s'éleva à 2.500.000 dollars. Livré à la vindicte populaire lors du renversement de S.M.I. Bokassa, il n'en reste à Bangui que quelques éléments de la carcasse métallique. La cérémonie orchestrée par la France, mais financée par le libyen Kadhafi, coûta 100 millions de francs. Pierre Cardin signa les uniformes et le joaillier Arthus Bertrand, la couronne ornée de 7 000 carats de diamants. Cette réplique contemporaine du trône original, brillante évocation de la dernière cérémonie de couronnement impérial au XXe siècle, a été exposée en compagnie d'autres répliques de trônes impériaux.
Estimate: 10 000 €
Rémi Le Forestier (Français, né en 1985) pour la maison...
Lot 2
Lot 4
Lot 5
Trousse dite "d'Olivier Le Daim, barbier de Louis XI"

en laiton et cuir sur une âme de bois cloutée. Deux couvercles s'ouvrent par des boutons poussoirs en partie supérieure. Le plus grand découvre trois compartiments, dont deux recouverts d'abattants en laiton gravé. Un compartiment en partie basse.
Accompagné de deux documents autographes, dont un relatif à sa provenance.

Haut. 8,5 Long. 19 Prof. 6 cm.

Un test au carbone 14 (Ciram, Bordeaux, 19 mars 2024) établit deux intervalles de datation : le premier entre 1457 et 1529 le second entre 1542 et 1634.

Provenance selon la tradition :
- retrouvée au château de Plessis-lèz-Tours par un descendant d'Olivier Le Daim, transmise par succession ;
- collection Réville, puis Sauvageot ;
- collection du baron Michel de Trétaigne, transmise par succession ;
- collection du baron de Warenghien, transmise par succession ;
- collection de la Somme.

A brass and leather covered wooden box reputed to have belonged to Olivier Le Daim, barber to French King Louis XI. With two handwritten documents, one of them highlighting the provenance of the box.

Bibliographie :
- Charles Fuinel, "La trousse d'Olivier Le Dain", in "Note d'Art et d'Archéologie", première partie, T.1, Paris, Mersch, 1889, p. 240.
- « Séance du 22 février 1931 » in Bulletin de la Société historique et archéologique de Dunkerque et de la Flandre Maritime », T.XXVIII, 1931, p. 249.

Oeuvres en rapport :
- Ewald Berger, "Prunk-Kassetten : Ornamental Caskets", Arnoldsche Art Publishers, 1998, pour un coffret allemand du XVIIe siècle reproduit p. 235, n°147 ;
- Oliver Impey et C.J.A Jörg, "Japanese Export Lacquer 1580-1850", Amsterdam, Hotei Publishing, 2005, pour un coffret en laque du Japon à destination du marché anglais, reproduit p. 115, n°210 ;
- Nagashima, Meiko, « Japan. Export Lacquer : Reflection of the West in Black and Gold Makie , cat. Exp., Kyoto, National Museum, 2008, pour un coffret en laque du Japon à destination du marché anglais reproduit p. 128, n°88.
Sold: 14 000 €
Trousse dite "d'Olivier Le Daim, barbier de Louis XI" 

en...
Lot 5
Lot 9
Audenarde, fin XVIe siècle
Tapisserie

laine et soie de la tenture de la vie de Moïse. Au premier plan, la reine implore Pharaon, entouré de ses généraux ; à l’arrière-plan, la cavalerie égyptienne est noyée dans les flots. Bordure de personnages dans des médaillons et vases de fleurs.
Porte deux marques d'ateliers tissées dans le galon bleu.

Haut. 343 Larg. 467 cm.
(usures, notamment dans les soies, restauration)

Provenance :
- Maison Jansen, antiquités et mobiliers anciens ;
- appartement de la Princesse Radziwill, décoré par la Maison Jansen, avenue Foch, Paris.

Oudenarde, late 16th C. A wool and silk tapestry depicting the life of Moses. Formerly hanging in the Maison Jansen decorated Parisian apartment of Princess Radziwill.

Une tapisserie comparable, d’une tenture de sept pièces, provenant de l’hôtel de Vogüé à Dijon, est conservée au château de Pouilly-en-Auxois.

« La maison Radziwill est l’une des plus anciennes familles du grand-duché de Lituanie. Elle apparait dans l’histoire au XVème siècle, lorsque l’union d’Horodlo entre le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie est signée en 1413. C’est en 1477 que les descendants de Kristinas Astikas adoptent le nom polonais de Radziwill. Lors de la diète des princes tenue à Vienne en 1515, l’empereur Maximilien élève les Radziwill ; à la dignité de princes de l’Empire. Le roi Sigismond Auguste de Pologne, dernier des Jagellon épouse Barbara Radziwill et reconnait à la famille le titre de princes le 1er juillet 1569. En 1657, le prince Boguslaw Radziwill est nommé gouverneur dans le duché de Prusse par l’électeur de Brandebourg. Au XXème siècle Lee Radziwill, était la sœur cadette de Jacqueline Kennedy. »
Sold: 9 000 €
Audenarde, fin XVIe siècle 
Tapisserie 

laine et soie de la...
Lot 9
Lot 19
Travail du XIXe siècle
sur un dessin d'André-Charles Boulle (Français, 1642-1732)
Exceptionnelle paire de coffres d’apparat sur piétement

en marqueterie « Boulle » à fond rouge :

- Les coffres rectangulaires sont à dessus bombés ; ils présentent un décor en partie de réserves, d’enroulements d’acanthe affrontés et de fleurons d’acanthe sur fond d’écaille à fond rouge, dans des encadrements d’ébène.
Riche ornementation de bronzes ciselés et dorés de bardages à têtes de lions et écoinçons à rosettes aux angles, poignée sur le dessus au masque de lion, poignées tombantes sur les côtés dans des agrafes au profil de Louis XIV surmonté d’une palmette ;

- Les piétements sont également sur fond d'écaille rouge ; ils présentent une doucine sur une ceinture à tablier au profil féminin encadré d’enroulements en bronze. Les montants avant sont réunis par une tablette d’entrejambe centrée d’un bronze rayonnant. Bronzes ciselés et dorés tels que palmettes d’angle, lingotière aux lauriers et bagues à godrons et cadres. Pieds boules à feuilles d’acanthe.
Gravure en taille douce d’origine tant sur l’écaille que sur le laiton.

Coffre : Haut. 35 Larg. 56 Prof. 38,5 cm.
Piétement : Haut. 82,5 Larg. 69 Prof. 51,5 cm.
Haut. totale 117 Larg. 69 Prof. 51 cm.
(petits manques et décollements)

Provenance : ancienne collection de l'antiquaire Serge Markovic, Paris.

French, 19th C. Based on a drawing by André-Charles Boulle. A pair of ormolu-mounted Boulle marquetry chests.
Sold: 81 000 €
Travail du XIXe siècle 
sur un dessin d'André-Charles Boulle (Français,...
Lot 19
Lot 21
Jean Baptiste II Lelarge (Français, 1711-1771) et suiveur
Partie de salon aux Fables de La Fontaine

11 pièces en hêtre mouluré, sculpté et laqué blanc. Deux fauteuils et six chaises à dossier à la Reine d'époque, complétés postérieurement d'un canapé et de deux fauteuils de style. L'amortissement du dossier mouvementé est décoré de coquilles et d'acanthes ; les accotoirs en retraits sont à manchettes. Les pieds galbés sont à décor de fleurettes.
Estampillés "J.B.Lelarge" sur les six chaises et deux fauteuils. Lelarge, reçu maître à Paris, le 14 janvier 1738.

Garniture en tapisserie, laine et soie, Aubusson, XIXe siècle, possiblement Braquenié, à décor d'enfants chasseurs et de scènes champêtres sur le dossier et des fables de La Fontaine sur l'assise de neuf sièges : Le lièvre et la tortue ; La brebis et le renard ; Les deux rats, le renard et l'oeuf ; Le chien, le coq et le renard ; Le cheval et le loup ; Le cerf voyant dans l'eau ; Le lion, le singe et les deux ânes ; Les deux pigeons ; Le renard et le bouc.

Chaises : Haut. 91,5 Larg. 59 Prof. 47 cm.
Fauteuils : Haut. 95 Larg. 69 Prof. 55 cm.
Canapé : Haut. 96,5 Larg. 177 Prof. 61 cm.
(deux des six chaises garnies de velours vert, traces de dorure, usures à la laque)

Provenance: collection d'un château du Lochois.

Jean Baptiste II Lelarge and followers. A set of two carved and lacquered beechwood flat-back armchairs and six chairs as well as a couch and two armchairs (later additions). Nine pieces of furniture upholstered with Aubusson tapestries depicting La Fontaine's Fables on the seats and pastoral scenes on the backs.

Fils de Jean Baptiste I, Jean Baptiste II Lelarge s'établit en 1738 rue de Cléry, dans la maison du menuisier Etienne Saint-Georges, mort deux ans auparavant. Son fils Jean Baptiste III, qui lui succède en 1775, conserve son estampille, d'où une difficulté quant à l'attribution des sièges entre la fin du style Louis XV et du début du style Louis XVI. Il est traditionnellement d'usage d'attribuer à Jean Baptiste II les sièges Louis XV estampillés "Lelarge". Il réalise des modèles aux lignes souples et élégantes, moulurés ou ornés de sculptures de bonne qualité, bien réparties et sans surcharge (in Le mobilier français du XVIIIe siècle, Pierre Kjellberg, les Editions de l'Amateur, Paris, 1989, pp. 499 à 501).

La garniture de ce salon, aux Fables de la Fontaine et aux enfants chasseurs, est typique du goût français du XVIIIe siècle, cultivant l’art de la conversation et de la citation. Jean de La Fontaine (1621-1695) s’inspire des fabulistes antiques tels qu’Esope, Babrius et Phèdre pour composer les « Fables » entre 1668 et 1694. Evocation pittoresque du monde animal et transposition légère et perspicace de la vie en société et de ses travers, ses vers offrent un répertoire décoratif inépuisable pour les artistes, qui continue de séduire. Les fables deviennent ainsi un « rituel », un jeu de références et de citations pour la société éclairée des Lumières.

C’est dans ce contexte que Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), membre de l’Académie Française et premier peintre animalier du roi, réalise une nouvelle version illustrée des Fables, mettant en scène son sujet de prédilection : les animaux. De 1729 à 1734, il dessine 275 compositions au crayon et à l’encre de Chine rehaussée de gouache. Devenu directeur de la Manufacture de tapisserie de Beauvais en 1734, il reprend ses dessins qu’il adapte sous forme de cartons pour ses lissiers. Quinze ans plus tard, Montenault décide de faire graver l’ensemble des dessins sous la supervision de Nicolas Cauchin. Le recueil est publié à compter de 1755, permettant à la Manufacture d’Aubusson de reprendre le thème qu’elle diversifie, pour créer, à son tour, les merveilleuses assises de ces sièges, parangons de l'Art de Vivre à la Française.

La représentation des enfants chasseurs n’est pas sans rappeler les allégories des enfants jardiniers développées par François Boucher (1703-1770) pour la marquise de Pompadour (vente Rouillac, château d'Artigny, 10 juin 2018, n°64, aujourd'hui conservé au château de Sceaux) qui influenceront ensuite de nombreuses manufactures, dont celle d’Aubusson. Une combinaison des fables de La Fontaine pour l'assise et d’allégories enfantines sur le dossier se retrouve sur un fauteuil daté de 1765, conservé au musée des Arts Décoratifs de Bordeaux (numéro d'inventaire 11319).
Sold: 5 500 €
Jean Baptiste II Lelarge (Français, 1711-1771) et suiveur
Partie de salon...
Lot 21
Lot 23
Travail parisien ou versaillais, vers 1743
Eventail allégorique de Louis XV, le Bien-Aimé

à la gouache, orné de figures allégoriques avec Louis XV, d'après son effigie "au bandeau" réalisée en 1740 par Joseph Charles Roëttiers et à la suite des travaux engagés au cabinet royal des Médailles par François Boucher.
Deux panaches et 20 brins en nacre finement repercés et rehaussés en couleur et dorés, décorés de conques et de coquillages, avec des personnages de fêtes champêtres à la Watteau entourant un triton chevauchant un monstre marin.

Long. 26 cm.
(bel état, petite restauration)

Paris or Versailles, ca. 1743. A hand painted fan depicting French King Louis XV among allegorical figures.

L'âge d'or de la création des éventails culmine au début du règne de Louis XV. Contrairement à beaucoup d'autres, celui-ci n'est pas réalisé pour célébrer un mariage, mais est une évocation des travaux engagés par le Roi au cabinet des Médailles vers 1743, début de son règne personnel. François Boucher et Charles-Joseph Natoire représentent le Roi tour à tour protecteur des muses et entrant dans l'Histoire grace à la monnaie le représentant, réalisée dès 1740 parJoseph Charles Roëttiers, graveur général de l'Hôtel de la Monnaie. Le profil du roi est inspiré des médailles à l'Antique, dites "au bandeau". Alors âgé de 30 ans, Louis XV le Bien-Aimé émet la volonté de se faire représenter dans la fleur de l'âge, les cheveux simplement retenus par un bandeau : un choix esthétique rare. Au centre de l'éventail trône une figure de la France ou de Clio écrivant l'Histoire par les médailles. Louis XV accourt vers elle, sous les traits d'Apollon, en toge bleue à l'antique, ceint d'une guirlande de fleurs, tandis qu'une figure de la Fortune déverse à ses pieds une corne d'abondance remplie d'écus d'or, sur lesquels sera frappé le profil du Roi. Dans la partie gauche, deux amours s'apprêtent à graver des médaillons en terre cuite tandis qu'un ange allume un brasero. Dans la partie droite, des muses entraînent une farandole de danseuses. Avec sa monture en nacre et ses feuilles au riche vocabulaire rocaille de conques, tritons, dauphin et drapés virevoltants, cet éventail constitue un exemplaire luxueux destiné à une clientèle prestigieuse.
Sold: 4 100 €
Travail parisien ou versaillais, vers 1743 
Eventail allégorique de Louis...
Lot 23
Lot 25
Dans le goût du XVIIIe siècle
Douze petits pots à bouchée, dits "marmites"

en argent, munis d'une anse mobile et d’un couvercle circulaire à double filets avec poignée. Ils reposent sur trois pieds ciselés de feuilles d'acanthe en enroulement. Quatre sont gravées aux armes du duc d’Orléans, une autre porte un blason tranché surmonté d’un tortil de baron, les autres sont vierges.

Poinçons apocryphes dits des Fermiers Généraux.

Haut. 6 Diam. 6,5 cm.
Poids 1.559 g.
(petits enfoncements)

18th C. style. A set of twelve silver pots, four of which bear the coat of arms of Louis Philippe II, Duke of Orléans.

Ces marmites sont une évocation de l'une des tables les plus raffinée de son temps, celle de Louis Philippe, duc de Chartres (1725-1785), premier prince de sang, petit-fils du Régent. En 1743, il épouse Marie-Louise de Bourbon-Conti (1726-1759) et devient duc d’Orléans en 1752. En 1773, il épouse morganatiquement la Marquise de Montesson, qui ne prend pas le titre de duchesse d’Orléans. Le couple quitte le Palais-Royal et celui de Saint-Cloud afin de vivre plus discrètement au château du Raincy et à celui de Sainte-Assise. Alexandre Dumas, dans ses mémoires, relève : « Madame de Montesson rétablit dans cette maison le bon ton, la dignité, rouvrit la porte aux plaisirs délicats et ranima le goût des arts et le bel esprit, la gaieté et la bonhomie ».

Ces marmites sont prévues pour une table de douze couverts et permettent de proposer aux convives de petites entrées chaudes. Leurs faux poinçons évoquent les grands noms de l’orfèvrerie française du XVIIIe siècle, tels que Jean-François Nicolas Carron, Guillaume Jean-Baptiste Gouffé ou encore Jacques Nicolas Roëttiers. Ce dernier réalise le service Orloff acquis par Catherine II de Russie.
Le musée du Louvre conserve une marmite par Robert Joseph Auguste en 1784 du service de George III d’Angleterre et de Hanovre (OA 12884), tandis qu'un modèle de Jean-François Nicolas Carron est reproduit dans l'ouvrage de Gérard Mabille, "Orfèvrerie française des XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles", Musée des Arts Décoratifs, Flammarion, Paris, 1984, p. 44. Ces pièces d’orfèvrerie, conçues dans un style rocaille assagi, illustrent le raffinement prêté aux grandes tables françaises, donnant alors le ton à toutes les cours européennes.

Dès la Régence, la table du duc d’Orléans est célébrée pour la richesse de ses mets et la qualité des conversations qui s’y tiennent. François Massialot (1660-1733), officier de bouche du Régent, connu pour être l’inventeur de la crème brûlée et avoir laissé plusieurs traités de gastronomie, est à l’origine de son succès. Dans son "Dictionnaire de la cuisine française", Alexandre Dumas explique le succès de la table du Régent : "C’est à ses petits soupers, c’est aux cuisiniers qu’il forma, qu’il paya et traita si royalement et si poliment, que nous devons l’excellente cuisine du XVIIIe siècle. Cette cuisine tout à la fois savante et simple, que nous possédons aujourd’hui perfectionnée et complète."
Sold: 3 000 €
Dans le goût du XVIIIe siècle 
Douze petits pots à...
Lot 25
Lot 30
Antoine Louis Barye (Français, 1796-1875)
Guerrier Tartare arrêtant son cheval

Bronze à patine verte antique aux reflets métalliques.
Signé "Barye" à la base au niveau de l'antérieur droit.
Modèle créé en 1845, épreuve posthume, sans doute de Barbedienne.

Haut. 35,5 cm.

Provenance : collection particulière, acquis auprès de M. Mauvy, antiquaire à Loches dans les années 1990.

Antoine Louis Barye. A bronze sculpture of a Tatar warrior on horseback. Signed. A posthumous cast, probably by Barbedienne, of a model created in 1845.

Oeuvre en rapport : Antoine Louis Barye, Guerrier Tartare à cheval, 1845, Haut. 34,5 Larg. 35,5 cm, Musée d'Orsay, OA 6368.

Bibliographie :
- Michel Poletti, Alain Richarme, "Barye. Catalogue raisonné des sculptures", Paris, Gallimard, 2000, n°10, p. 76 ;
- Pierre Kjellberg, "Les bronzes du XIXe siècle, dictionnaire des sculpteurs", Paris, Editions de l'Amateur, 1987, p. 56 n° 4 ;
- Anne Pingeot, Antoinette Le Normand-Romain, Laure de Margerie, "Catalogue sommaire illustré des sculptures", Paris, Réunion des musées nationaux, 1986, p. 47.

Le "Guerrier Tartare arrêtant son cheval", dont une épreuve est conservée au Musée d'Orsay, est une figure emblématique dans l'oeuvre romantique de Barye. Célébré pour sa sculpture animalière à partir du Salon de 1831 avec son "Lion dévorant un gavial", il s'inscrit ici dans la tradition de la sculpture équestre.
Barye crée le modèle en 1845 et le nomme tout d'abord "cavalier chinois". Il en modifie plusieurs fois les états, en reprenant l'allure du cheval, travaillant son harnachement et gonflant le soufflet du casque pour en renforcer la fougue. Il offre avec ce travail une image mouvementée et synthétique d'un cheval demi-sang tête baissée, dont l'énergie est maîtrisée par son cavalier. Les fontes anciennes, tirées par l'atelier de Barye entre 1858 et 1875, présentent un bronze riche en cuivre, dont la densité offre une ciselure nerveuse rehaussée par une patine stable dans le temps, dont les teintes varient pour chaque exemplaire.
Sold: 6 200 €
Antoine Louis Barye (Français, 1796-1875) 
Guerrier Tartare arrêtant son cheval...
Lot 30
Lot 31
Auguste Raffet (Français, 1804-1860)
Bonaparte arrivant en Italie harangue l'armée

Toile d'origine.
Signée en bas à gauche.

Haut. 82 Larg. 116,5 cm.
(restaurations et accidents)
Cadre en bois doré à palmettes (Haut. 99 Larg. 134 cm).

Provenance : collection bordelaise.

Auguste Raffet. A painting depicting Bonaparte haranguing the army. In a giltwood frame.

"Soldats, vous êtes nus, mal nourris ; le Gouvernement vous doit beaucoup, il ne peut rien vous donner. Votre patience, le courage que vous montrez au milieu de ces roches sont admirables ; mais il ne vous procure aucune gloire, aucun éclat ne rejaillit sur vous. Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde. De riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir ; vous y trouverez honneur, gloire et richesses. Soldats d’Italie manqueriez-vous de courage ou de constance ? »
Proclamation de Bonaparte au début de la 1ère campagne d'Italie, Nice le 27 mars 1796.

Neveu d'un général d'Empire, Raffet est l'un des principaux illustrateurs de la légende napoléonnienne. Le thème de notre toile est celui de la première campagne d'Italie, qui vit un général de 25 ans à la tête d'une armée de composition battre successivement sept armées et apporter la victoire à la République, mettant ainsi fin à la première coalition. La toile est à rapprocher des planches 215 et 215 bis de l'oeuvre lithographique du peintre, représentant Bonaparte arrivant en Italie, sur un plateau des Alpes, une main sur son sabre et montrant de l'autre les plaines de Lombardie à son armée.
Sold: 5 800 €
Auguste Raffet (Français, 1804-1860) 
Bonaparte arrivant en Italie harangue l'armée...
Lot 31
Lot 34
Dionisio Rodriguez, actif à Mexico à la fin du XIXe siècle
Selle dite de Pancho Villa, c. 1900

en cuir brun, dite "silla de cantinas", sur une âme de bois, avec sacoches à rabats et quartiers réhaussés de fils d'argent, renforts et glands en métal argenté. Décor d'entrelacs et de végétaux stylisés. Signée sur une étiquette sur le troussequin "Antigua Fusteria / Del callejon de la Higuera Letra A. / Dionsio Rodiguez / Mexico". Arçon en cuir recouvert d'une fine peau de tambour, pommeau en soucoupe et troussequin renforcés de métal argenté.

Haut. 89 Long. 64 Prof. 33 cm.
Sur un support en bois.

Jointe : une paire d'étriers en bois et cuir.
Haut. 13 Long. 25 Prof. 13 cm.

Provenance : collection Patrick Picard (1951-2022), artiste créateur sur cuir, Vendée ; par descendance.

La selle dite de Pancho Villa

Un rare modèle de Dionisio Rodriguez


Cette selle, dite "mexicaine", avec son large pommeau, est typique du Mexique et du Sud des États-Unis. Elle a été fabriquée par Dionisio Rodriguez, l’un des rares menuisiers-fabricants dont la trace soit conservée aujourd'hui. Il représente le Mexique à l’Exposition Universelle de Paris en 1889, avec 19 arçons sous le numéro 2471. Diversifiant ses productions, il est ensuite enregistré comme fabriquant d'embauchoirs pour chaussures dans le "Commercial Directory of the American Republics" en 1897-1899. La Collection Lusher, à Austin, Texas, conserve une autre de ses selles. Inspirée des selles arabes et espagnoles, la selle mexicaine est l'apanage des "Charros", propriétaires terriens et éleveurs de la seconde moitié du XIXe siècle non soumis à un domaine. Relativement lourde, elle vise surtout à privilégier le confort du cheval et de son cavalier et inclut des emplacements pour placer des armes et des outils, comme des carabines et des machettes. Créée à partir d'un squelette de bois recouvert de bandes de cuir de différentes couleurs pouvant se prolonger jusqu'aux étriers pour protéger le cavalier du sable et des broussailles, elle est ornée de motifs en argent massif. La complexité du processus de fabrication de cette selle implique le travail conjoint de différents artisans : un menuisier pour le squelette, un sellier pour les cuirs et un orfèvre pour les parties métalliques.

Pancho Villa : héros de la Révolution mexicaine


Ayant très peu servi, il s'agit d'une selle "de présent", réputée d'après la tradition de son propriétaire, que nous n'avons pu étayer, avoir appartenu à Pancho Villa (1878-1923). Hors-la-loi puis général de division et gouverneur de l’Etat de Chihuahua, il est l’un des plus célèbres acteurs de la Révolution mexicaine entre les années 1910 et 1920. Il dispose alors de la possibilité de battre monnaie pour payer ses troupes mais aussi des importations américaines en termes de chevaux, d’armes et de munitions. Le cheval tient une grande importance dans ses raids éclairs, lui permettant de se déplacer rapidement dans les régions escarpées du Nord du Mexique. Selon un de ses contemporains, dont l'anecdote est rapporté par Friedrich Katz dans « La vie et l’époque de Pancho Villa » : « C’est un cavalier remarquable, assis sur son cheval avec la facilité et la grâce d’un cow-boy, les courses droites et le style mexicain de la jambe raide, et utilisant seulement une selle mexicaine. Il aime son cheval, il est très attentionné de son confort, probablement en raison du fait qu'ils l'ont souvent aidé à s'échapper tant de fois de situations difficiles. ».

Toutes les selles connues ayant appartenues à Pancho Villa suivent la même typologie que celle des charros. Elles sont constituées d'un squelette de bois sur lequel viennent se fixer des bandes de cuir aux reliefs prononcés et polychromes avec des incrustations en argent massif, reprenant un vocabulaire lié aux symboles du Mexique, comme l'aigle et le serpent, associés à des entrelacs et des végétaux plus décoratifs en argent ou en cuir. La dernière selle lui ayant appartenue a été vendue le 28 janvier 2012 dans l'Arizona.

Nicolas Cléry

Dionisio Rodriguez, ca. 1900. A wood and leather saddle with silver ornaments said to have belonged to Pancho Villa.
Sold: 1 400 €
Dionisio Rodriguez, actif à Mexico à la fin du XIXe...
Lot 34
Lot 38
Michel-Ange Houasse (Français, 1681-1730)
Calypso accueillant Télémaque et Mentor dans son île

Toile.
Porte une ancienne attribution à Coypel.

Haut. 49 cm Larg. 60 cm.
Cadre en bois doré avec cartouche de Noël Coypel (1628-1707) (Haut. 66 Larg. 75 cm) .

Provenance : collection parisienne.

Michel-Ange Houasse. A painting depicting Calypso welcoming Telemachus and Mentor to her island. In a giltwood frame bearing a "Noël Coypel" name plate.

Notre tableau est l'esquisse pour le carton de tapisserie de Michel-Ange Houasse déposé par le musée du Prado au musée de Grenade (Haut. 320 Larg. 307 cm, voir catalogue de l'exposition Miguel-Angel Houasse, 1680-1730 : pintor de la Corte de Felipe V, Delegación de Cultura Patrimonio nacional, Madrid, 1981, p.118, n°13). L'ambassade d'Espagne à Paris conserve un autre grand carton, Le banquet de Calypso et Télémaque, également déposé par le musée du Prado. Formé par son père René-Antoine Houasse, donc dans le milieu des peintres qui ont décoré le Trianon de Marbre, Michel-Ange est reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1707. Il s'installe à Madrid en avril 1715 et est nommé Pintor de Cámara de Philippe V. Il est le plus important peintre d'histoire et de scènes de genre de la cour d'Espagne des Bourbon et considéré, avec le portraitiste Jean Ranc, comme un artiste exemplaire de la diffusion de l'art versaillais en Europe. La commande de la série sur l'histoire de Télémaque est à situer à la fin de sa vie, vers 1730. Déjà malade, elle restera inachevée. Le sujet est tiré du livre de Fénelon publié en 1699.

Nous remercions Monsieur François Marandet d'avoir proposé cette attribution à Michel-Ange Houasse, d'après photographie numérique.
Sold: 4 000 €
Michel-Ange Houasse (Français, 1681-1730) 
Calypso accueillant Télémaque et Mentor dans...
Lot 38
Lot 39
François Marius Granet (Aix en Provence, 1775-1849)
Raphaël et la Fornarina, 1823

Toile.
Signée en bas à droite et datée 1823.
Au dos, inscription ancienne "Raphael et la Fornarina" et la marque "Galerie de la Madeleine/Tostain".

Haut. 64 Larg. 50 cm.
(restaurations anciennes)
Cadre en bois sculpté doré, travail italien du XIXe siècle (Haut. 94 Larg. 79 cm).

Provenance : château du Lochois.

François Marius Granet, 1823. A painting depicting Raphael and the Fornarina. Signed and dated. In an Italian 19th C. carved giltwood frame.

Raphaël et la Fornarina est un thème maintes fois repris, en particulier par les artistes du XIXe siècle, comme dans la célèbre représentation d'Ingres datant de 1815, conservée au Fogg Art Museum de Cambridge. Beaucoup de mystères entourent pourtant la vérité sur les relations existant entre le peintre de la Renaissance et cette Fornarina, "la boulangère". Jean Pierre Cuzin, dans Raphaël Vie et oeuvre, évoque "On a parfois identifié cette boulangère, sans trop de sécurité , avec une certaine Margherita, fille d'un boulanger romain nommé Francesco". Ce dont on est certain, c'est que Raphaël a aimé cette femme, qui était pour lui comme une muse. Néanmoins, celle-ci se rapproche plus de la figure de la maîtresse du peintre, faisant de cette thématique un sujet proche d'une allégorie d'un amour passionnel, mais interdit.

Il existe un dessin de ce sujet, par Granet, passé en vente chez Sotheby's le 1er juillet 1995, n°286 (plume et lavis brun, Haut. 29 Larg. 18 cm).
Sold: 7 500 €
François Marius Granet (Aix en Provence, 1775-1849)
Raphaël et la Fornarina,...
Lot 39
Lot 41
Attribué à Jeanne-Elisabeth Chaudet (Française, 1767-1832)
Une petite fille voulant apprendre à lire à son chien

Toile.

Haut. 91 Larg. 72,5 cm.

Attributed to Jeanne-Elisabeth Chaudet. A painting entitled "Une petite fille voulant apprendre à lire à son chien" ("A little girl teaching her dog how to read").

Jeanne-Elisabeth Chaudet connaît un franc succès de son vivant grâce à ses représentations de l'enfance particulièrement touchantes. Elle expose régulièrement au Salon de 1798 à 1817. Ses toiles mettent en scène de jeunes enfants dans des occupations familières, prenant aussi bien comme modèle de jeunes anonymes que la petite Marie-Laetitia Murat (Versailles, château de Versailles) ou d'autres enfants des grandes familles de l'Empire.

Dès son deuxième Salon, en 1799, elle rencontre un grand succès tant auprès du public que de la critique, avec "Une petite fille voulant apprendre à lire à un chien", dont notre toile est une autre version. La charmante enfant est présentée au petit matin, encore en chemise de nuit et pieds nus, dans toute la fraîcheur et la naïveté de son âge. Tenant fermement son petit chien sur les genoux, elle lui apprend, le plus sérieusement du monde, à déchiffrer l'alphabet, avec la candide certitude que cette leçon portera ses fruits. L'image est animée dans un discret rayon lumineux qui sépare l'extérieur et la pièce, caresse le livre et la corbeille de fruits, et équilibre l'ensemble.

D'autres versions de cette composition sont connues, de dimensions similaires, une signée (Hôtel Drouot, vente collégiale, 12 novembre 2015, n°35), une autre non signée (Paris, étude Audap et Mirabaud, vente le 28 mars 2012, lot 81), une version en petit (panneau, Haut. 37 Larg. 26,8 cm, vente Me Lombrail et Teucquam, 18 juin 2008, lot 6).
Estimate: 8 000 € ~ 12 000 €
Attribué à Jeanne-Elisabeth Chaudet (Française, 1767-1832)
Une petite fille voulant apprendre...
Lot 41
Lot 44
Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de velours (Flamand, 1568-1625)
et Jan II Brueghel (Flamand, 1601-1678)
Village au bord d'un fleuve
Paysage à l'embarcadère

Paire de cuivres.

Haut. 18,5 Larg. 22,5 cm.
Cadres en bois sculpté doré, travail français d'époque Louis XIV.

Provenance :
- Collection de Mme X ;
- Collection Roger Aubert, Besançon 1952 ;
- Collection Louis Henri Girard (1881-1973) industriel à Champagnol, Jura ;
- par descendance, collection particulière, Tours.

Jan Brueghel The Elder and Jan Brueghel The Younger. Two oil on copper paintings depicting a Landscape with a wharf and a Village on a rivershore. In French Louis XIV carved giltwood frames.

Jan Brueghel l'Ancien a peint de nombreuses scènes de ports ou de marchés aux poissons, des paysages fluviaux de l'Escaut, où il a aimé décrire les embarcations et les couleurs changeantes des étendues d'eau au second plan, le reflet d'un rayon de soleil perçant entre les nuages. Le passage d'une rive à l'autre et le paiement du bac sont souvent évoqués. Les embarcations sont surchargées, les passagers attendant de pouvoir accoster après la traversée, on débarque des marchandises. Ces sujets ont été repris par son fils, qui en a conservé le subtil rendu atmosphérique, la finesse d'exécution, l'ampleur infinie du paysage et les qualités de miniaturiste.

Le Village au bord d'un fleuve est une reprise du tableau de Jan Brueghel l'Ancien en collection particulière (Klaus Ertz et Christa Nitze-Ertz, Jan Brueghel der Altere (1568-1625), Luca Verlag Lingen, 2008, vol. I, p.309, n°147). On connait une autre version de Jan Brueghel le jeune du second, Paysage à l'embarcadère, au musée Poldi Pezzoli à Milan (Klaus Ertz, Jan Brueghel der Jüngere, The Paintings with Oeuvre Catalogue, Luca Verlag Ed., 1984, vol. 1, p. 229, n°47). Il s'inspire d'un tableau de son père de 1604, conservé au sein d'une paire au Musée de Nantes (Ertz 2008, op. cit., p. 256, n°113), ayant appartenu auparavant au roi Louis XIV, puis déposé à Nantes en 1804.

Nous remercions la Dr. Ursula Härting d'avoir confirmé l'authenticité de ces tableaux, par examen direct, le 17 avril 2024. Elle précise que pour le Village au bord du fleuve, la participation de Jan Brueghel l'Ancien est importante : lui reviennent l'essentiel des arbres ainsi que les personnages sur la berge, tandis que ceux dans la barque au premier plan seraient de son fils.

Dans le Paysage à l'embarcadère, elle note que le "feuillé" des branches jaunies à l'extrême droite ainsi que celle en haut à droite ne peuvent revenir qu'à Jan I l'Ancien. La trouée lumineuse au second plan est d'une haute qualité. Elle relie ces tableaux à une mention du journal de Jan II Brueghel, où il est indiqué qu'il a acheté à deux reprises quatre cuivres commencés par son père, sans que l'on connaisse les sujets ni l'état d'achèvement de ces tableaux. Son père étant mort en 1625, il les a achetés, d'après une transcription du XVIIIe siècle de son journal, au moment du partage de l'héritage, probablement vers 1626-27, pour 23 et 19 gulden (voir Ursula Härting, Der buchhalterische Jan Brueghel der Jüngere (1601?1678) und sein Journal (ca. 1625?51), in Der Künstler als Buchhalter. Serielle Aufzeichnungen zu Leben und Werk, Petersberg 2024, pp. 53-66).

Un certificat du Dr Ursula Härting sera remis à l'acquéreur.
Sold: 410 000 €
Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de velours (Flamand, 1568-1625) 
et...
Lot 44
Lot 54
Japon, époque Edo, style Transition
Coffre aux pagodes, c. 1639-1645

en laque à décor en makie, or et argent sur fond noir, de cartouches sur la façade, les côtés et le dessus du plateau ornés de paysages inspirés des huit vues d’Omi : un pont sur un lac avec des pins sur le couvercle ; des pavillons en escalier avec des magnolia en façade. Les bords ceints d’une frise géométrique de fleurs à quatre pétales et les extrémités du couvercle de motifs de môns sur fond nashiji, aventurine. L’arrière présente un décor en makie, or sur fond noir, de branchages à feuilles trilobées, contenu dans un encadrement de frise géométrique.
L'intérieur et le revers du plateau en laque à fond rouge, avec un décor à l’or de bambous et d'oiseaux.
Les coins, la plaque de serrure et les poignées sur le côté en laiton finement gravé de fleurs.
Serrure européenne.

Haut. 66,5 Larg. 154 Prof. 74,5 cm.
(restauration)

Il repose sur deux patins postérieurs en bois noirci. Haut. totale 80 cm.

Provenance :
- probable commission de François Caron, responsable du comptoir de la V.O.C. au Japon ;
- collection particulière, Pays Bas.
Certificat Art Loss Register, Londres, 12 avril 2024.

Japan, Edo-Period. A Transition style lacquer chest. Brass mounts. European lock. Identical to a chest kept in the Royal Collections of Denmark since the 17th century.

Œuvres en rapport : le pendant de ce coffre est conservé dans les collections royales du Danemark depuis le règne de Frederik III, inventorié en 1674 dans le Kunstkammer du souverain sous le numéro 20 ou le numéro 62 (Musée national du Danemark, Copenhague, inv. EAc 104).

Bibliographie :
- Impey et Jörg, "Japanese Export Lacquer 1580-1850", Hotei Publishing, Amsterdam, 2005, le coffre du Danemark reproduit p. 94 sous le n°131.
- Meiko Nagashima, "Export Lacquer: Reflection of the West in Black and Gold Makie = Japan Makie , Kyoto National Museum, Kyoto, 2008, le coffre du Danemark reproduit sous le n°67.

Le pendant du coffre en laque du roi du Danemark


L’art de la laque est maîtrisé à un si haut point au Japon à la fin du XVIe siècle que son commerce devient prioritaire pour les puissances européennes qui y sont établies : Portugal, Pays-Bas et Angleterre. En 1635, dix ans après les Anglais, les Portugais sont définitivement évincés de l’Archipel, qui vit une période de reconfiguration politique. Le shogun Tokugawa s’impose parmi ses pairs, ouvrant l’ère Edo. La V. O. C., Compagnie néerlandaise des Indes Orientales, tire profit de la proximité de son représentant François Caron avec le Shogun Tokugawa Iemitsu pour obtenir le monopole du commerce avec le pays du Soleil Levant. Faisant travailler les meilleurs ateliers de laqueurs, un nouveau style dit « Pictorialiste » est progressivement mis au point. Le style « Namban », avec ses couvercles bombés et les incrustations de galuchat et de nacre indienne qu’affectionnaient les Portugais, est abandonné. Une nouvelle technique, à la fois plus luxueuse de par son emploi de l’or mais aussi plus économique, car utilisée parcimonieusement sur un fond noir et des couvercles plats, est élaborée. On l’appelle « makie ». Ce changement du style « Nanbam » vers le style « Pictorialiste » dure une vingtaine d’années, jusqu’à la fin des années 1650. Un rare style dit de « Transition » est alors expérimenté, faisant cohabiter le nouveau décor « makie » et l’ancien style « Namban », avec ses encadrements de cartouches et de bordures géométriques.

Un rare coffre à fond rouge


Les thèmes du style « Transition » sont ceux des paysages traditionnels du Japon, immortalisés dans Les huit vues d’Ômi, et des grands mythes littéraires, à l’instar du Dit du Genji ou du Dit des Frères Soga. Ces thèmes trônent en majesté sur les quatre coffres exceptionnels, commandés en même temps que celui-ci par Caron, inventoriés au départ du Japon en 1643. Nous avons retrouvé le plus grand d’entre eux en 2013. Il était passé par la collection du Cardinal Mazarin et est maintenant conservé à Amsterdam (Rijksmuseum, n°AK-RAK-2013-3-1). Les trois autres coffres sont ou seraient à Londres (Victoria & Albert Museum, n°412:1, 2-1882), à Moscou (Musée historique d’Etat) et à Berlin (Charlottenburg, panneau monté sur un cabinet). Même pour cette commande, dite du « Fine group », la plus luxueuse jamais réalisée, le décor n’est libéré de l’entrave des cartouches que sur le panneau arrière. Sur toutes les faces visibles de notre coffre, à l’exception de l’arrière et de l’intérieur du couvercle, les scènes narratives sont délimitées par des volutes tandis qu’une frise de fleurs ou de « môns » longe les bordures extérieures. L’intérieur de ce coffre est à fond rouge alors que les autres coffres sont à fond noir, exception faite de celui de Mazarin, qui était recouvert d’une laque aventurine à la poudre d’or. Entre 1639 et 1645, les directives des 17 représentants de la V.O.C. réclament en effet expressément, non pas des fonds noirs, mais des fonds rouge vermillon et verts. Cent ans plus tard, les laques or à fond rouge, cette fois de Chine, feront à nouveau le bonheur des collectionneurs, remployés avec talent par l’ébéniste B.V.R.B. pour Machault d’Arnouville ou les ducs de La Rochefoucauld-Doudeauville. Notre coffre, réalisé au Japon, peut donc être daté très précisément de ces années charnières.

Les collection royales du Danemark


Les plus grands princes européens ont l’apanage de ces laques d’importation hollandaise dans leurs collections. Dès la seconde moitié du XVIIe siècle, ils sont recensés chez les rois de France, du Danemark, de Suède ou de Saxe, comme chez le duc d’Orléans, les princes de Condé ou de Lorraine. C’est précisément chez Frederik III de Danemark qu’un autre coffre, pendant de celui-ci, de même structure, type de décor et même dimensions (H. 66 L. 152, P. 74 cm), est décrit dans l’inventaire de son cabinet de curiosité, peu de temps après son décès en 1674. Aujourd’hui conservé par le Musée National de Danemark (EAc. 104) son décor est une variation autour du même thème que celui-ci : Les Huit Vues d’Ômi et les environs du lac Biwa, où a été écrit Le Dit du Genji. L’historique de ce coffre remontant aux années 1950 est moins ancien que celui de la collection royale danoise. Leurs caractéristiques communes permettent cependant d’affirmer qu’ils sont le résultat d’une commande globale passée par la V.O.C. et son représentant François Caron à un seul et même atelier, avant de connaitre des fortunes différentes. On ne sait comment le coffre de Copenhague a intégré les collections danoises. Peut-être à la fin du mois de février 1658, lors de la signature du traité de Roskilde, négocié par les diplomates hollandais pour mettre fin au conflit entre Suède et Danemark au plus fort de la Guerre de trente ans ? Quelques semaines auparavant, en janvier 1658, Mazarin faisait en effet l’acquisition du stock de laque que la V.O.C. conservait, sans parvenir à le céder, depuis 1643. La Compagnie qui avait mis en pause ses commandes de laques depuis 1651 faute de client adresse alors, en juillet 1658, une nouvelle commande à son comptoir japonais. La page « Namban » est définitivement tournée grâce aux glorieuses heures du style « Transition », dont se sont entichés les souverains du vieux continent. Les laques arrivant du Japon en Europe répondent désormais pour une centaine d’année aux canons du style « Pictorialiste », faisant de ce coffre l’un des rares témoins d’une époque clé dans l’histoire du commerce mondial et du goût pour l’Orient.

Aymeric Rouillac
Estimate: 50 000 € ~ 80 000 €
Japon, époque Edo, style Transition 
Coffre aux pagodes, c. 1639-1645...
Lot 54
Lot 57
Goyer et Imbert, époque Transition Louis XV-Louis XVI
Régulateur de cheminée

en vernis parisien à l'imitation de la laque de Chine. De forme violonnée, à décor de fleurs et de pagodes chinoises, il est surmonté d'une sphère armillaire en bronze doré. Le cadran supérieur servant d'horloge émaillé blanc est signé "Imbert l'Ainé", il indique les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes.
Balancier compensé "à gril" supportant un second cadran avec fonction de baromètre probablement postérieur.
Riche ornementation de bronzes dorés à motifs d'acanthe, têtes de béliers, mufle de lion, guirlandes de fleurs et de laurier, rinceaux, frise de postes et de godrons.
Estampillé sous la base : "J.GOYER" et "JME".

Ebéniste : Jean Goyer, reçu maître à Paris le 12 décembre 1760.
Horloger : Jean Gabriel Imbert, reçu maître le 22 novembre 1776.
Epoque Transition Louis XV-Louis XVI.

Haut. 73 cm.
(restaurations, accidents et manques dans le vernis, les aiguilles du baromètre manquantes)

Provenance : collection particulière, Lyon.

Goyer and Imbert. A Louis XV-Louis XVI Transition Period ormulu-mounted japanned long case clock topped by an ormolu armillary sphere.

Bibliographie : un modèle proche reproduit in Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle", Editions de l'Amateur, Paris, 1997, page 307.

François, le père de Jean Goyer, est réputé d'après Kjellberg avoir créé le modèle de notre pendule. Ebéniste parisien reçu maître en 1740, il exerce rue du Faubourg-Saint-Antoine à "L'Autruche", avant de se fixer rue de Charonne à "l'Eau qui dort". Il produit des boîtes d'horloge laquées dans le goût chinois, ornées de bronzes rocaille. Son inventaire après décès en 1763 compte pas moins de trois pendules et 26 "boëtes de cadran", dont 16 "plaquées en bois pour vernir". Son fils Jean poursuit la production de gaines d'horloges durant une vingtaine d'années rue de Charenton. Egalement fondeur talentueux, il est condamné en 1766 par les jurés ciseleurs constatant qu'il loge chez lui des ouvriers bronziers, et est enjoint à choisir entre les deux professions. Sa collaboration avec son beau-frère René Dubois donne lieu à de spectaculaires réalisations, dont le célèbre secrétaire monumental dans la collection de James A. de Rothschild à Waddesdon Manor (Kjellberg, 1998, p.372).
Ce modèle de régulateur connaît un franc succès auprès des amateurs de l'époque, comme le duc de Choiseul, qui passe pour avoir commandé l'exemplaire figurant dans l'ancienne collection Morgan, dispersée en 1969.

Jean-Gabriel Imbert, dit Imbert l'Ainé (1735-1795), commence comme compagnon, puis exerce comme ouvrier libre, avant d'être reçu maître le 22 novembre 1776. Il dépose le bilan en 1784 mais poursuit ses activités. Il exerce carrefour de la Roquette en 1767, puis rue Planche-Mibray en 1781, rue des Arcis en 1784 et rue de Monceau en 1795. Il réalise des pendules de belle qualité et utilise des caisses de J. Goyer, N. Bonnet, M. Poisson ou des Osmond, certaines dorées par Le Cat et H. Martin. (Jean Dominique Augarde "Les ouvriers du Temps", Editions Antiquorum, Genève, 1996, p. 334 à 337).
Sold: 8 700 €
Goyer et Imbert, époque Transition Louis XV-Louis XVI 
Régulateur de...
Lot 57
Lot 60
Vuidepot, fin du XVIIIe siècle
Sculpture pendule "Vénus, l'Amour et l'oiseau envolé"

en marbre blanc et bronze doré ciselé figurant l'amour remettant une colombe dans sa cage dorée devant Vénus alanguie. Le groupe entourant le cadran décoré par deux branches de rosier est bordé d'une frise d'oves et de dards, installé sur une terrasse en marbre blanc oblongue et rudentée, à décor de frise d'acanthe et de roses. Il repose sur huit pieds toupie.
Le cadran émaillé blanc signé "Vuidepot à Paris" figure les heures en chiffres romains, les minutes en chemin de fer, les minutes décimales en chiffres arabes, avec deux aiguilles en bronze ajouré. Une aiguille en acier noir indique le jour.
Suspension à fil.

Maximin Vuidepot (1752-1793), maître à Paris en 1782.

Haut. 51 Long. 61,5 Prof. 19,5 cm.
(usure et manques ; une colombe ainsi qu'une partie du pied de Vénus manquants)

Provenance : collection particulière, Loches.

Maximin Vuidepot. A late 18th C. ormolu and white marble clock depicting Venus, Cupid and a runaway bird.

Oeuvre en rapport :
- une pendule "Nymphe et amour devant une cage" par Furet, horloger du Roi, vers 1775-1800, conservée au Musée du Louvre, OA 5286.
- une pendule par François Louis Godon conservée dans les collections royales anglaises, sous le numéro RCIN 2863.

Cette pendule borne à quantièmes traite le bronze de manière accessoire, afin d'offrir au groupe sculpté dans le marbre blanc une place prépondérante, qui lui vaut l'appellation de "sculpture pendule". Le thème de Vénus et l'Amour apparaît sous le règne de Louis XV avec des sculpteurs tels que Clodion, Jean-Baptiste Pigalle et Falconnet, et connaît son apogée sous le règne de Louis XVI. Ce thème est à la croisée du retour en grâce de l'antiquité et des scènes galantes de la première moitié du XVIIIe siècle. Une attention toute particulière est accordée au traitement du drapé de Vénus.
Sold: 4 500 €
Vuidepot, fin du XVIIIe siècle 
Sculpture pendule "Vénus, l'Amour et...
Lot 60
Lot 61
Travail de qualité de style Transition, XIXe siècle
Table de toilette de forme coeur

en placage de bois de violette et bois de rose, à ouverture mécanique par deux tiroirs violonnés et deux vantaux. Le dessus trilobé entouré d'une lingotière dévoile un abattant foncé d'un miroir intérieur dans une frise de grecques en cuir marqué au petit fer. Elle repose sur trois pieds cambrés terminés par des sabots feuillagés.
Ornementation en bronze doré : entrées de serrure et sabots en enroulement.

Haut. 70 Larg. 43,5 Prof. 46 cm.

Provenance : collection d'un château du Lochois.

French, 19th C. A Transition style ormolu-mounted heart-shaped mahogany veneer mechanical table.

Oeuvres en rapport : un modèle comparable de Gervais Maximilien Durand est reproduit in Christophe Payne, "Paris, la quintessence du meuble au XIXe siècle", éditions Monelle Hayot, Saint-Rémy, 2018, p. 159.

La table de toilette en forme de coeur est un meuble masculin, créé dans les années 1760 par Jean-François Oëben (Français, 1721-1763), dont l'inventaire en recense plusieurs exemplaires. L'une d'elle est reproduite dans Les cahiers du mobilier consacrés à l'ébéniste, en 2002, par les éditions de l'Amateur (p. 89). L'abattant orné d'un miroir ainsi que les compartiments sur les côtés permettent aux hommes de ranger leur nécessaire de toilette et de rasage.

Les meubles créés par Oëben se distinguent par leurs pieds cambrés et une ingénieuse mécanique. Quelques exemplaires de ces meubles sont produits au XVIIIe siècle, pour de prestigieux commanditaires, par des ébénistes comme Macret, Lacroix ou Topino. Au XIXe siècle, le modèle est réinterprété par plusieurs ateliers d'ébénisterie du faubourg saint Antoine, tels ceux de Zwinner ou de Gervais-Maximilien Durand (Français, 1839-1911), qui se distingue par une médaille d'argent à l'Exposition Universelle de Paris en 1889.
Sold: 3 000 €
Travail de qualité de style Transition, XIXe siècle
Table de toilette...
Lot 61
Lot 62
Travail de la fin du XVIIIe siècle, début du XIXe siècle
Grande pendule obélisque

en marbre blanc et bronze ciselé et doré à l'or moulu.
L'obélisque, surmonté d'une sphère armillaire, est orné à sa base d'un cadran émaillé signé "Jacquot A Paris", avec les heures et les minutes en chiffres arabes. Le cadran est surmonté d'un bas-relief en bronze doré avec deux nymphes portant le monde sur lequel trône Cupidon et soutenu par un autre bas-relief présentant deux lions réunis par une draperie. Les côtés sont décorés d'attributs guerriers et les arêtes soulignées par un liseré doré torsadé. La base est ornée d'un bas-relief en bronze doré avec une frise d'enfants dans le goût de Clodion.
Une terrasse quadrangulaire en marbre noir est entourée par quatre bornes dorées reliées par une chaîne.
Suspension à Brocot probablement rapportée.
De nombreux Jacquot sont référencés à Paris depuis le XVIIIe siècle, dont un établi en 1806 rue Saint-Martin.

Haut. 75 Long. 32,5 Prof. 19 cm.

Provenance : collection particulière, Loches.

Late 18th C.- early 19th C. A large ormolu and white marble obelisk clock. Topped with an armillary sphere. On a black marble base.

Oeuvre en rapport : Jean-Baptiste Thiéry, Pendule en forme de pyramide, 1785, Musée du Louvre, OA 5308.

Bibliographie :
- Pierre Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française", éditions de l'Amateur, Paris, 1997, un modèle comparable reproduit p. 219 ;
- "Egyptomania", catalogue d'exposition du Musée du Louvre, 20 janvier-18 avril 1994, édition de la RMN, Paris, un modèle comparable reproduit p. 137.

L'obélisque, érigé dans l'Antiquité Egyptienne à l'occasion des victoires militaires, devient un motif populaire en France à la fin du XVIIIe siècle. Sous le règne de Louis XVI, plusieurs modèles sommés d'un aigle couronné aux ailes déployées sont créés afin de célébrer la victoire de Yorktown, remportée par le général de Rochambeau et Georges Washington contre les troupes anglaises en Amérique. Le modèle se décline ensuite sous plusieurs variantes, avec notamment une sphère armillaire au sommet. Sa popularité ne cesse de croître sous le premier puis le Second Empire, portée par les campagnes napoléoniennes et l'Egyptomania.
Sold: 5 300 €
Travail de la fin du XVIIIe siècle, début du XIXe...
Lot 62
Lot 64
D'après Jean-Baptiste Claude Sené (Français, 1748-1803)
Très belle marquise
au modèle du salon de Compagnie de Madame Elisabeth à Montreuil, vers 1789

en bois sculpté et doré. Le dossier droit à la Reine présente un décor d’un rang de feuilles de chêne aux angles d’acanthes, souligné d’un rang de perles. Les supports d’accotoirs à balustres détachées sont ornés de cannelures à graines soutenues par des feuilles d’eau. La ceinture mouvementée en façade est également à rang de feuilles de chêne, soutenue par des pieds fuselés à feuilles d’eau, cannelures et rudentures à graines.
Estampille apocryphe "JB SENE".
Garniture de tapisserie dites aux couteaux et à passepoil.

Travail du qualité du XIXe siècle.

Haut. 94 Larg. 75 Prof. 77 cm.

Provenance : ancienne collection du Marquis de Chabrières, d'après le catalogue de sa vente chez Me Martin à Versailles le 22 février 1970, n°188 (reproduite).

19th C., after Jean-Baptiste Claude Sené. Beautiful carved giltwood marquise armchair modeled after Madame Elisabeth's Salon de Compagnie in Montreuil, ca. 1789. From the collections of Marquis de Chabrières.

La composition générale de ce siège n’est pas sans rappeler celle des deux bergères réalisées par Jean-Baptiste Claude Sené, pour le Salon de Compagnie de Madame Elisabeth à Montreuil (Louvre, OA 11164 et 11165). Par la richesse de leur ornementation, ces sièges sont en accord avec le décor souhaité par la sœur cadette de Louis XVI. Les bergères sont issues d’une suite comprenant deux canapés, six canapés « tête-à-tête », quatre bergères, quatre fauteuils « ronds en gondolle », dix-huit chaises dont six à carreaux, quatre voyeuses à genoux [ ] un écran à colonnes, et un paravent à six feuilles ». L’ordre de commande est passée à la veille de la Révolution, le 1er avril 1789. L’ensemble des sièges est à noter dans l’inventaire de 1790. Notre modèle réalisé dans le goût de cette série se distingue par ses supports d’accotoirs en balustre cannelés, tandis que le modèle d’origine offre des supports et des pieds torsadés. En revanche, les pieds de cette marquise sont la reprise exacte de la chaise en cabriolet pour le Salon des jeux du Roi à Compiègne (Louvre, OA 9412). Réalisée en 1790, elle se présente comme l’une des dernières commandes royales, alors que « Louis XVI était en résidence surveillée au palais des Tuileries » (in Bill G.B Pallot, « Le mobilier du Musée du Louvre », Paris, Faton, t.II, 1793, p. 180).
Estimate: 2 000 € ~ 4 000 €
D'après Jean-Baptiste Claude Sené (Français, 1748-1803)
Très belle marquise 
au modèle...
Lot 64
Lot 65
Louis-Auguste Marquis (Français, 1811-1885)
Exceptionnelle garniture de cheminée de style Louis XVI, c.1845

en bronze doré, finement ciselé, comprenant une pendule et une paire de cassolettes aux panses apprêtées et anciennement recouvertes de scagliola de couleur lapis-lazuli.
La pendule est surmontée d'un bouquet de fleurs de lys, tulipes et roses ; les anses à têtes de boucs, le cadran enrubanné dans un tors de laurier repose sur un piédouche feuillagé soutenu par une base de colonne cannelée et une plinthe en partie basse. Le cadran émaillé signé "Marquis à Paris" avec les heures en chiffres romains et les points "Avance Retard" à midi. Le mouvement à réserve de deux semaines porte les tampons des horlogers : "Farret A Paris" et "Pons médaille d'or1827".
Les cassolettes surmontées d'un fretel en pomme de pin, leurs anses à têtes de jeune boucs réunies par une guirlande fleurie, reposent sur un piédouche godronné dans un tors de laurier.

Bronzier : Louis-Auguste Marquis (1811-1885), associé de 1838 à 1844 à Gilbert-Honoré Chaumont (1790-1868), installé 25 rue Chapon à Paris, puis, sous le Second Empire, 66 boulevard de Strasbourg.
Horloger fabriquant : Pierre Honoré César Pons (1773-1851), qui relance l'activité horlogère à Saint-Nicolas d’Aliermont, est actif à Paris jusqu'en 1846, date à laquelle il vend son entreprise à Delepine.
Horloger finisseur : Farret & Cie, horloger actif à Paris, rue Chapon, entre 1840 et 1870.

Pendule : Haut. 82 Larg. 41 Prof. 24 cm.
Cassolettes : Haut. 61 Larg. 33 Prof. 22 cm.
(excellent état général ; petit accident au cadran, manquent les pistils d’un lys, finition bleue des oves en partie effacée)

Louis-Auguste Marquis, ca. 1845. A Louis XVI style ormolu mantel clock and pair of cassolettes.

Marquis, le bronzier des Princes

Le fabricant de bronzes Louis-Auguste Marquis (1811-1885) s’associe en 1838 à Gilbert-Honoré Chaumont (1790-1868), artisan en lustrerie. L'association est couronnée de succès. A l’Exposition des Produits de l'Industrie, ils reçoivent une médaille de bronze pour la création d’un ensemble composé de candélabres dans le style de la Renaissance, d’une pendule et d’un grand lustre à branches soutenues par des enfants et des chimères. Par la suite, la maison s’installe au n° 25 de la rue Chapon à Paris avant de déménager sous Napoléon III au 66 boulevard de Strasbourg. La maison devient le principal fournisseur des palais royaux et bénéficie du titre de « Fabricant du Mobilier de la Couronne » dans le domaine du luminaire.
La maison Chaumont, devenue « Chaumont Marquis », commence à diversifier ses productions avec la réalisation de bronzes d’ameublement de différents styles. Elle approvisionne les maisons Giroux et Beurdeley mais aussi la famille royale. Le feu du salon des Princes est ainsi livré en 1838 au Grand Trianon.

Seul à partir de 1844, Marquis livre au Palais Royal en 1855 une impressionnante paire de candélabres en bronze doré, "Enfants au silence", dont les lys et les guirlandes de fleurs rappellent le travail opéré sur notre garniture. On retrouve dans son travail des références aux grands bronziers du siècle précédent, comme la dynastie Osmond, Thomire ou encore Pierre Gouthière. Ainsi, les têtes de béliers de cette garniture s'inspirent de celles présentes sur une paire d’aiguières réalisée par Pierre Gouthière vers 1767 à 1770 (collection particulière) ou sur une cassolette en serpentine réalisée vers 1775, actuellement conservée au Musée du Louvre (OA 5179). Toutefois, notre garniture a également recours à des matériaux modernes issus de l'industrie, comme la tôle et la scagliola, pour imiter les pierres dures, particulièrement rares et coûteuses.
Estimate: 12 000 € ~ 18 000 €
Louis-Auguste Marquis (Français, 1811-1885) 
Exceptionnelle garniture de cheminée de style...
Lot 65
Lot 67
Maison Christofle, sous la direction de Paul Christofle (Français, 1838-1907)
Important trophée de prix décerné à Monsieur Louradour à Mirandol, 1873

en argent, décerné par le Ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics. Il est coiffé d’une ronde-bosse de la déesse Cérès reposant sur un socle avec l’inscription "CONCOURS GENERAL AGRICOLE DE CAHORS / DECERNEE A Mr LOURADOUR A MIRANDOL". La coupe présente un décor estampé de quatre scènes des travaux des champs légendées "PATURAGE, MOISSON, VENDANGE, LABOURAGE". Le bord est souligné de l’inscription « MINISTERE DE L'AGRICULTURE DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS MDCCCLXXIII ». Le fût fuselé et cannelé dans un entourage de pampres de vigne est terminé par des gerbes de blé. La base circulaire est composée d’un bœuf, un bélier, une brebis et une faucille en ronde-bosse. Repose sur quatre pieds à enroulements feuillagés ajourés, richement décorés et ciselés de bouquets de feuilles.

Poinçon Minerve 1er titre.
Poinçon d'orfèvre "CC" avec une abeille surmontée de trois étoiles pour Christofle et Cie, insculpté en 1853.
Signé "CHRISTOFLE Ft (fecit) 1873".
D'après un modèle des sculpteurs Eugène Capy (Français, 1829-1894) et Pierre-Louis Rouillard (Français, 1820-1881).

Haut. 65 Diam. du plateau 41,5 cm.
Poids 9.050 g.

Christofle, under the direction of Paul Christofle, 1873. An impressive silver trophy awarded by the French Ministry of agriculture to the winner of the 1873 Cahors Concours Général Agricole. After a model by Eugène Capy and Pierre-Louis Rouillard.

Bibliographie : Yves Badetz in Daniel Alcouffe (dir.), "L'Art en France sous le Second Empire", cat. exp. Paris, Grand Palais, 11 mai - 13 août 1979, Paris, Ed. RMN, Notice 79.
Sold: 19 000 €
Maison Christofle, sous la direction de Paul Christofle (Français, 1838-1907)...
Lot 67
Lot 68
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (Français, 1824-1887) à Minton
Nymphe portant une amphore, 1878

en céramique émaillée polychrome.
La nymphe vêtue d'un voile pudique tenant dans ses mains une amphore turquoise à frise de grecques. Elle est assise sur un panier en osier duquel tombent des grappes de raisin.
Signée "A.Carrier" sur la terrasse.
Cachet en creux au revers "Minton" et numérotée "1760", "A0".

Haut. 69 cm.
(éclat au col)

Albert-Ernest Carrier-Belleuse for Minton, 1878. A polychrome glazed majolica vase figuring a scantily clad nymph seated on a wicker basket overflowing with grapes while supporting an amphora.

Après un début de carrière modeste mais prometteur au Salon de 1850, Albert Carrier-Belleuse traverse la Manche pour collaborer au sein de la Manufacture de Minton à l'invitation de son directeur artistique, Léon Arnoux. Son recrutement s'inscrit dans la volonté politique du gouvernement britannique de promouvoir l'industrie nationale, quand bien même les artistes sont issus de pays voisins. La première pièce de Carrier-Belleuse, "La Fontaine de Galathée", est présentée au Crystal Palace en 1851 et profite d'une reconnaissance publique. Grâce aux recherches d'Arnoux qui "mit au point une majolique moderne lancée par Herbert Minton en 1851" (Gilles Grandjean, "Carrier-Belleuse. Le maître de Rodin", 2014, p. 21-22), Carrier-Belleuse modernise la sculpture ornementale. Son travail à Minton se prolonge jusque dans les années 1880. Il travaille ensuite pour la Manufacture de Sèvres, qui se réjouit d'accueillir un talent capable d'organiser un si grand atelier.
Sold: 5 700 €
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (Français, 1824-1887) à Minton
Nymphe portant une amphore, 1878

en...
Lot 68
Lot 69
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (Français, 1824-1887)
Buste de femme au collier de perles

Terre-cuite.
Signée "A Carrier" au dos.

Haut. 77 Larg. 47 Prof. 20 cm.
(accidents)
Socle à pans coupés en bois peint. Haut. totale 83 cm.
Sur une colonne dorique en bois peint à l'imitation du marbre. Haut. totale avec colonne 188 cm.

Provenance : collection de la famille Niermans, architecte et Grand Prix de Rome, Touraine.

Albert-Ernest Carrier-Belleuse. A terracotta bust of a woman with a pearl necklace. Painted wood base and doric column.

L’œuvre de Carrier-Belleuse est à envisager sous deux angles. D’une part, il se présente comme le prolongement de la statuaire du XVIIIe siècle, en s’inspirant notamment des œuvres de Houdon, d’autre part il s’inscrit dans la production presque sérielle du XIXe siècle. Réalisé en terre-cuite, notre exemplaire figure une jeune femme au collier à double rang de perles. Il évoque à la fois le fantasme pour le siècle des Lumières, encouragé par l’attrait de l’Impératrice Eugénie pour Marie-Antoinette, et le demi-monde où Carrier-Belleuse puise une partie de ses modèles, à l’instar de Marguerite Bellanger, maîtresse de l’Empereur Napoléon III (in "Carrier-Belleuse. Le maître de Rodin", cat. exp., Palais de Compiègne, Paris Ed. de la RMN, 2014, p. 53-54). Ce buste s’inscrit dans la production de portraits dits « de fantaisie ». L’artiste s’inspire évidemment des ateliers de céramique avec lesquels il collabore pour augmenter efficacement sa production. Il utilise des moules pour former le sujet principal et assemble des morceaux avant la cuisson, afin de le personnaliser.
Sold: 4 000 €
Albert-Ernest Carrier-Belleuse (Français, 1824-1887) 
Buste de femme au collier de...
Lot 69
Lot 73
Japon, époque Édo, style Pictorialiste
Coffret à bijoux en pagode, vers 1640-1650

en laque toute face maki-e or et argent sur fond noir, à décor en relief de scènes de chasse en hiver, de joueurs de go et d'un artiste peignant, d'un combat de coq et d'oiseaux volant. De forme rectangulaire, il est flanqué de piliers aux quatre angles. La serrure en façade commande l'ouverture du couvercle aux pans concaves, dont le dessus coulisse pour révéler un compartiment. Fonds d'aventurine nashiji à l'intérieur. L'un des côtés du coffret mobile découvre un tiroir secret. L'intérieur, orné d'enfants aux lanternes, était anciennement foncé d'un miroir. Il repose sur quatre pieds boules.
Riche ornementation en métal ciselé et doré. Serrure probablement européenne.

Haut. 33,5 Long. 37,5 Larg. 28,5 cm.
(manque la clé)

Provenance : collection monégasque.

Japan, Edo Period, ca. 1640-1660. A pagode-shaped lacquered jewellery box. Gilded metal mounts.

Œuvres en rapport :
- Coffret aux piliers d'ivoire, 1640-60, Tokyo National Museum, Japon ;
- Coffre aux pagodes dans un paysage, The Burgley House Collection (JWA09038), Stamford, Royaume-Uni ;
- Coffret à bijoux, Palais Wilanowski, Musée du Roi Jean III, Varsovie, Pologne.

Bibliographie :
- Stéphane Castelluccio, Le goût pour les laques d'Orient en France aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Editions Monelle Hayot, 2019, fig 64 pp. 124-126 pour un modèle comparable ayant appartenu à la duchesse de Mazarin ;
- Olivier Impey, Christiaan Jörg, Japanese Export Lacquer 1580-1850, Amsterdam, Hotei Publishing, 2005, n° 388a, les 11 exemplaires comparables reproduit pp. 168-171 ;
- Meiko Nagashima, "Export Lacquer: Reflection of the West in Black and Gold Makie = Japan Makie , Kyoto National Museum, Kyoto, 2008, un modèle comparable reproduit sous le n° 180, p. 185 et p. 328 .

Texte de présentation à consulter sur le site rouillac.com.
Estimate: 50 000 € ~ 70 000 €
Japon, époque Édo, style Pictorialiste 
Coffret à bijoux en pagode,...
Lot 73
Lot 82
Claude Monet (Français, 1840-1926)
Lettre à propos du Journal des Goncourt, 1922

L.A.S. « Claude Monet », Giverny par Vernon, Eure, 9 janvier 1922, [à Charles Hamonet journaliste à l’Express d’Angers et de l’Ouest], 1 page ½ in-8 avec enveloppe timbrée.

« Monsieur, en réponse à l’aimable lettre que m’avez adressée au sujet de la soi-disant série que j’aurais faite à la cathédrale d’Angers, je puis vous dire que Edmond de Goncourt s’est absolument trompé ; ce que j’avais du reste constaté à la lecture de son journal. Et qui permet de supposer beaucoup d’erreurs de ce genre. Recevez, Monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués ».

Claude Monet, 1922. A handwritten letter sent to Charles Hamonet, journalist at the Express d’Angers et de l’Ouest newspaper, about the "Journal des Goncourt".

L’altération de la graphie de cette missive, qui rend d’autant plus difficile la lecture du texte, révèle le trouble de la vision qui affecte l’artiste peintre depuis plusieurs années, une double cataracte le handicapant de plus en plus. Pouvant de moins en moins lire et avec un œil quasi aveugle, il finira par dicter toutes ses lettres à sa femme. La lumière excessive le fatigue, il souffre de douleurs névralgiques, obligeant le peintre à se confiner dans la pénombre et à porter des lunettes noires.

Quant à l’erreur évoquée dans sa lettre, elle provient du passage publié dans le Journal des Goncourt : mémoires de la vie littéraire, tome IX, 1894 : « Dimanche 2 septembre. - Et tour à tour, il est question au Grenier, ( ) - de Monet qui aurait fait, aux différentes heures du jour, une trentaine de vues de la cathédrale d’Angers, supérieures, d’après le dire de Frantz Jourdain, à l’émail du peintre anglais Turner. »
Edmond de Goncourt a confondu la cathédrale d’Angers avec celle de Rouen, Notre-Dame, connue pour l’ensemble de 30 tableaux réalisés par Monet entre 1892 et 1894 représentant principalement son portail occidental, peint depuis des angles de vue et à des moments différents de la journée.
Sold: 1 000 €
Claude Monet (Français, 1840-1926) 
Lettre à propos du Journal des...
Lot 82
Lot 91
Marie Laurencin (Française, 1883-1956)
Diane à la biche, 1907

Crayon et aquarelle sur papier.
Signé et daté.

Haut. 18,3 Larg. 26,5 cm.
(feuille tirée d'un cahier, scotchée dans les coins sur une feuille [Haut. 24,4 Larg. 31,4 cm])

Marie Laurencin, 1907. A pencil and watercolor drawing of Diana and a doe.

Bibliographie : D. Marchesseau, "Marie Laurencin, Catalogue raisonné de l’œuvre peint", éditions du Musée Marie Laurencin du Japon, 1986, huile sur bois "Diane à la chasse" datant de 1908, reproduite p. 68, n°46.

Intimement lié à son auteur, ce dessin annonce la toile de « Diane à la chasse », réalisée en 1908, qui appartiendra à Guillaume Apollinaire et se trouve aujourd'hui en mains privées. Compagnon de l'artiste, le poète la présente comme « la peintre du mystère féminin » à la touche « féminine et serpentine », se situant à la confluence entre Pablo Picasso et le Douanier Rousseau. Si Marie Laurencin aime dans ces années 1905-1909 se représenter sous les traits de Diane, c'est aussi bien comme déesse antique que comme princesse de la Renaissance. En se représentant accompagnée d’une biche, son animal attribut, l’artiste interroge sa propre existence, elle qu’André Breton décrivait comme « une biche parmi les fauves ». Si la biche renvoie au désir amoureux, Diane incarne pour le XVIe siècle une image de pureté et d’indépendance. Marie se représente ainsi en icône diaphane au regard félin, s’inspirant notamment de la "Diane au Cerf" du château d’Anet, où vécu son héroïne, Diane de Poitiers. Marie Laurencin, qui n’a pas encore fait la connaissance de Guillaume Apollinaire, fréquente alors Pierre Henri Roché. Ce dernier lui fait découvrir les collections du Musée de Cluny, l’art de la tapisserie des mille fleurs, les portraits de François Clouet et l’emmène visiter l’exposition sur l’Art décoratif oriental. Ces découvertes inhibent son style, qui puise dans l’art oriental des miniatures perses. Elle donne à ses dames des airs de sultanes, au nez long et droit, aux cheveux noirs et aux yeux en bandeau. La stylisation du dessin, avec les arabesques qu’esquissent les fleurs luxuriantes et la ligne serpentine embrassant les courbes de son corps sont caractéristiques de la première période très symboliste de l’artiste.
Sold: 10 000 €
Marie Laurencin (Française, 1883-1956) 
Diane à la biche, 1907 

Crayon...
Lot 91
Lot 97
Romanée Conti, 1924
Un flacon centenaire

Etat d'origine, dans un panier d'osier d'époque.

Provenance : descendance de Charles Brault (1897-1959), amateur, dont une partie de la cave a été rachetée par La Tour d'argent après son décès.

A 1924 bottle of Romanée Conti red wine. In a contemporaneous wicker basket.

Cette bouteille rappelle la grande histoire du Domaine de La Romanée Conti, dont le nom vient du cousin du roi, Louis François de Bourbon, prince de Conti, qui en devient propriétaire en 1760. Sur l'étiquette de ce flacon de 1924 trône le nom de Jacques Duvault-Blochet, qui rachète le domaine à l'aube de ses 80 ans en 1869, en compagnie de deux de ses petits-enfants représentant les familles de Villaine & Chambon, sous le patronyme desquels est précisé "seuls propriétaires".

Le millésime 1924 en Bourgogne voit le début des mises en bouteilles au château, sous l'impulsion de Philippe de Rothschild. Le printemps et le début de l'été sont très favorables à la vigne, la floraison se fait par un temps superbe et l'avance de la végétation permet aux raisins de supporter sans dommage les périodes atmosphériques moins propices et d'atteindre une maturité satisfaisante. Une vendange tardive donne des vins d'une bonne richesse alcoolique, fins et corsés, mais peu tanniques. "Une bonne année", indique Idealwine.

De par le monde, l'an 1924 est celui de la réflexion du Guide Michelin quant à l'attribution des étoiles culinaires, qui débutera deux ans plus tard ; des premiers Jeux Olympiques d'Hiver à Chamonix ; de la mort de Lénine et de la naissance d'Aznavour. A titre anecdotique, c'est également l'année où le record du monde de looping féminin est battu par Adrienne Bolland, qui enchaîne 212 boucles en 72 minutes à Orly. Il y a fort à parier que cet exploit fut célébré avec une bouteille de la Romanée Conti !
Sold: 13 000 €
Romanée Conti, 1924 
Un flacon centenaire 

Etat d'origine, dans un...
Lot 97
Lot 98
Edouard-Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971)
possible édition unique par la maison Christofle pour l'artiste
Coupe aux trois lévriers, c. 1927

au piétement en bronze argenté soutenant une vasque en métal chromé.
Signée sur le pied.
Le modèle créé en 1927.

Haut. 14 cm. Diam. 19,5 cm.
(rayures sur la coupe)

Bibliographie : Félix Marcilhac, "Sandoz, sculpteur figuriste et animalier, 1881-1971, Catalogue raisonné de l'oeuvre sculptée", Editions de l'amateur, Paris, 1996, n°MAM6/1927-5, p. 342-343.

Provenance : collection vendômoise.

Edouard-Marcel Sandoz, ca.1927. A footed bowl decorated with three greyhounds. Silver-plated bronze base and chrome plated bowl. Presumably a one-of-a-kind creation by Christofle.

Nous remercions Madame Caroline Radenac, responsable du Patrimoine de la maison Christofle, qui nous a indiqué que la pièce figure bien sur une plaque de verre conservée dans les archives (Pll 9903, Conservatoire Bouilhet Christofle), sans toutefois aucune autre information de contexte. Dépourvue de poinçon Christofle, il pourrait ainsi s'agir d'une édition unique réalisée pour l'artiste.

Le traitement affuté des profils des trois Greyhounds est un fervent témoignage du talent de Marcel Sandoz, qui s'illustre dans la sculpture animalière. Pour réaliser ses oeuvres, en bronze, pierre et porcelaine, Sandoz s'inspire d'animaux vivants, dans la lignée d'Antoine-Louis Barye ou de Rembrandt Bugatti. A ce titre, il fonde en 1933 la Société Française des Animaliers, dédiée à l'exposition et la promotion des artistes du genre. Avec cette coupe, Marcel Sandoz allie le sculptural à l'utilitaire, entre l'art du bronze et l'orfèvrerie. En choisissant le motif du Greyhound, à l'allure racée et au port altier, le sculpteur rend hommage au chien des pharaons et des dieux gréco-romains.
Sold: 6 500 €
Edouard-Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971)
possible édition unique par la maison Christofle...
Lot 98
Lot 99
Edouard Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971)
pour la Manufacture Nationale de Sèvres
Carpe bondissante, dite aussi Marcurus dressé, c. 1934

en grès tendre patiné.
Signé sur la terrasse.
Cachet de la Manufacture de Sèvres, marques de Michel Renault (mouleur de grès de 1920 à 1928, puis mouleur répareur de 1928 à 1952) et Léon Jean-Baptiste Alexandre Blanchot (inspecteur des travaux de sculpture de 1930 à 1947).

Haut. 26,5 Larg. 21,7 Long. 27,3 cm.

Provenance : par tradition familiale, offerte par le président de la République Albert Lebrun à l'un de ses amis.

Edouard Marcel Sandoz for the Manufacture Nationale de Sèvres, ca. 1934. A sandstone sculpture of a jumping carp also called "Upright Marcurus". Signed.

Bibliographie : Félix Marcilhac, "Sandoz sculpteur figuriste et animalier 1881-1971 - Catalogue raisonné de l’œuvre sculpté", Les éditions de l’Amateur, Paris, 1993, modèle référencé sous le n°MNS. 9-1934/1 et reproduit p. 538.

A partir de 1921, la Manufacture Nationale de Sèvres renouvelle son image en s'associant à différents artistes, notamment Marcel Sandoz, qui fournit plusieurs biscuits de porcelaine. Trois autres contrats pour de nouveaux modèles sont établis en 1929, 1934 et 1957. L'artiste revient d'un séjour à l'Institut océanographique de Monaco quand il réalise cette carpe, à l'influence japonisante, représentée au moment de son bond. Dans la tradition asiatique, c'est à ce moment qu'elle se transforme en dragon, fils du Ciel, alors qu'elle remonte le fleuve sacré. En chinois, la racine du mot carpe, Koï, correspond également à celle du mot amour, qu'elle symbolise dans les arts. Le succès du modèle conduit à l'édition de plusieurs bronzes, dont un primé à l'occasion de l'Exposition Universelle de New-York en 1939.
Sold: 3 000 €
Edouard Marcel Sandoz (Suisse, 1881-1971)
pour la Manufacture Nationale de Sèvres
Carpe...
Lot 99
Lot 110
Jo Davidson (Américain, 1883-1952)
"La Terre", 1910

Béton armé.
Signée sur la terrasse, située "Paris" et datée "1910".

Haut. 195 Larg. 62 Prof. 70 cm.
(mousse, restauration ancienne)

Provenance : ancienne collection de l'artiste, au manoir de Bécheron à Saché.

Jo Davidson, 1910. A reinforced concrete sculpture entitled "La Terre" ("The Earth"). Signed.

Bibliographie : Fine Arts Journal, Vol. 29, No. 2 (Aug., 1913), pp. 484-486 (3 pages) à propos de l'acquisition de l'oeuvre par the
Hackley Gallery, Muskegon, Mich
igan.

Vente aux enchères sur désignation. Visite en Touraine sur rendez-vous préalable au 02 47 61 22 22.

« La Terre » est réalisée par Jo Davidson peu de temps après son arrivée à Paris en 1907 et suite à son passage rapide à l'Ecole des Beaux-Arts dans l’atelier du sculpteur Injalbert. A cette époque l’artiste fréquente les avants-gardes et le salon de Gertrude Stein, menant une vie de bohème. Fréquentant assidûment les cafés de Montparnasse, il y gagne la réputation de grand conteur. Ce nu féminin est présenté au salon d’Automne de 1910. Il cherche à retranscrire, dans un langage métaphorique, les sentiments que lui procure l’évocation de la nature. Davidson côtoie les postimpressionnistes et s’éloigne progressivement de l’héritage académique. L’allégorie de la Terre est ici ancrée dans le sol, repliée sur elle-même, s’enveloppant de ses bras. C’est à travers le travail minutieux de l’artiste sur l’attitude corporelle de cette femme, laissant reposer sa tête sur son épaule dans un geste d’abandon, qu’il parvient à lui insuffler la vie. La Terre connaît une bonne réception lors de son exposition ; l'oeuvre est achetée par le musée de Muskegon, dans le Michigan, et plusieurs bronzes sont commandés, dont un exemplaire conservé au Whitney Museum et intitulé « nude ». En tirant cet exemplaire en béton, l'artiste garde la trace de ce premier succès, préfaçant une oeuvre fécond.
Estimate: 3 000 € ~ 5 000 €
Jo Davidson (Américain, 1883-1952) 
"La Terre", 1910 

Béton armé.
Signée sur...
Lot 110
Lot 111
Jo Davidson (Américain, 1883-1952)
L'Eveil, 1950

Marbre.
Signé dans un cartouche, situé "Paris" et daté "1950".

Haut. 194 Larg. 74 Prof. 44 cm.

Provenance : ancienne collection de l'artiste, au manoir de Bécheron à Saché.

Jo Davidson, 1950. A marble sculpture entitled L'Eveil ("The Awakening"). Signed.

Vente aux enchères sur désignation. Visite en Touraine sur rendez-vous préalable au 02 47 61 22 22.

L'Eveil est réalisé à Paris en 1950, dans les dernières années de la vie de l’artiste. Avec cette oeuvre, taillée dans un seul bloc de marbre, représentant une femme massive, l’artiste accomplit un morceau de bravoure de pleine maturité. Conservée dans sa propriété de Saché, cette femme en train de s’éveiller est une ode à la beauté féminine et une recherche sans précédent autour du corps et de la matière. L’oeuvre s’inscrit dans la tradition michelangelesque du non-finito, comme le pendant de "L'esclave s'éveillant", sculpté par Michel Ange pour le tombe de Jules II entre 1519 et 1536 et conservé à la Galleria dell'Accademia à Florence.

Jo Davidson se réapproprie l’héritage symboliste de la femme faisant corps avec la nature et la matière, tel qu’il s’exprimait chez Rodin avec « Psyché portant sa lampe », réalisé en 1906, ou encore « Psyché et Pomone » en 1907. Mais à la différence de Rodin, Jo Davidson, qui s’est formé à la taille en autodidacte, réalise lui-même son marbre, sans avoir recours à des praticiens ; le corps s'anime avec les contrastes du traitement du marbre, entre la chair lisse et son enveloppe laissée brute. L’Eveil revêt une dimension à la fois symboliste et très naturaliste par le traitement des gestes et des expressions, rappelant le talent de l’artiste à capturer les expressions humaines.
Sold: 20 000 €
Jo Davidson (Américain, 1883-1952) 
L'Eveil, 1950 

Marbre.
Signé dans un cartouche,...
Lot 111
Lot 116
Maurice Estève (Français, 1904-2001)
Le Bouquet blanc, 1942

Toile.
Signée, contresignée, titrée et datée au dos. Numérotée "C8462F" sur le châssis.

Haut. 83,5 Larg. 54 cm.

Provenance :
- collection Jacques et Lydie Bazaine, Paris ;
- leur vente, Me Millon, Paris, 27 juin 2012, n°241 ;
- collection particulière, Tours.

Exposition : Galerie de France, Douze peintres d'aujourd'hui, du 6 février au 4 mars 1943 ; reproduit page 9 du catalogue.

Maurice Estève, 1942. A painting entitled "The White Bouquet". Signed.

Bibliographie : Robert Maillard et Monique Prudhomme-Estève, "Estève : Catalogue raisonné de l'oeuvre peint", Neuchâtel, 1995, n°186, reproduit p. 216.

Rien ne destinait Maurice Estève, petit-fils de paysans du Berry, à une carrière de peintre. Travailleur acharné, aventurier et observateur averti de la peinture, il s’aventure, au gré de ses envies plus que des modes de l’époque, sur tous les terrains picturaux. Il abandonne parfois la forme pour exhausser les couleurs. Bien que s’inspirant des plus grands, comme Cézanne, sa manière de peindre tout en couleur lui est propre. Il participe avec ce tableau à l’exposition « Douze peintres d’aujourd’hui » en 1943, qui est un véritable pied de nez artistique aux forces d’occupation allemandes. Avec Bazaine et Le Moal, il contribue au lendemain de la guerre à faire de l’abstraction une source inépuisable de travail et d’inspiration. Au crépuscule de sa vie, Maurice Estève, l’enfant de Culan, retourne dans son village natal pour y parachever son œuvre, laissant à la postérité des tableaux lumineux alliant avec sagesse la tradition picturale et l’avant-gardisme.
Sold: 30 000 €
Maurice Estève (Français, 1904-2001) 
Le Bouquet blanc, 1942 

Toile. 
Signée,...
Lot 116
Lot 119
Pablo Picasso (Franco-Espagnol, 1881-1973)
Portrait de barbu, 1969

Feutre noir.
Envoi "Pour mon ami Brassaï", signé "Picasso" et daté "12.10.69".
Sur la page de l'éditeur tchécoslovaque Tatran d'un ouvrage publié en 1966 consacré aux deux artistes.

Haut. 19,5 Larg. 18,5 cm.

Provenance : ancienne collection Brassaï (1899-1984).

Pablo Picasso, 1969. A black felt pen portrait of a faun. Signed and dedicated "to my friend Brassaï". On a page of a 1966 book about both artists.

Certificat du comité Picasso en date du 10 avril 2024.

Expositions :
- "Brassaï-Picasso Conversation avec la lumière", Anne Baldassari, Musée Picasso, Paris, Février-Avril 2000.
- "Brassaï, Paris et Picasso", Musée Picasso Málaga, Brassaï Picasso, Novembre 2021-Avril 2022.

Le portrait de cet homme viril, au nez droit, aux yeux rieurs et dont la barbe fournie encadre un léger sourire, est réalisé par Picasso sur la garde de l'édition tchèque de ses conversations, publiées par Brassaï aux éditions Tatran en 1966. Quand « l’oeil de Paris » se rend en 1932 chez le monstre sacré, rue de la Boétie, pour le portraiturer, l'amitié entre les deux expatriés est immédiate. Brassaï retranscrit les mots qu'eut Picasso à ce moment: « J’aime vos photos parce qu’elles sont véridiques. Celles que vous avez faites rue de la Boétie étaient comme une prise de sang, grâce à laquelle on peut faire l’analyse et le diagnostic de ce que je fus à ces instants ». Comme un graffiti niché au creux d'une page, Picasso rappelle avec ce dessin au trait vif et libre le travail photographique de l'artiste autour des fragments de murs parisiens ornés d'entailles et d'affiches. Brassaï est fasciné par les contrastes et les contradictions qui s’expriment à Paris ; il aime représenter aussi bien la bohème artistique et intellectuelle que ses recoins interlopes et ses murs usés par l'énergie populaire. Picasso lui rend dans cet autographe un hommage amical.
Sold: 25 000 €
Pablo Picasso (Franco-Espagnol, 1881-1973) 
Portrait de barbu, 1969 

Feutre noir....
Lot 119
Lot 120
Paul Jenkins (Américain, 1923-2012)
"Phenomena Medusa Seen", 1970

Toile. Signé en bas.
Dédicacé "for David+ Sheila", titré, daté "November, 19, 1970", situé "Paris" et contresigné.

Haut. 130 Larg. 97 cm.

Provenance : ancienne collection Sheila et David Douglas Duncan, Mouans-Sartoux.

Paul Jenkins, 1970. An acrylic painting entitled "Phenomena Medusa Seen". Signed and dedicated to David Douglas & Sheila Duncan.

Exposition : "Paul Jenkins, oeuvres 1953-1986", musée Picasso au château Grimaldi, Antibes, du 18 mai au 26 juin 1987 (étiquette au dos).

Paul Jenkins est un inclassable, à la frontière de plusieurs courants, tout comme son ami photographe David Douglas Duncan, pour qui il réalise Medusa Seen. Jenkins est un abstrait, sensible aux expérimentations des Américains, Français et Japonais, qu'il nourrit de ses voyages et de ses rencontres avec Jackson Pollock ou Mark Rothko. Mais sa vision est unique, tout autant que ses techniques, qu'il renouvelle constamment au gré de ses expérimentations. De la même manière Duncan est aussi bien un photographe baroudeur, couvrant toutes les guerres de son temps, dans le Pacifique, en Corée et au Vietnam, que l'oeil et l'ami des artistes, notamment de Picasso, chez qui il est l'un des rares à avoir table ouverte.

En 1960 débute chez Jenkins "Phenomena", une série de peintures à l’huile puis à l’acrylique. Avec son couteau d’ivoire, Jenkins étend finement la matière sur la toile, rappelant la vision d’un "aileron de requin fendant la surface de l’eau". Chacune des œuvres est intitulée « Phenomena », augmentée d'une phrase ou de mots-clés. Elles illustrent « la saisie de la réalité dans ses métamorphoses perpétuelles, à la fois l’acte de peindre et son résultat final ».

Jenkins choisit pour Duncan "Medusa Seen" : la méduse vue. Depuis l'Antiquité, chacun sait que le regard de Méduse, dont la tête est accrochée sur le bouclier de Persée, transforme en pierre ses adversaires. Celui qui a vu Méduse et a survécu est donc d'une adresse extraordinaire, tel David Douglas Duncan, l'oeil de son temps, qui immortalisa en noir et blanc de si nombreux conflits. Jenkins choisit délibérément du noir et du blanc, de façon symbolique et expérimentale, pour cette méduse aux formes organiques, qu'il dédicace à David et à son épouse Sheila. La toile sera ensuite exposée au musée Picasso d'Antibes, dans la rétrospective voulue par Jenkins lui-même, comme le témoignage d'une amitié fidèle et du compagnonnage entre un peintre et un photographe... inclassables !
Sold: 18 000 €
Paul Jenkins (Américain, 1923-2012) 
"Phenomena Medusa Seen", 1970 

Toile. Signé...
Lot 120
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